Je suis restée muette, assise sur le canapé en attendant une quelconque réaction de mon dominant. Bokuto tournait en rond autour de la grande table à manger, agité par je ne sais quelle pensée.
- Ayame ? demanda-t-il en arrêtant tout mouvement.
- Oui Bokuto ? hésitais-je.
- Je, commença-t-il, il faut que je te parle.
- Je suis à ton écoute.
Mon cœur battait à tout rompre sous mon calme inébranlable et chaque inspiration soulageait la boule qui torturait mon ventre.
- Écoute... souffle-t-il, j'ai l'impression que ta mère ne t'a pas tout apprit au sujet des dominants et des soumis.
- Et bien... ma mère ne m'a formé seulement dans le but d'être une bonne soumise. Cela n'est-il pas suffisant ? demandais-je inquiète.
- Non, non ! Tu es très bien, et vraiment, je n'ai rien à te reprocher.
- Alors ? le dépêchais-je impoliment.
- C'est au sujet de notre liaison, commença-t-il. Manabu veut absolument que je me dépêche de t'en parler.
- Tu sais Bokuto, ce n'est rien, souriais-je. J'ai bien compris que tu avais des secrets, ça ne me dérange pas que tu en aies encore.
Bokuto resta de marbre, sûrement un peu secoué que je prenne la réalité si franchement. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Je ne pouvais pas non plus le forcer à parler de ce qu'il voulait me cacher.
- Il se pourrait, hésita-t-il, dans un futur proche...
- Bokuto, soufflais-je en souriant. Ça ne me dérange pas.
- Mais Akaashi m'a conseillé de t'en parler...
- Je sais que tu veux bien faire, alors nous pouvons en parler plus tard, le rassurais-je.
- Quand ? demanda-t-il soudain inquiet.
- Dans ce fameux futur proche, souriais-je, quand le moment sera venu.
- Merci.
Je lui souris une dernière fois avant d'allumer la télévision du salon. Bokuto s'assoit à côté de moi, me prend la télécommande des mains et la pose à côté de lui. Je n'ose pas le regarder. Peut-être l'ai-je énervé ?
- Ayame ? demanda-t-il à mon oreille.
Je me suis timidement tournée vers lui, faisant face à ses yeux mordorés. Il était tellement beau.
- Je peux ? demanda-t-il en posant sa main sur la mienne.
Hochant la tête sans hésitation, Bokuto prit ma main d'une poigne ferme et me rapprocha de lui, m'allongeant sur ses genoux. Je n'osais plus bouger, me sentant en sécurité à ses côtés. Il chercha une chaîne télévisée intéressante et laissa ce silence apaisant, tout en caressant mes cheveux bruns.
- Je me languis de ce futur proche... souffla-t-il.
- Merci Bokuto, murmurais-je.
Je n'aurais jamais pensé à avoir un dominant si doux et joueur à la fois. Bokuto était complet. J'avais l'impression qu'il m'aimait, qu'il prenait soin de moi. Mon dominant ne cessa de me caresser les cheveux, me laissant m'endormir sur ses genoux.Je me suis réveillée avec la main engourdie, encore appuyée contre Bokuto. Je grimaçais en voyant ma main rougie au niveau de ma marque et mon dominant me frotta l'épaule d'un geste chaleureux.
- Tout va bien ? demanda Bokuto en se penchant vers moi.
- Oui, ma main me fait encore un peu mal c'est tout... grommelais-je.
- Ne t'en fait pas, sourit-il. On remplacera le bandage ce soir.
Akaashi descendit soudainement en trombe de l'escalier. Bokuto et moi nous retournions vers lui, le regardant reprendre son souffle.
- Akaashi ? demanda Bokuto en allant vers lui.
- Bokuto... s'essouffla son ami, nous avons un problème.
Je n'avais jamais senti une tension aussi palpable. Je sentais les nerfs de Bokuto à bout dans tout mon corps et les palpitations de son cœur frappa le mien de plein fouet.
- Quel genre problème ? s'inquiétait mon dominant.
- Nous n'avons pas le temps de débattre là-dessus Bokuto, réprima le garçon, s'il te plaît.
- Et Ayame ? demanda-t-il.
- Yukie s'en chargera, dit-il en me regardant d'un air accablé. Un vol nous attend déjà à l'aéroport.
- Non, déclarais-je enfin.
Je ne voulais pas quitter Bokuto. Je venais d'être marquée, d'être acceptée par quelqu'un de façon sincère. L'idée de partir vivre chez la dominante Yukie me déplaisait au plus haut point, même pour quelques jours.
- Nous devons partir dans le Nord, déclara Akaashi.
- Le Nord ? répétais-je d'un murmure ignoré.
- Bokuto ! s'écria-t-il en lui secouant les épaules fermement.
- Je ne peux pas laisser Ayame, s'opposa mon dominant de pied ferme.
- Nous ne pouvons pas l'emmener ! s'exclama Akaashi. Tu sais très bien qu'elle ne peut pas être dans tes histoires.
- Bokuto ? l'interpellais-je.
- Ayame, dit-il en se ressayant à mes côtés.
J'avais un mauvais pressentiment. Les yeux de Bokuto avaient viré du mordoré à un noir intense. Je le ressentais au plus profond de moi. Il avait peur et beaucoup plus peur que moi.
- Yukie est déjà en route, lâcha Akaashi. Nous partons dans une minute.
- Le Nord ? répétais-je a Bokuto.
- Tu connais ?
- Mon amie d'enfance est une dominante au sein du clan Karasuno, expliquais-je en piquant l'attention d'Akaashi au vif.
- Keiji, lâcha Bokuto en se renfrognant. Charge nos affaires et appelle Yukie.
Akaashi serra les poings d'une force qui m'était inconnue et remonta pour prendre une nouvelle valise pleine. Bokuto me sourit en caressant ma joue, me forçant à le regarder dans les yeux pendant qu'il souriait timidement.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandais-je doucement.
- Une affaire est à classer pour me débarrasser une bonne fois pour toutes de mes démons, dit-il en s'efforçant de garder ses yeux d'or.
- Tu as peur ? osais-je lui demander en posant mes mains sur les siennes.
- Tu le ressens ?
Ses iris mordorées étaient fines, laissant la peur le gagner. Est-ce ce futur proche dont il m'avait parlé une heure avant ? J'hochais la tête incertaine.
- Tu vivras au sein du clan Karasuno pendant quelques temps, m'expliqua Bokuto en changeant de sujet.
- Et Nekoma ? demandais-je en un couinement.
- Je suis désolé... souffla-t-il. Je dois vraiment régler tout ça.
- Combien de temps ?
- Ce n'est seulement une question de quelques jours, sourit-il en embrassant mon front.
Je sentais son mensonge prendre place dans mon esprit, comme s'il semblait s'auto persuader de ses propres paroles. Que pouvait-il se passer dans le Nord pour que Bokuto soit obligé de s'y rendre ?
- Nous partons, nous ordonna Akaashi en terminant un appel.Le trajet jusqu'à l'aéroport se faisait lent et pesant, s'opposant à la vitesse à laquelle roulait le véhicule. Je me trouvais encore à l'arrière, mais Akaashi conduisait cette fois-ci. D'habitude si calme et serviable, il ne pouvait cacher la tension qui lui tordaient les entrailles. Bokuto lui demanda de ralentir plusieurs fois, sans changement de la part de son ami. Akaashi paraissait replié sur lui-même, emparé par la peur.
- Ayame, m'interpella Bokuto pendant que son ami coupait le moteur, descends.
Je mis ma veste et mon écharpe, me dépêchant de sortir du véhicule. Je connectais mes écouteurs à mon téléphone, écoutant la radio de Tokyo dirigée exclusivement par le Conseil.
« C'est un flash spécial qui nous parvient de la préfecture de Miyagi-même ! s'exclama une journaliste. Une nouvelle disparition d'une jeune soumise déclarée ce mois-ci. C'est là dix-septième soumise disparue à ce jour, et nous espérons que ce soit la dernière en attendant que le Conseil trouve une solution radicale pour traiter ce problème qui prends part du Nord du Japon. »
- Ayame ? s'écria Bokuto.
Je restais stoïque face au sourire faux de mon dominant. Akaashi semblait avoir compris que j'étais maintenant au courant de la situation, mais ne dit rien. Son regard se posa un peu trop longtemps sur ma réaction. Il zieuta au loin en feignant l'ignorance tout en s'approchant de moi puis cacha ma chevelure de ma capuche en entrant dans l'aéroport. Bokuto me prit la main pour m'entraîner de force à leur rythme pendant que je rassemblais les pièces bout à bout.
« La police de Miyagi soupçonnent une organisation privée mais le Ministre des affaires intérieures pense à un clan encore inconnu qui chercherait à s'enrichir d'argent sale. »
Mon sang ne fit qu'un tour. Mon cœur sembla s'arrêter alors que nous montions déjà dans le jet privé de Fukurodani, direction Karasuno. Je ne pouvais pas lever mon attention de cette radio, manquant de me prendre l'hôtesse de face en m'asseyant à une place. Akaashi me regardait avec plus d'assistance puis un message de Kiyoko éclaira mon écran tout en laissant la fréquence radio s'afficher sous ses yeux curieux.
« Quelques dominants importants sont appelés à lutter contre la source de ces enlèvements, déclara la journaliste assoiffée d'informations. Les représentants de Tokyo, Kiyoomi Sakusa, et Kōtarō Bokuto, seront accueillis par les représentants de Miyagi, Wakatoshi Ushijima et Tōru Oikawa. Bien sûr, d'autres dominants hauts placés sont appelés donner leur force aux clans du Nord. »
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Bokuto est un dominant - Haikyū!!
FanficDans une société dirigée par les lois dominant/soumis, Ayame Miyato fête ses 16 ans. Un moment redouté par les adolescents de son âge, qui vont entrer dans le monde des adultes. Kôtarô Bokuto, un jeune homme connu pour être un des meilleurs parti de...