«bonne nuit 😴»,
21:34, Clément.
Valentin sourit à la vue de la notification, puis, dépose son téléphone plus loin après avoir écrit une réponse plus ou moins similaire, hésitant quelques secondes sur l'émoji a choisir.
Il se change, enlève simplement son pull, son tee-shirt et son jean, les dépose sur la chaise près de son lit et part s'y allonger.
Il est seulement 21:51 et pourtant, le ciel est déjà noir, il peut l'apercevoir depuis sa fenêtre.
Naturellement, le soleil a laissé briller la Lune et l'air de l'extérieur est déjà froid. La nuit est sombre et promet d'être longue.
Malgré ça, il a toujours autant de mal à s'endormir.
Il se tourne, se retourne, gigote dans tous les sens à la recherche de la parfaite position, puis il bouge les couettes, l'oreiller, il a chaud, froid... Mais ce qu'il ressent en ce moment n'a rien de physique. Ou peut être que si. Parce que ça le prend aux tripes, à la gorge. Ça le bloque. Ça l'empêche de bouger alors il se débat avec ces couettes plutôt qu'avec lui même.
Mais ça l'empêche pas de penser.
Alors il bouge sans arrêt, distrayant ses pensées, endormant ses songes, espérant les faire fuir jusqu'au levée du jour, se questionnant, à propos de tout, de rien, essayant de se souvenir des moindres détails de sa longue journée, attendant que le sommeil le prenne.
Mais il a peu d'espoir.
Il sait que c'est une mauvais idée, mais il va le faire, comme toujours il ne peut pas s'en empêcher.
Il aimerait fatigué ses yeux sur l'écran de son téléphone, renvoyer un message attendant vainement une réponse, voyageant à travers ses applications, mais il se l'interdit, il s'interdit cette torture, pourtant si douce. Alors, il regarde à travers sa fenêtre plutôt qu'à travers son écran, et cesse de bouger.
L'Hiver a levé son voile noir, et, la ville, comme sa chambre est plongée dans l'obscurité.
Pour lui, l'Hiver dérègle, le temps, le vent, les gens.
De loin, il préfère les rayons du soleil qui chauffent et brûle parfois sa peau plutôt que l'air froid qui mord ses joues et fait rougir son nez.
De loin, il préfère la chaleur qui le réveille le matin au froid qui l'empêche de sortir de ses couvertures.
Et, bien que, dans sa chambre il fasse chaud, que son corps soit enveloppé dans ses couvertures, il a froid. Il a souvent froid en ce moment. Et il aura encore froid, du moins c'est ce qu'il se dit.
Mais, parfois, il y a ce petit éclair de chaleur, cette étincelle qui le fait fondre, qui lui réchauffe le bout des doigts plus que ses gants.
Ses gants qu'il oublie souvent, un peu trop peut être. Mais c'est parce que s'est quand il ne les as pas qu'il a le plus chaud. Parce que, sans protection, il sent les rayons du soleil réchauffer et parfois brûler sa peau.
Parce que dans ses moments là, pas tout le temps, mais souvent, Clément s'approche de lui, seulement de quelque pas, puis, il enlève ses propres gants et attrape ses mains. Et, dans ces moments là, il est content que le froid rougisse ses joues.
Malgré ça, il sait que Clément remarque qu'il est gêné, parce qu'il a cette façon de sourire sur le côté qu'il a seulement dans ces moments la. Mi-moqueur, mi-amusé. Mais il ne le fait jamais remarquer. Il se contente de réchauffer leurs mains; à chaque fois, il les tire vers lui et les pose sur ses joues, ce qui les fait tout les deux frissonner à chaque fois.
Mais Clément continue et Valentin le laisse faire, même si il sait que la causes de leurs frissons n'est pas la même.
Après ça, la plupart du temps il frottent leurs mains ensemble, ce qui n'est pas particulièrement agréable mais plutôt efficace. D'autre fois, il les garde seulement dans les siennes comme si s'était une habitude.
Mais ce qu'il préfère, c'est quand Clément joue un peu avec, emmêlant et démêlant leurs doigts, serrant et desserrant leurs mains, les fourrant dans les poches de l'un ou l'autres, les faisant se rapprocher un peu plus, parlant de tout et n'importe quoi, attendant tout et rien.
