Chapitre 15

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Depuis quelques jours, Karmen sentait que sa blessure à l'épaule et à la jambe s'étaient infectées à nouveau. Mais étant donné qu'elle croisait de moins en moins Mona à cause de leurs horaires contraignantes, et qu'elle avait épuisé toutes ses bandes de tissus, elle ne pouvait rien faire...

A la carrière elle avait décidé de cacher ses douleurs à ses amis, qui après tout étaient aussi là pour travailler et non pour veiller sur elle comme un bébé. C'est pourquoi ce matin là, après avoir pris sa pioche elle s'était installée à l'écart du groupe.

-Karmen ! L'interpella Maxime. Viens avec nous qu'est ce que tu fais ? Cria le colosse au loin.

-Je viendrais quand il y aura de l'ombre, lui cria la jeune femme en retour. Ici il fait plus frais.

-Oh si ce n'est que ça je te rejoins ! S'exclama son ami.

Et la bouche en cœur il s'approcha de Karmen, qui, les dents serrées, luttait pour ne pas grimacer sous l'effet de la douleur.

Pitié qu'il ne remarque rien ou ne pose pas de questions...

Comme si sa prière avait été entendue, le jeune homme se positionna à côté d'elle sans un mot. Pas rassurée pour autant, Karmen fit bien attention à lui tourner le dos toute a nuit pour pas qu'il ne remarque ses grimaces de plus en plus fréquentes...

Mais alors qu'elle s'apprêtait à ranger sa pioche pour rentrer, Karmen se sentit tomber brusquement : avant même d'avoir compris elle était face contre terre. Des violents maux de tête lui écrasaient les tempes et elle sentait son cœur battre la chamade.

Incapable de se relever, elle sentit des mains chaudes la soulever délicatement : Maxime se tenait au dessus d'elle, la mine inquiète.

-Qu'est ce qui se passe ? S'enquit-il en posant sa tête sur ses jambes.

-Je ne sais...balbutia Karmen, incapable de rassembler ses idées.

C'est où le haut et le bas déjà bon sang ?!

-Tu as l'air vraiment mal en point ! S'inquiéta son ami devant son air égaré.

Karmen tenta de répliquer que ça allait passer, mais ce ne fut qu'un gargouillement inaudible qui sortit de sa gorge à la place...

-Ne bouge pas, lui ordonna le colosse. Je vais chercher quelqu'un.

-Nnnn...attend reviens, murmura la jeune femme lorsqu'elle vit son ami 'éloigner.

Mais celui-ci semblait déjà trop loin pour l'entendre... La seule chose qu'elle put percevoir avant de perdre conscience fut des cliquetis d'épée tout autour d'elle...Et le contact de gants en velours sous ses bras...Des gants violets devina-t-elle à la lueur de la lampe...

Méfie toi de l'homme aux gants violets.

Pourquoi ces paroles lui revenaient-elles en mémoire soudainement ?

***

Lorsqu'elle reprit conscience, Karmen n'eut même pas le temps de penser que le douleur avait déjà repris le dessus : tous ses muscles semblaient s'étirer au maximum comme pour sortir d'elle même. Les multiples contusions faisaient aussi leur part du travail, accompagnés de maux de tête insupportables.

-Bon princesse réveille toi ! Tonna une voix bien trop familière.

Non pas ça...La jeune femme ouvrit les yeux avec difficulté, mais ne put manquer de croiser ce regard dur et énervé qu'elle connaissait à présent.

Un masque de vie scènes explicites non censuréesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant