Chapitre 1: A l'aube, le Zéphyr

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Le soleil se lève sur le désert. Les zébrures de milles couleurs et les étoiles se font plus discrètes sur la voûte céleste. Les températures deviennent subitement positives, provoquant un puissant déplacement d'air. Le vent souffle de plus en plus fort. Bientôt, une quantité impressionnante de poussières est projetée dans l'atmosphère. Aurora sort doucement de sa léthargie glacée.

J'observe les forces de la nature se déchaîner à travers la vitre blindée du transporteur, si bien que j'en oublie ce que je suis censé préparer : le petit déjeuner de l'équipage. Composé d'insectes grillés hautement protéinés et de lait de soja génétiquement modifié, la nourriture ne paie pas de mine. Mais bon, on ne travaille pas dans les caravanes commerciales traversant les plateaux volcaniques et les déserts du monde pour de la bonne bouffe. A supposer, bien sûr, qu'une telle chose existe à la surface de cette planète.

- Bonjour, Titus !

Je me retourne. Amalya Andromède se tient face à moi. La jeune femme de vingt-huit ans a encore ses longs cheveux bruns qui partent dans tous les sens. Elle vient juste de se lever. Ses yeux verts émeraude me regardent fixement.

- Bonjour, cap', fais-je d'une voix endormie.

Il faut dire qu'il est à peine six heures du matin et les autres sont encore en train de ronfler paisiblement dans leurs couchettes. Cette pensée a le don de m'irriter légèrement. A chaque fois que je joue aux cartes avec le reste de l'équipage, c'est moi qui finis par me taper la préparation des repas. Je pousse un grognement de mécontentement. Andromède me sourit.

- Alors comme ça, on n'est pas du matin ? Demande-t-elle sur un ton plaisantin.

Le capitaine du transporteur Zéphyr continue de me fixer. Si elle attend de moi une réponse intelligente, c'est peine perdue.

- Non, grommelai-je tout en retournant à la préparation des mixtures sans goût prononcé.

La jeune femme glousse dans mon dos. Elle se rapproche. Qu'est-ce qu'elle va encore me faire, celle-là ? Elle semble d'humeur taquine aujourd'hui. Mais cette fois-ci, elle se contente de se placer juste à côté de moi, observant la poussière tourbillonner à l'extérieur de notre véhicule. Ses traits fins et son nez arlequin lui donnent une grâce peu commune. Son T-shirt blanc avec le logo de la cité d'Agartha et son short bleue en bio-fibre extensible mettent en valeur ses formes généreuses.

- Dis-moi, Titus, me dit-elle, tu ne serais pas en train de me relooker, j'espère ?

Je recentre mon attention sur les vers blancs que je commence à frire. La batterie supraconductrice, installée sous la table de cuisson, continue de fournir en énergie les plaques électriques. Je jette un coup d'œil aux recharges. Quarante-huit pour cent restant. Merde. Le chauffage de cette nuit a demandé une consommation complètement folle.

- Comme si ça pouvait te faire quelque chose, répondis-je sur un ton neutre.

Amalya se met à rire à gorge déployée. On peut en dire ce que l'on veut, la jeune femme est toujours de bonne humeur. Et dans ce monde dur et disloqué, elle permet de garder la cohésion de l'équipage.

- Ma foi, fait-elle. Ça me réchauffe le cœur que mes sous-fifres continuent de m'admirer.

- Eh bien, il en faut peu pour chauffer ta personne, Amalya.

Le capitaine du Zéphyr rigole de plus belle avant de déclarer sur un ton faussement sérieux :

- On arrête les propos tendancieux, navigateur.

- Bien madame, répliquai-je avec force.

- Qu'est-ce que c'est que ce boucan ?, fait soudainement une voix gutturale derrière nous.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 02, 2017 ⏰

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