Debout la dedans!!

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Les matins sont gris, pluvieux, l'envie de rester au fond de mon lit douillet, écrasé par ma grosse couette de plume d'oie chaude, ne manquait pas. Les minutes défilent, je ne peux me permettre de laisser échapper les secondes, je le sais, c'est bientôt la fin.

J'enfile mes collants de laine gris assortis à ma petite jupe, ma chemise blanche et ma cravate tricolore gris, blanc, bleu. Chaque école avait un uniforme unique pour facilité l'identification des élèves. Le gilet était indispensable à la fraicheur matinale irlandaise.

Un passage à la salle de bain avant de débouler les escaliers pour rejoindre maman et mon frère. Miam j'ai faim!

"Aller c'est la dernière journée d'école, faites vos adieux à vos camarades"

"Oui, maman. J'ai hâte!" .

Oui j'étais heureuse, j'allais vivre dans un autre pays. J'aime ma vie actuelle, mes copines, mes copains de classe à qui je donnais des coups de pied parfois pour qu'ils arrêtent de m'embêter, ma maitresse, mon école. Le départ était proche, je me rendais à l'évidence que c'était imminent. Maman ne faisait plus le stock en nourriture, les meubles disparaissaient peu à peu laissant un vide à la maison, me marquant davantage depuis que papa est parti. Cela faisait 6 mois déjà. 6 mois où nous mettions son assiette à table pour ne pas oublier que nous étions une famille de 4, sa chaise était vide mais sa présence se ressentait fortement dans le cœur. Maman est tendue, elle doit gérer seule mon frère et moi, son travail, la maison, le déménagement.

Quentin n'était pas un garçon facile, il exprimait sa douleur d'un père manquant par l'absentéisme à l'école, le renfermement sur soi, devenu accro à son monde virtuel en jouant aux jeux vidéos. Il rendait la tâche plus difficile à maman, allongeant sa liste des soucis. Je préférais me mettre en arrière plan, me faire petite, car même si mon jeune âge laissé penser le contraire, j'analysais, comprenais chaque situation de désaccord.

L'heure avance, il faut vite se mettre en voiture pour ne pas arriver en retard, la fameuse Mercedes de maman sa fierté, qu'elle s'était offerte neuve sans aide financière. Elle était la seule à l'avoir dans la ville, attirant l'attention des piétons sur notre passage. Comme chaque matin, elle écoutait la chanson "emmenez-moi..." Je connaissais les paroles par cœur! Il ne fallait que 5 minutes pour arriver à mon école primaire. J'embrasse ma mère et cours vers ma meilleure amie, Nikita, mes camarades de classe étaient heureux de débuter cette dernière journée de cours.

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⏰ Last updated: Oct 13, 2017 ⏰

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Le début d'une nouvelle vieWhere stories live. Discover now