Partie 1/2

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Emma Swan soupirait au volant de sa Coccinelle Jaune. Elle regardait vaguement l'écran de son portable avant de le jetter sur le siège passager. Elle redescendait le boulevard principal de Storybrooke puis tournait à gauche direction 108 Mifflin Street.

La jeune femme se garait devant l'immense demeure qui surplombait n'importe quel autre habitat et jaugea un instant l'allée du maire de la ville. Elle descendait ensuite et prenait sa sacoche après avoir contourné son véhicule de collection. Comme à son habitude - devenue peut-être un peu trop récurrente à son goût -, Emma Swan empruntait l'allée aux dalles orangées qu'elle connaissait si bien malgré elle, encore trempées de l'averse de la journée. Elle marchait jusqu'au perron puis dévisageait la sonnette cuivrée légèrement oxydée. Après quelques secondes, elle se décidait à appuyer sur le bouton du bout de son index. La sonnerie retentit alors et Emma inspirait-expirait une dernière fois avant que la porte ne s'ouvre.

Regina Mills l'accueillait avec un sourire qui se voulait reconnaissant, chaleureux. À sa plus grande surprise, Emma la trouvait relativement sereine. D'ordinaire, à chaque fois que la maîtresse de maison lui ouvrait, son visage était couplé d'inquiétude et d'angoisse. « Entrez ! Entrez ! Je... ». Swan entrait alors en frôlant le corps de la brune, le visage fermé, sans attendre plus d'explications. Elle montait les quelques marches et tournait sur elle-même dans le hall d'entrée, admirant le lustre qui ornait le plafond. Emma regardait sa montre et pestait silencieusement. Ce soir, elle avait promis de dîner avec ses parents, elle s'était même dépêchée de finir sa dernière consultation pour ne pas être en retard. Mais le téléphone avait retenti à son plus grand désespoir. Regina Mills était paniquée et hurlait comme à son habitude dans le combiné pour qu'on vienne immédiatement soigner son fils.

Depuis quelques mois maintenant, la femme charismatique qu'était pourtant le maire de la ville ne cessait de l'appeler à la moindre petite égratignure ou petit symptôme viral concernant son fils. Parfois le Docteur Swan réussissait à donner des conseils à la mère de famille par le biais du téléphone, parfois elle devait « absolument » se déplacer. Alors une fois de plus Emma Swan avait pris sur elle pour faire face aux exigences du maire qui, secrètement, faisait le bonheur de son opérateur mobile et de son compte bancaire.

Emma pointait les escaliers en colimaçon du doigt et demandait plus par habitude que par curiosité « à l'étage ? » tandis que Regina fermait la porte pour venir la rejoindre sur le palier. Swan était légèrement agacée par le temps précieux que Regina lui faisait perdre ce soir, elle voulait simplement rentrer chez elle.

Regina lui sourit un bref instant, toujours aussi calme. Emma se rappelait qu'elle était sous tranquillisant afin de calmer ses crises d'hypocondrie, elle soupirait. « Henry est chez Violette, ce soir » avait finalement avoué Regina. Sous l'incompréhension de cette mascarade grotesque Emma allait rétorquer mais Regina l'invitait aussitôt à la suivre dans le salon.

« Écoutez Madame Mills, je suis entrain de perdre un temps fou sur un dîner familiale planifié il y a des mois, pour un patient absent. Alors avec tout le respect que je vous dois, bonne soirée ». Emma allait s'apprêter à faire demi-tour lorsque Regina raclât sa gorge posément. Swan se retournait alors exaspérée, face à une Regina aux bras croisés.

« Si vous tenez à votre travail Miss Swan, vous feriez mieux de me suivre sans discuter. Annulez votre soirée et rejoignez moi au salon » avait articulé le maire avec le ton le plus posé du monde, un sourire bref et faux sur les lèvres.

Emma Swan soupirait. Regina Mills n'avait pas perdu la réputation qui la précédait et gardait toujours ses mêmes menaces cassantes et autoritaires. La brune avait été élue en 1988 pour la première fois à l'unanimité, personne n'avait été assez brave pour s'opposer à elle. C'était une femme riche, charismatique, cruelle, autoritaire et tyrannique qui savait se faire respecter. Elle trouvait toujours un moyen de faire pression lorsqu'une situation tournait à son désavantage. Regina Mills était une harpie, très puissante.

HypocondriaqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant