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 Hailey 

Lundi de la rentrée

Vous savez ce qui est pire que de prendre un coup de soleil sur le dos, de dire une gaffe à un repas de famille ou encore de renverser son café brûlant sur son nouveau haut blanc ? Découvrir que l'on doit vivre avec un colocataire invivable...

*Flashback*

2 jours plus tôt 

Samedi, 16h

Ca y est, je suis arrivée à Philadelphie. Je dois dire que je ressemble étrangement à une touriste avec mon ciret jaune. Oui, vous avez bien entendu, vous ne rêvez pas. En même temps, quand on vit à Chesterfield, on n'a pas vraiment le choix. Vous voyez vraiment pas où ça se trouve ? C'est une petite ville d'Angleterre, célèbre pour...son église. A cet instant précis, vous vous demandez qu'est ce qu'une fille de Chesterfield fait ici ? J'ai décidé de tout quitté pour poursuivre mes études en Amérique. Mais étant fauchée, j'ai du m'arranger pour trouver un appartement dans la ville en colocation. D'ailleurs, cela fait déjà 10 min que ma coloc' était censée venir me chercher. Au bout de 20 min d'attente, je décide de prendre un de ces fameux taxi jaune que l'on voit sur le petit écran. En fait, ça n'a rien de spéciale, c'est une voiture qui t'amène d'un point A à un point B. J'ai une vision différente des choses par rapport aux autres je trouve. Pendant le trajet, je regarde à travers la vitre de la voiture. Ce n'est absolument pas le même environnement que j'ai l'habitude de voir. Moi qui vivait autour des champs dans un petit quartier tranquille, ça me change pas mal. Le chauffeur s'arrête et m'annonce le coût du voyage. 30$ ? MAIS C'EST ULTRA CHER ! Dans ma ville natale, on nous conduisait à la petite épicerie du bourg gratuitement ! Je paye à contre-cœur et sort avec difficulté ma valise du coffre de la voiture. Je me retrouve à présent devant un immeuble aux briques rouges. Je rentre dans le hall et découvre avec joie que l'ascenseur est en panne. Je vais devoir porter ma valise qui pèse 15kg et monter 6 étages. La journée ne pouvait pas commencer mieux. 15 min d'effort plus tard, je suis devant la porte de l'entrée de l'appartement, essoufflée. Je toque une fois, sans réponse. Je toque une deuxième fois, toujours le même résultat. Je suis tellement énervée que je frappe comme une malade si bien qu'une vieille dame sortit de son logement pour me demander de faire moins de bruit. Après quelques secondes, un jeune homme ouvre la porte et me regarde curieusement.

"T'es qui toi?" ose t-il me demander

"La nouvelle coloc' de Kara. Je peux enfin entrer ou tu vas me laisser pourrir sur le pallier ?"

"J'en étais sûr. Kara t'avait décris avec un peu plus de muscles et de virilité. J'imagine qu'elle s'est bien foutu de ma gueule" m'annonça t-il en m'invitant à entrer

"Je suppose, ouais" dis-je en regardant mes pieds

"Elle va pas tarder à renter. Ta chambre est au fond du couloir, dernière porte sur ta droite. Chouette look au passage" s'exclama t-il en s'affalant sur le canapé

Je souris à sa remarque et me dirige vers cette fameuse porte et l'ouvre doucement. C'est une chambre avec un style industriel que j'aime beaucoup d'ailleurs. Deux des quatre murs sont en briques rouges et les autres sont gris bleuté. Il y a un bureau, une commode, un psyché et un lit qui est immense. La pièce et les murs sont plutôt vides, mais je les décorerai plus tard. Je pose mon manteau sur le lit et ma lourde valise sur le parquet beige et commence à ranger mes affaires dans la commode. Je dépose mon ordinateur portable sur le bureau et mets deux trois bibelots sur les meubles pour aménager un peu. Il y a également une grande baie vitrée qui laisse apparaître un petit bout de la ville. Je mets mon portable à charger et rejoins mon colocataire dont je ne connais pas le nom. Il regarde un match sur la télévision.

"Tu t'appelles comment ?" tentais-je pour commencer la discution. Pas de réponse.

"Es-tu stupide ?" demandais-je, curieuse de savoir s'il m'écoute ou s'il m'ignore

"Ouais, ouais on verra ça plus tard" me répond t-il tout en continuant à fixer l'écran.

Je me mets à rire comme pas permit. Il me regarde de ses yeux noisette en se demandant ce que j'ai à rigoler toute seule.

"Tu sais ce que je t'ai demandé au moins ?" le questionnais-je sachant très bien la réponse

"Aucune idée" est la seule chose qu'il a trouvé à dire. J'en profite pour examiner l'endroit. L'appart' n'est ni trop petit ni trop grand. Son style est plutôt industriel. Les canapés marron ne contrastent en aucun cas avec le parquet beige et les murs de briques rouges et taupe. La cuisine est ouverte donc la pièce à vivre est assez spacieuse. Je suis tombée amoureuse des briques rouges des murs. Il y a pas mal de tableaux et de tapis colorés un peu partout. Cet appartement est parfait. La porte s'ouvre et fait place à une fille blonde aux yeux vert. C'est Kara, enfin. Elle me regarde et un sourire se forme automatiquement sur son visage. Elle dépose des sacs de course dans la cuisine et je la suis pour l'aider à ranger.

"Contente que tu sois avec nous. Désolé de t'avoir oublier à l'aéroport" me dit-elle en m'enlaçant

Cela fait plusieurs mois que l'on se parlent par téléphone et une sorte d'amitié s'est crée entre nous.

"C'est pas grave, je suis là au moins. Par contre, lui je le trouve vraiment bizzare" déclarais-je en lui montrant du doigt

"Ah ça.. Et bien.. Il est pas méchant, il est juste un peu chiant mais on s'habitue vite. En plus il est barman donc tu pourras profiter de quelques boissons gratuites si tu as de la chance" me confia t-elle tout en rangeant des boites de conserve dans les placards

On a fini rapidement tout ça et Kara appelle "James" pour qu'il nous rejoigne dans la cuisine. Il grogne mais se lève pour nous rejoindre.

"James, voici Hailey. Et c'est très impoli de ne pas te présenter au passage"

"On s'est déjà rencontrés tout à l'heure et oui maman !" dit-il tout haut en retournant à ses occupations

La fin de la soirée se passe tranquillement ; on s'est fait livrer des pizzas pour célébrer mon arrivée. Puis, on a discuté de tout et de rien avec ma nouvelle colocataire. Enfin, avant de me coucher, j'appelle ma mère qui est en Angletterre, à plus de 8h d'avion d'où je me trouve. Je lui décris rapidement mon installation, l'appartement et partage mes incertitudes à propos de la fac, mais comme toute bonne mère, elle arrive à trouver les mots juste pour me rassurer. Je la salue et m'effondre sur le lit moelleux et super confortable. Je n'ai aucune envie de décevoir ma mère alors je dois bosser dur cette année pour pouvoir réussir. Enfin, je m'endors toute habillée et morte de fatigue après la longue journée que j'ai eu.

RoommatesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant