POINT DE VUE DE MAUD :
« Dans une partouze, tout le monde doit prendre du plaisir, si quelqu'un est délaissé, ce n'est pas juste. »
J'en profite pour lancer un regard entendu en direction du canapé, sur lequel Lucien et Théo sont affalés. Le premier, dans un élan d'action intense, saisit la télécommande et lance Love Actually. Je lâche un soupir et me désintéresse aussi sec d'eux.
POINT DE VUE DE JULIETTE :
Lucien et Théo me font de la peine, ils n'ont pas le droit à leur Rodrigo à eux tous seuls ! Même s'ils n'ont pas envie de participer à la partouze, ils méritent quand même d'avoir du plaisir.
Alors, ni une, ni deux, je saisis le téléphone et compose le numéro de deux de mes amies de Golden Moustache : Éléonore Costes et Justine Le Pottier.
À peine dix minutes plus tard, elles sont déjà là, se déshabillent et se mettent à califourchon sur les deux garçons, tandis que ces deux là semblent de dévisser le cou pour continuer de voir l'écran.
Mission accomplie !
POINT DE VUE DE THEO :
On dit trop de mal sur Love Actually, c'est un film de qualité ! En ce moment, Rick Grimes avoue son amour à Elizabeth Swan - qui n'a jamais eu l'air aussi nunuche - sur des pancartes. Je soupire, et me dis que j'aimerais avoir quelqu'un qui m'aime assez pour dessiner un vieillard sur une feuille de papier.
Lucien soupire, ce qui attire mon attention, et je tourne la tête vers lui. Les gémissements de Juliette et d'Éléonore me paraissent lointains pendant que j'admire le faciès parfaitement sculpté de Lucien. Je n'avais jamais rien remarqué de sa beauté, il a 36 ans mais il en fait au moins 10 de moins.
Mon regard se faisant insistant, il rougit, et mes cheveux l'imitent. Ses yeux s'agrandissent quand il aperçoit ma nouvelle couleur instantanée, mais il sourit.
Je rapproche mon visage du sien, il fait de même ... mais soudain la porte s'ouvre dans un claquement, ce qui nous écarte immédiatement, et nous découvrons ... un panda.
POINT DE VUE DE VICTOR :
- GRRRRRRRR !
Mon instinct féroce est aussitôt effacé par ma véritable personnalité, qui prend le dessus.
Vous l'aurez deviné, je partage mon corps avec un panda, et c'est plutôt peu pratique. Il a réduit en miettes l'une de mes caméras, c'est pour ça que j'en emmène toujours plusieurs avec moi.
- Qui est chaud pour une sextape ?
Aussitôt, un ensemble de cris me répond, et je me dirige vers la chambre, suivi d'Eleonore et de Juliette. Celles-ci ont semblé avoir abandonnés leurs compagnons, mais elles ne le vivent pas plus mal.
Dans la chambre, je m'efforce de bien positionner toutes les caméras, les personnes, mais aucun d'entre eux n'y met du sien, ils semblent tous obsédés par le fait de s'échanger les fibres.
VICTOR : Mcfly, ici ! Carlito, là-bas ! Oui, je sais que vous vous aimez, mais vos physionomies ne correspondent pas ! Et la bande-son ! Plus fort, les gémissements !
Enfin, quand ils font à peu de choses près ce que je voulais, je me joins à eux, en binôme avec Julien Josselin. Après plusieurs mouvements, heureux, il s'écrie :
JULIEN : Je suis dans le panda !
VICTOR : COUPÉ ! Pas de blagues de merde dans mon film !
Je m'apprête à faire de nouvelles réflexions à Maud et Juliette qui ne sont pas synchro, mais je suis interrompu par une violente douleur sur le crâne ...