CHAPITRE 5

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C'est avec lourdeur que Yaëlle ouvrit ses paupières quelques heures plus tard. Elle peina un moment à habituer sa vision à la lumière blanchâtre qui trônait dans la petite pièce. Une odeur piquante vint titiller les parois de ses narines mais elle était bien trop faible pour la relever. Très vite, elle vit deux visages d'abord flous, puis plus distincts se pencher au dessus d'elle. Elle reconnut très vite Marjorie et Sebastiano. Ce dernier chuchota quelque chose à sa petite amie avant de rapidement s'éclipser.

- Qu'est-ce qui s...

Elle n'eut même pas le temps de finir sa phrase qu'une douleur lancinante se fit ressentir à l'arrière de sa tête. La jeune femme poussa un petit cri sous le mal et voulut immédiatement porter sa main à l'endroit objet du martyre mais celle de Marjorie l'en empêcha.

- Ne fais pas ça! Le docteur a dit que tu ne devais pas y toucher.

« Le docteur », la blancheur excessive de la pièce, cette odeur semblable à un mélange de produits chimiques et de médicaments... Elle le savait maintenant: elle était à l'hôpital. Et pourtant, elle baignait toujours dans l'incompréhension. Très vite, Sebastiano était de retour. À ses côtés, un homme vêtu d'une longue blouse blanche et une jeune infirmière venaient de faire leur entrée. L'homme se précipita immédiatement au chevet de Yaëlle. Il était assez âgé avec ses courts cheveux gris, sa paire de lunettes rondes et son ventre rondelet.

- Bonjour Mademoiselle. Vous m'entendez?

- Bien sûr! Je ne suis pas sourde voulait-elle lui répondre mais sa politesse prit rapidement le dessus. Un simple « oui » fit office de réponse.

- Je suis le docteur Henry et je suis là pour prendre soin de vous. Je vais vous poser quelques petites questions bénignes si vous le voulez bien afin de vérifier vos réflexes.

L'on demanda à Marjorie et Sebastiano de patienter un instant à l'extérieur de la pièce. Par la suite, le docteur posa à Yaëlle quelques questions dont elle trouvait facilement les réponses. En alternée, il lui demandait d'effectuer certains gestes, vérifia son pouls avant que l'infirmière ne prenne ensuite sa tension. Ça y est! Le check-up était terminé.

- Vous voulez que je fasse entrer vos amis ou vous préférez que je vous parle seul à seul?

Le visage du médecin était totalement détendu. Un petit sourire était même visible au coin de ses lèvres. Cela ne pouvait présager que de bonnes nouvelles, n'est-ce pas? Ou peut-être maîtrisait-il tellement son art à tel point qu'il ne laissait transparaître même les pires nouvelles.

- Vous pouvez les faire entrer!

On rappela aussitôt le couple d'amis qui se pressa à son chevet. Marjorie prit la main de sa copine dans la sienne, un geste plein de tendresse.

- Alors, voilà! Vous semblez allez très bien. Vos réflexes sont plus que concluants. Je suppose par contre que vous éprouvez encore une certaine douleur au niveau de votre tête et peut-être même un peu de fièvre. C'est normal dans le cas d'une commotion, ne vous inquiétez pas!

- Une commotion? S'écria Yaëlle.

- Oui. Vous avez fait l'objet d'une commotion cérébrale...

Instinctivement, elle resserra sa main autour de celle de son amie.

-... mais ce n'est qu'une commotion légère. Votre cerveau a bougé à l'intérieur de votre boîte crânienne mais il n'y a eu aucune fracture ni rupture de vaisseau sanguin. Juste une légère blessure au niveau de votre cuir chevelu mais elle a été soignée pendant votre période d'inconscience.

Elle passa immédiatement sa main et sentit le bloc de coton et de sparadrap qui recouvrait la partie blessée.

- Vous... Vous avez coupé mes cheveux? Demanda t-elle, effrayée.

L'arrangement (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant