Le début de la fin

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Un soir de septembre, un soir comme les autres pourtant....

- Maman ! ai-je dit, le souffle court.

Puis, un silence de mort suivi ces paroles. Je vis une silhouette petite, trapue. J'ai lancé :

- Pourquoi tout ça ?

La silhouette apparue à la lumière de la lune, qui tant bien que mal, transperçait les immenses feuillages des arbres de la forêt. C'était un homme large d'épaules avec de longs cheveux attachés en une petite queue de cheval. Ces derniers étaient sombres, bruns voir noirs selon la lumière. Il portait une chemise blanche, déboutonnée au niveau du col. Cet homme me regardait d'un air surpris et me dit :

- Je t'ai cherché longtemps et après tout ce que tu viens de détruire, tu me demandes pourquoi tout ce raffut ? Tu as un potentiel qu'il faut exploiter, jeune fille.

Sur ces mots, il m'assomma...

Quelques heures plus tard, je me réveillai dans une petite salle, de cinq mètres carré environ avec une fenêtre à barreaux à deux ou trois mètres de hauteur. Les murs étaient en pierres grises avec comme ouverture, une porte en bois sombre. C'était une sorte de cachot ? Le temps passa lentement, la pluie battante semblait vouloir s'incruster dans la roche, en vain. Ce bruit de gouttes de pluie me réconfortait : en ayant vu ma mère se faire enlever sans que je puisse la sauver m'agaçait au plus haut point. Ma famille avait pourtant réussi à me cacher durant toute mon existence. Comment avaient-ils fait pour nous trouver ? On était dans Maraha O' Nir, ils devaient avoir de bons informateurs pour nous retrouver dans un monde si vaste. Je m'interrompis dans le fil de mes pensées car des silhouettes sombres et terrifiantes approchaient à la lueur des torches dans la fraicheur de la nuit. Deux hommes, des gardes, avaient ouvert la porte et le plus mince me dit avec douceur :

- Viens, nous allons t'emmener voir le Maître.

Je les ai suivis à contrecœur. Qui était donc ce « Maître » ? Que me voulait-il ? Je me suis rapidement rendue compte que ce lieu d'épouvante était grand et chaque espace, chaque mètre carré, était utilisé. Des commodes et des tapis se montraient tandis que les flambeaux se faisaient de plus en plus rares laissant place à des lustres. Nous avons monté plusieurs escaliers et arrivés au dernier étage, les gardes me guidèrent dans une grande pièce carrée. Un siège en cuir noir avec des accoudoirs en bois lustré trônait au milieu de la pièce tourné vers les trois énormes fenêtres qui s'ouvraient sur un immense jardin anglais. Celui-ci était composé de labyrinthes naturels et d'arbres taillés, tous d'un vert éclatant.

Les deux grades sortirent et l'un deux referma la porte. Puis la personne assise sur le siège me lança d'une voix rauque et impassible :

- Heaven... Te rappelle-tu de ma voix ? J'ai failli mourir en t'attrapant la semaine dernière. Ma magie a failli m'abandonner, elle aussi. Je te l'ai déjà dit, tu as de grands pouvoirs, la nature elle-même vit en toi. Ça m'amène à a question suivante : pourquoi tu ne veux pas les utiliser tes dons ? Tu pourrais changer le monde ! Il n'y aurait plus d'injustices avec toi aux commandes du nouveau Maraha O' Nir !...

- Ma mère est plus importante que vos fantasmes, où elle est ? l'ai-je interrompu

Il reprit son récit :

-Elle est ici même, vois-tu ? Tu peux aller la chercher et partir mais tu sais très bien qu'il n'y a pas que moi qui vous cherche. Reste avec moi, on pourra accomplir de grandes choses ! Ta mère sera en sécurité, vous serez nourris et je pourrai même retrouver ton père...

- Vous savez où il est ?

- Oui, tu peux même aller le rejoindre.

- Où il est ?! Dites-le-moi !

- En enfer, très chère. Vas le voir, tu peux y aller, tu es l'équivalent d'une déesse après tout !

Il eut un rire sarcastique et en conséquence, ma mâchoire s'était crispée. Il appela les gardes qui m'entrainèrent dans de sombres couloirs dont une chambre se trouvait au bout de l'un deux, au deuxième étage. On aurait dit un dortoir, vu le nombre de portes qu'il y avait dans ce corridor. Les gardes ouvrirent la porte et je découvris deux lits, une commode en bois plutôt clair et une grande armoire. Une personne était assise sur l'un des lits, un jeune homme de 17 ans avec des cheveux noirs et des yeux d'un bleu profond, me rappelant l'océan de ma terre natale. Alors que je me perdais dans ses yeux, les gardes me jetèrent dans la chambre et la porte se referma brusquement. Une chambre comme celle-ci où un homme s'y trouvait ne laissait pas d'autres conclusions possibles : j'allais partager ma chambre avec un homme ! Je devais bien me faire à l'idée et de toute façon, aucun choix n'était faisable dans ces circonstances. Il ne prit même pas la peine de regarder la nouvelle venue. Il était assis et fixait le sol, l'air concentré et je sentis de la magie émaner de lui. Ses pensées, elles, étaient triste, désespérées. Puis, en un instant, il m'expulsa de son esprit, ce qui m'intrigua encore plus. Il tourna la tête vers moi et son regard si profond devint glacial. Il me dit :

- Tu n'as pas à chercher des choses qui ne te concernent pas, petite.

- Désolée mais tu étais si absorbé dans tes pensées...

Il m'interrompit d'un geste, me fixant avec des yeux brûlants. J'étais vraiment fascinée par ses yeux bleus. Il reprit :

- Je sais qui tu es, Heaven, tu es la fille de la légende, celle qui a, enfin devrais-je dire, qui est la terre.

Il dit cette phrase avec un ton cynique qui me fit avoir des frissons dans le dos.

- Pourquoi y a un dortoir ici ?

- Il n'y a pas que nous ici.

- Ils font quoi les gens ici alors ?

- Ils servent le maître. D'ailleurs, toi aussi tu vas le servir, tu n'es pas dispensée des tâches ménagères ! D'après ce que le maître m'a dit, tu seras son garde du corps.

-Garde du corps ?

- La chance est avec toi, tu ne te salis pas les mains.

- Et toi, tu fais quoi ?

- Je suis le bras droit du maître et le chef de la garde de ce manoir. Je suis aussi un garde du corps personnel du maître.

- Tu dis tout le temps maître, il n'a pas de nom ?

- Personne n'a jamais osé lui demander son nom et il ne nous l'a jamais donné... dit-il d'un air pensif.

Il s'était levé durant la conversation et était debout devant moi à présent. Il me dépassait d'une tête environ mais était assez maigre mais large d'épaules. Il portait un tee-shirt noir saillant qui faisait voir sa musculature. Il portait un jean avec des bottes arrivant mi- mollets. Puis, on entendit quelqu'un dans le couloir qui criait :

- Extinction générale, que je ne vois personne avec la lumière allumée !

Pourtant, au lieu de s'en aller, l'homme ouvrit la porte de la chambre et resta sur le seuil. Il ne faisait pas attention à moi alors que j'étais en train de me coucher et parla à l'intention de mon camarade de chambre :

- Demain, le maître veut que tu fasses visiter son manoir à la nouvelle et il tient particulièrement à ce que tu lui montres tout.

- Que le maître en soit assuré.

A peine la porte s'était fermée que mon colocataire eut éteins la lumière. Je ne dormis pas de la nuit et je regardais patiemment la lune se coucher, laissant place au soleil...


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⏰ Dernière mise à jour : Oct 26, 2017 ⏰

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Heaven et les CentenairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant