Chapitre 3

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Je sors de la librairie et prend enfin le temps d'observer les alentours. L'avenue est très jolie, bordée de part et d'autre de majestueux palmiers, des jardinières regorgeant de fleurs multicolores ponctuant les espaces entre chaque. Je ne peux m'empêcher de penser au fait que là d'où je viens, il y aurait immanquablement eut des manques dans des jardinières pareilles, des fleurs auraient été piquées pour rejoindre des balcons privés.

Je me tourne et pars dans la direction que cet homme m'a indiquée. Je marche lentement pour pouvoir profiter de chaque moment seule dans cette nouvelle ville, et apprivoiser mon nouvel environnement. J'ai beau adorer de tout mon être ma soeur et mon frère, j'ai toujours besoin d'être seule avec moi même de temps en temps. Je sens aussi le calme revenir en moi après cette tempête orageuse dans mon petit crâne. Après quelques minutes de marche pleinement savourées, je tombe bien sur l'enseigne.

Un brouhaha convivial m'accueille en entrant. L'ambiance est chaleureuse, les lieux sont illuminés par des néons et des LED accrochés aux murs. Il y a de beaux canapés blancs qui ont l'air très cosy, les tables en bois peintent en gris clair sont bien alignées. J'aime cet endroit. Je réalise l'aspect surprenant de la déco. Du blanc dans un café ! Et tout y est pourtant immaculé malgré la foule.
J'ai laissé mon appareil photo dans la voiture de Katherine... Je sors donc mon téléphone pour prendre une photo, mais au moment ou je le lève pour capturer cet endroit magnifique, un torse apparait devant l'objectif.
   -Qu'est ce que tu fais ?
   -J'essayais de prendre une photo avant d'être interrompue.
Tout en glissant mon téléphone dans la poche arrière de mon jean, je lève les yeux pour voir à quoi ressemble l'homme qui a décidé de gâcher ma photo. Je croise alors un intense regard vert jade, détaille ensuite une cicatrice sous son oeil droit, une barbe naissante aussi brune que ses cheveux. Me détachant de son visage, je vois qu'il est vêtu d'un jean déchiré et d'un sweat à capuche gris. Du haut de mon mètre 71 je me sens petite face à lui, il doit bien faire deux têtes de plus que moi.

- Pourquoi tu es venu te mettre devant moi? Tu n'as pas vu que je prenais une photo ?

- Oh là! Je suis tombé sur une sauvage à ce que je vois. D'après ce que je sais, j'ai le droit de circuler là où bon me semble, me dit-il en souriant en coin.

Il semble que je ne sois pas la seule sauvage dans les lieux. Je soupire et me décale vers le comptoir pour aller prendre quelque chose à boire. La température ici n'est pas du tout la même qu'en Angleterre, et après ma course de tout à l'heure, il devient urgent que je m'hydrate.
Je vois qu'il me suit.
-Tu es nouvelle ici je me trompe? Je ne t'ai jamais vu en ville.
Je me retourne pour lui faire face.
- Perspicace Monsieur Je Connais Tout le Monde.
J'ai du dire quelque chose de drôle puisqu'il se met à sourire.
-Qu'est-ce que tu viens faire ici, à Santa Cruz?
- Recommencer ma vie. Je vais devoir te laisser.

Pas envie de taper la discute. Après tout, je ne meurs pas tant que ça de soif. Je décide de battre en retraite et me retourne pour regagner la sortie. Ce n'est que lorsque je me cogne de plein fouet à elle que je vois la femme qui se trouvait là. Un craquement accompagne l'arrivée de mon fessier sur le sol. Mon téléphone !

-Merde!

Le géant ténébreux me surplombe.
-Laisse moi t'aider à te relever la cascadeuse.  
-Non c'est bon, je sais le faire toute seule.           Je me relève et le regarde avec le peu de dignité qu'il me reste. Il se baisse et ramasse mon téléphone. La blonde que j'ai percuté ne dois pas être perturbée par la collision, elle n'est déjà plus dans les parages.

-Aïe, ton téléphone a prit un joli coup, dit-il en me le tendant.               
Je grimace en voyant son état, le récupère et le met cette fois ci dans ma poche avant. Mon téléphone était déjà bien amoché, je craints cette fois de devoir le changer.
-Merci.                                                                         Je décroche un rapide sourire au géant et me retourne ensuite pour sortir. Une fois à l'extérieur  je prends une grande inspiration. Malgré l'endroit chaleureux, il y avait énormément de monde à l'intérieur. La foule peut parfois m'oppresser. Mon escapade a assez durée. Je décide de rebrousser chemin et retourner chez Katherine. Je n'arrive pas à me dire "à la maison". C'est alors que j'entends dans mon dos :

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