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Plus le temps passait et plus je me demandais comment j'allais m'en sortir. Si je vivais, c'était grâce à lui, c'était pour lui. En quelques mois il était devenu mon centre du monde, mon monde tout entier. Et maintenant je portais son enfant.
Je n'arrive pas à me faire à l'idée que cette chose qui grandit dans mon ventre m'appartient aussi. Et pourtant...

Tu sais, après qu'il ai su, il n'a plus fait que de m'ignorer. Comme si c'était de ma faute, comme s'il n'était pas aussi en grande partie responsable.
Alors j'ai recommencé à monter sur le toit tous les soirs, comme je le faisais si bien avant.
Et puis un jour où j'étais assise au bord, les pieds dans le vide, je l'ai aperçu.

Il paraissait si petit, tout en bas. Ça semblait faire un moment qu'il me fixait. Tu sais, jamais je n'oublierai ses yeux rougis et son regard, plein de tristesse et de regrets.
J'aurais voulu lui crier mon amour, lui dire que sans lui je n'arrivais plus, mais je n'y parvenais pas. Ma gorge était nouée et aucun son ne passait. Alors je l'ai observé, imprimant chaque petite parcelle visible de son corps dans mon esprit. Il semblait faire pareil.
Puis j'ai levé le visage vers la lune. Une larme à dégringolé sur ma joue, bientôt suivie d'une deuxième, puis d'une troisième. J'ai mordu mes lèvres pour ne pas laisser mes sanglots s'échapper.
Mais ça il ne l'a pas vu. Quand j'ai baissés les yeux il était déjà reparti. De toute manière, la seule qui reste toujours c'est la lune.

[1] J'aurais voulu te direOù les histoires vivent. Découvrez maintenant