Chapitre VI : L'Autre

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Ils me trainent par les bras et les tire si fort qu'Ils m'arrachent presque les tendons et un cri de souffrance sort de ma gorge irritée.

J'hurle pour Eux.

Ils me manquent.

Ils me plantent leurs ongles dans mon épiderme brûlé, ils les crissent sur les muscles endoloris de mes épaules.

Je veux sentir leurs odeurs. Je veux sentir leurs bras, leurs tendres caresses sur mes cheveux, leurs chaleur réconfortante et protectrice.

Cette chaleur qui me manque tant.

Les ongles marquent encore une pression, encore un peu et mon sang coulera.

Pourpre.

Métis.

Tout éclate en moi, se détruit pour se reconstruire continuellement.
Je veux les voir.

Cette certitude s'impose dans les débris de mon esprits, les restes de ce qui ferait mon humanité.
J'hurle tout ce que je peux, aussi fort que mes cordes vocales m'en laissent le faire. J'hurle ma douleur, j'hurle leur manque.

J'hurle son prénom.

Mes veines éclatent.

Mon sang jaillit.

Autour de moi, ils rient. Ils se moquent de moi, ils me pointent de leurs doigts rouges. Je suis une fillette incapable de se défendre. Je suis une fillette qui n'a pas de nom. Je suis une fillette qui n'a pas de famille.

Tout ce que je perçois explose. Mon sang qui coule le long de mes bras s'enflamme. Je leurs en veux tellement. Je leurs veux du mal.

Je me débats comme je peux, je donne des coups de pieds, tire sur mes bras, griffe leurs poignets, crache aux visages de ceux qui se présentent, donne de violents coups de tête.

Maman m'a toujours dit qu'on ne devait jamais vouloir le mal de quelqu'un, que ce n'était pas bien, que ce n'était pas juste.
Le mal ça tuait.
Le mal ne résoudrait jamais rien. Je veux me calmer. Je voudrais tellement me calmer.
Elle a raison maman, le mal ça ne résout rien.

Mais Ils me font mal.

Ils me disent des choses mal.

Ils m'hurlent des paroles qui n'ont aucun sens pour moi, ils me crachent au visage.
Ils me frappent. Ils me font mal.

Dis moi maman, dois je rester calme ?
Dis moi maman ce que je dois faire ?

Je suis tellement désolée maman, je ne voulais pas faire du mal, je ne veux pas être méchante.

Mes coups n'ont rien fait. Juste qu'attiser un peu plus leur violence. Ils me serrent plus fort, le sang à sécher de nouveau sur mon corps.

Maman a raison, faire du mal ne sert à rien. Je devrais l'écouter mais c'est dur, je devrais me rappeller ce qu'elle me murmure le soir.

Pourquoi je ne me rappelle pas ?

Je me suis calmée, je me suis tue.

La douleur m'arrache cependant de longues plaintes de ma gorge irritée. Des plaintes qui me brûlent l'œsophage.
Je les supplie de me relâcher. Je n'ai rien fait. Je ne voulais pas leur faire du mal. Je ne suis pas méchante.

Je leurs supplie leurs pardon, mes larmes coulent à flots le long de mes joues emportant les traces de mes précédents coups.
Elles coulent le long de mes lèvres, elles ont le goût de sel, et elles tracent leurs sillons dans ma peau, brûlantes.

Je ne suis pas méchante.

Maman pourquoi es tu partie ?
Je t'en supplie reviens !

Je te promets que je serais gentille, je te promets que je ne sortirais plus, je serais sage.

Les voix dans ma tête s'affolent, ça gronde en moi.
Cela n'était jamais arriver, comme les légendes que papa me racontait le soir vers le foyer chaud.
Quand il me caressait la tête et me racontait les histoires de la forêt. Quand il me promettait qu'il me protégerait.

Papa n'est pas méchant non plus.

Et pourtant il n'est pas là. Il ne me laisserait pas. Il ne me laisse jamais. Il m'aime. Il nous aimes.

J'aime quand il me pince les joues en me disant que je suis la plus belle chose sur terre. J'aime quand il me dit que je suis son étoile qui lui permet de ne pas se perdre dans son chemin.
J'aime quand maman me fait des nattes avec des rubans. J'aime quand elle sent le pain. J'aime quand elle sourit, on dirait qu'il y'a des étoiles dans ses yeux à elle.
J'aime quand ils sont là. J'aime le nous.

Je dois trouver une solution.

-K L Ä N- Empire Of DominationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant