Daughters Of the Moon

Chapitre 3

Nous marchons devant Agathe, un pas à chaque notes. Aimée et Pearl suivent, j'ouvre la marche en regardant mes pieds, l'église est oppressante. Je souffle, mes mains crispées, comme mon sourire, sur le bouquet. Si Peter drague déjà une heure avant son mariage je n'imagine même pas dans dix ans..mon dieu je ne peux pas laisser faire ça.. « C'est même pas la peine d'y penser Primrose.. » c'est la voix de ma grande sœur qui raisonne dans ma tête, Agathe est la plus grande et donc la plus  puissante de nous, si elle se concentre elle n'a aucun mal à lire dans nos pensées.  Je serre les dents et avance, putain comment ma sœur qui est tout de même intelligente peut laissé faire ? Comment peut-elle accepter..? Je dois penser trop fort puisque même Aimée écarquille les yeux, surprise. Même à son faible niveau, elle a entendu ce que j'ai pensé.

Je garde les yeux fixés au sol durant toute la cérémonie, au moment d'échanger les veux je serre les dents et les poings sur le bouquet..Agathe non pitié..trop tard.. la voilà madame « Agathe d'Oxfordiff ». Les « Je le veux »mutuelle se perdent dans les tonnerres d'applaudissements, ils échangent un baisé, ma sœur a l'air heureuse, je suppose que c'est le principal, mon regard croise celui de Peter, il ne semble pas se douter le moins du monde que si je le choppe en train de regarder une autre femme que ma sœur, il n'aura plus aucun espoir de reproduction et j'y veillerai personnellement...

Après la cérémonie, dans la soirée, tout Salem se réuni dans la magnifique villa des Oxfordiff. C'est une demeure gigantesque, avec des colonnes en marbre blanc et des murs blancs clairs recouvert de feuilles de lierre et de vigne, jaunissant avec l'arrivé de l'automne. C'est sans doute la maison la plus moderne de Salem, quand les nôtres ont des aires moyenâgeux, la leurs elle, semble avoir quelques siècles d'avances, ils ont certains luxe que personne ne peut se permettre comme l'eau courante. J'avance dans le jardin, l'immensité de la demeure me sidère toujours, les gens se précipitent à l'intérieur, où musique  et alcools font valser les jeunes femmes et fantasmer les garçons. Je m'avance dans les jardins jusqu'à m'y perdre. L'air froid et piquant de l'automne me chatouille le nez. Je regarde avec mélancolie un rosier dont les fleurs se fanent, fin de l'été imminente. Seule une reste plus belle et plus rougeoyante sous la lune d'automne. Au moment où j'ai voulu la cueillir, une main chaude c'est posée dans le creux de mon dos, je sursaute et fait face à mon ou plutôt mes interlocuteurs. Mes deux petites sœurs me font face, elles ont revêtu leur robe de soirée respectif, seule tenue chic et plus ou moins original autorisée. Pearl en vert tendre et Aimée en rose clair. Je les détaille et souries, j'ai beau dire elles ressemblent plus à de femmes qu'à des enfants maintenant. L'air grave, c'est Pearl qui prends la parole:
« - Aimée m'a expliqué pour l'église.. tu penses qu'on doit faire quelque chose ?
Le regard toujours fixé sur la rose je répond en chuchotant
- Je ne sais pas vraiment, Peter est un coureur de jupon, tout Salem le sait, Agathe comprise, la question c'est pourquoi, dans ce cas, l'épouser..et lui pourquoi être avec Agathe alors qu'il regarde « Mademoiselle Fox » comme si elle était une friandise...
Ma petite sœur fronce les sourcils, un tic qu'elle a quand elle réfléchit.
- Agathe a toujours eu un béguin pour Peter, elle aime les mauvais garçons car elle aime l'idée d'en faire des hommes bon, de plus elle grimpe en grade et nous offre une position de confort et de sécurité en se mariant à un fils d'homme d'église..par contre Peter n'a aucun vrai avantage à ce mariage en y réfléchissant ! Surtout qu'Agathe..
Pearl se coupe, c'est Aimée qui écarquille les yeux et finit sa phrase.
- N'est pas et n'a jamais été son genre... Il a été irréprochable pour une raison qu'on ne connaît pas, mais maintenant la bague au doigt, il peut stopper son jeu de séduction..À moins que quelqu'un l'ai forcé à tomber dans les bras de notre sœur mais ça ressemble plus à un mauvais coup..
Mes sœurs n'ont pas tords, si avec chance il a été victime d'un sortilège d'amour de la part de ma sœur j'ai bien peur que ça ne soit pas son genre, de plus, une sorciere remarque un sort quand elle en voit un, alors pourquoi ?
Je cueille la rose et regarde mes sœurs, d'un pas pressé, presque en trottinant, je m'avance en direction de la salle de bal et dit à mes petites sœurs sans me retourner:
« -Vous venez ? Il est l'heure pour moi de porter un toast à notre sœur et de lui piquer son mari le temps d'une danse, histoire de savoir ce qui se passe ... »

La musique classique hurle avec délicatesse, sonnant comme un cristal . Une partie de moi meurt d'envie de s'amuser, se laissant aller au rythme de la musique. Mes petites sœurs sont perdues dans la foule, mais je pense que l'enfant en elles a surtout prit le dessus et mange des petits fours quelque part.. j'attrape un verre en cristal et tape dessus jusqu'à ce que l'orchestre me remarque et se taise. J'inspire doucement, stressée. Je regarde la foule, erreur, mon regard se pose directement dans les yeux bruns tendre de Lysandre. Je sens alors un frisson parcourir tout mon corps. Je flotte, je me noies dans ses yeux je suis sans défense.

C'est le toussotement de ma sœur qui me ramène à la réalité. Ah oui. Le discours, nous y voilà.