La dernière année des Maraudeurs

Malade

Dans un quartier modeste d'une petite ville qui se situait près de Cardiff, un garçon d'une particularité assez spéciale se préparait à vivre une nuit effroyable. Remus Lupin, âgé de 14 ans n'était pas vraiment comme les autres de son âge. Bien que son apparence puisse en dire le contraire, un soir qui arrivait bien trop vite aux yeux du jeune garçon le prouvait. En ce vendredi 13 décembre 1973, Remus avait passé la journée à ne penser qu'à une seule et unique chose : la nuit qu'il allait passer. Car ce soir-là, le jeune garçon allait devoir se transformer en ce qui le répugnait depuis tant d'années. Mais avant que sa transformation ne commence, revenons quelques heures plus tôt, au moment de son réveil. La famille Lupin vivait donc une petite maison simple dans un quartier des plus modeste. Lyall Lupin travaillait malgré les vacances de Noël, et avait laissé sa petite famille chez eux. L'ancien Gryffondor œuvrait et faisait des recherches sur les Apparitions Spectrales d'Origine Non Humaine et à l'âge de trente ans, en était devenu expert. Aujourd'hui, il travaillait depuis près de dix ans au Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, ce qui a mis Fenrir Greyback, un redoutable loup-garou, sur sa route. Sa femme, Espérance, sa femme qu'il avait rencontré un an avant la naissance de leur fils, était quant à elle employée d'une compagnie d'assurance, étant Moldue. Espérance Lupin, anciennement Howell, était une mère douce et attentionnée, qui faisait tout pour que son fils ne soit pas malheureux. Ce matin-là, elle savait que la tâche allait être plus difficile. Cela faisait désormais neuf ans qu'ils vivaient avec la pathologie de leur fils unique. Accoudée sur le plan de travail de la petite cuisine de la maison, Espérance buvait une tasse de thé, le regard dans le vide. Dans quelques heures, elle devra insonoriser leur maison avec son mari et fermer la chambre de leur fils à double tour avant d'appliquer encore quelques autres sorts plus puissants. Ce moment-là avait toujours été difficile pour cette mère si aimante qui avait le cœur serré d'enfermer son fils pour le laisser vivre ce moment difficile seul. Mais elle n'avait pas le choix. Dans sa chambre, Remus se réveilla tranquillement. Il regarda l'heure sur sa montre qu'il gardait toujours près de lui : Huit heure. Il se leva ensuite, bailla puis s'étira avant d'aller s'habiller. Mais alors qu'il attrapait ses vêtements, le jour entouré de rouge sur son calendrier le fit revenir sur terre. Ce soir, c'était la pleine lune. Et à ce moment-là, la seule chose que le garçon avait envie de faire, c'était se recoucher pour oublier ce triste jour. Il s'habilla ensuite avec lassitude, fatigué. Il s'observa un instant dans le miroir, le visage fermé. Son corps frêle et pâle était constellé de nombreuses cicatrices, certaines encore récentes et rouges. Il avait l'air malade, des cernes se dessinaient sous ses yeux. Le jeune garçon chassa ses pensées de sa tête puis sortit de sa chambre. Une fois en bas, il vit sa mère qui lisait un dossier pour son travail. Quand son fils arriva, Espérance Lupin leva les yeux et sourit, en essayant de ne pas penser à la soirée qui l'attendait.

-Bonjour mon chéri. Tu as bien dormi ?

-C'est ce soir que je ne vais pas dormir marmonna le garçon alors qu'il se préparait une tasse de chocolat chaud, sa boisson préférée.

Espérance soupira intérieurement. Plus son fils grandissait, plus sa situation lui pesait et cela empirait. Elle savait que c'était dur pour lui. Elle savait qu'il se sentait seul, en colère et si triste. Elle se souvenait encore du petit garçon qui souriait, qui s'émerveillait de tout et qui débordait de vitalité et de joie de vivre. Elle se rappelait des premiers signes de magie de son fils, son enthousiasme. Mais tout ça était désormais si loin pour la maman qui ne reconnaissait plus son bébé, son unique fils. Une partie d'elle-même savait que c'était sa faute, qu'elle avait sûrement fait quelque chose de mal. Une autre ne pouvait que se désoler sur le sort de son garçon.

-Que veux-tu faire aujourd'hui ? J'avais pensé qu'on pouvait faire un peu de violon ensemble si tu v...

-Arrête maman coupa le garçon, qui posa brusquement sa tasse avant de baisser la tête. Arrête de faire comme si rien n'allait se produire d'anormal, de faire semblant d'oublier, de paraître sereine, de ne plus penser à ce qui va m'arriver. Mais faut regarder les choses en face. C'est la réalité, et tu essayes de l'oublier. Ça ne sert à rien ! Parce que je serais comme ça toute ma vie, et rien ne pourra changer. Et tu le sais.