Histoire

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Le son de mes pas raisonnaient à mes oreilles comme le son d'un monde nouveau, d'un monde plein de mystère, de coutume, et de misère sûrement. Et même si je ne savais pas à quoi m'attendre, je savais que pour une fois j'étais à la place où je devais être. À l'endroit où l'on avait besoin d'yeux pour observer, de jambes pour voyager et enfin d'une bouche pour conter.

Pour le moment, de là où j'étais, je voyais à perte de vue une plaine constellée de grand cratère. Il était environ dix heures, et le soleil éclairait la scène de manière théâtrale.

Je soupirai : « Jusque où iront-ils, pour ce charbon ? » Regardez-moi ça, même les vaches sont obligées de zigzaguer entre ces trous pour trouver leur chemin. »


L'herbe était sèche et clairsemé, je fis un pas de plus dans ce paysage si vide et pourtant remplis de tellement d'histoires, de tellement de vie. Et plus je me rapprochais de mon lieu de rendez-vous, plus je me demandais comment pourrais êtres les personne que j'allais rencontrer.

Et tout en marchant je repensai à mes rencontres antérieures, et c'est un sourire en coin que j'arrivai devant ce lac. Un lac, avec plus de déchet que d'eau. Une eau noire et trouble, qui dégageait une odeur pestilentielle. Je me couvris le nez de mon col et regardai plus attentivement autour de moi. C'était un grand lac, on voyait de l'autre côté de la rive une succession de vieil maison miteuse et agglutiner à perte de vue. Mes yeux parcoururent plus attentivement la surface de l'eau. À ce que je voyais on ne parlait même plus d'eau potable ou pas, mais plutôt d'eau toxique ou de poison violant. On ne voyait la surface de cette eau qu'entre les rares interstices qui séparait de temps en temps l'immensité de cette mer de déchet. Pas loin de la rive où je me trouvais, je vis une femme. Je crus d'abord qu'elle était sur la surface même de l'eau, puis quand j'eus regardé plus attentivement ses pieds, je distinguai un ponton immergeant à penne de l'eau, entre les déchets innombrables présents également à cet endroit du lac. Elle était accroupie, les manches d'une tenu sale remonter, les bras dans l'eau trouble. Je fronçai les sourcilles. Que faisait-elle ? Finalement je compris, mais mon étonnement ne fus pas atténuer pour autant, je dirais que je le fus encore plus. Elle était en train de faire sa lessive. Je m'approchai, cette femme devais avoir environ mon âge, mais ces traits étaient tirés par la fatigue des labeurs, sa peau et ses ongles s'étaient noirci de saleté et son regard exprimai le savoir, mais la lassitude d'une vie longue, remplis expérience, plus où moins difficile. Je m'approchai en l'interpellant :

« Madame ? Madame !

Elle tourna la tête dans ma direction, me regarda d'un air surpris, puis se redressant elle marcha dans ma direction.

- Bonjour, dit-elle d'une vois calme et douce, je peux vous aidez ?

- Je cherche la famille Yu, vous pourriez me renseigner ?

- Je suis Huan Yu, enchantée, et vous vous devez être la personne que l'on attendait aujourd'hui, bienvenu à vous. Je pensais que vous n'arriverez que plus tard. Mais ne vous inquiétez pas, c'est très bien ainsi

- C'est exact, merci à vous de m'accueillir, et je m'excuse pour mon avance, je ne pensais pas que je marcherais aussi vite jusqu'ici. Je suis heureux de pouvoir partager un infime fragmentent de votre vie aussi difficile sois t'elle, ne me voyez pas comme un poids, je sais me rendre utile, n'hésiter pas à me solliciter.

Elle sourit et se baissa pour ramasser son linge qu'elle avait posé part terre pour me parler.

- Ne vous en faite pas, ça nous fait plaisir de vous accueillir parmi nous. Venez suivez-moi je vais nous présenter à mon époux et mes enfants.

- Combien avez-vous d'enfant ?

- Dix-sept, mais je vous rassure tout de suite ils ne sont pas de moi.

Son sourire s'effaça d'un coup, son regard devient lointain.

- Vous allez bien ? demandais-je inquiète. Je vous ai dit quelque chose que je n'aurai pas du dire ?

- Ne vous inquiétez pas, elle me sourit pour joindre ses gestes à ses propos rassurant, c'est juste qu'il y a un an, j'ai perdu Li Xu, il aurait eu trois ans aujourd'hui, « trop de plomb dans le sang » m'ont dit les médecins, il est mort, mais au moins il ne souffre plus, et puis la vie continue... avec ou sans lui... »

Je baissai les yeux. Fallait-il que le monde soit si cruelle ? Pourquoi la vie emportait toujours les innocents ? Qu'es-que ce petit avais fait pour mourir si tôt, et ne pas pourvoir construire l'avenir qui lui appartenait ? Naître dans une famille comme celle-là n'était pourtant pas un crime !

Je relevai mes yeux vers cette femme qui avais vu plus de souffrance dans sa vie qu'une âme humaine peut le supporter. Cette femme qui le jour de l'anniversaire de son fils mort, accueillait un inconnu simplement désireux de voir le monde. Un inconnu incapable de les aider. Je regardai ses yeux, ses trait et elle me sourit, un sourire qui voulait dire « Je vais bien », « Je suis heureuse », « Je vis et je n'en demande pas plus ». Elle me fit signe de la suivre vers la hutte délabrer que l'on pouvait voir plus bas. Je lui emboîtai le pas, plongé dans une réflexion profonde et tumultueuse. Je ne vis même pas le temps passé que je me trouvai déjà devant la porte en bois brute de la maison des Yu. Huan la poussa et on entra dans une petite pièce faiblement éclairée. Au centre de la pièce trônait une petite table en bois craqueler et dessécher. Assis à cette même table un grand homme aux mains calleuses remplissait une marmite cabosser avec du riz. En nous voyant entrer il leva la tête, regarda Huan, puis ses yeux se posèrent sur moi :

« Bonjour voyageur. Je lis sur votre visage une soif de connaissances et de savoir immense, j'en déduis que vous ne pouvez être que celui que l'on attendait. Je vous en pris assaillez-vous. Je me présente, je m'appelle Tia Yu, je suis le mari de Huan j'ai dix-sept enfants, la majeure partie de mon temps je travaille à la mine pendant que ma femme travail aux rizières.

- Bonjour je suis enchanté de vous rencontrez, et je m'excuse de vous dérangez alors que vous avez une vie si trouble et difficile. Je vois remercie du fond du cœur pour votre générosité, ça n'a pas de prix.

Tia eut un rire fort et chaleureux.

- Me déranger ? Mais vous ne me dérangez aucunement, sachez jeune voyageur que de la visite dans ce pays fait toujours plaisir, et puis quoi de plus beau que d'apprendre à l'homme les coutumes d'un pays qui lui est étranger. »

Il me regarda longuement, d'un regard profond de l'homme qui juge avec respect son prochain et son égale. Étonnamment cela ne me gênait pas, l'homme que j'avais en face de moi étais sagesse et respect. Qui aurai cru que un jour je me serai retrouvé là, moi qui avais toujours vu ça comme un rêve.

« Vous savez quoi, s'exclama Tia, demain vous m'accompagnerez à la manifestation !

Sa femme se redressa d'un coup.

- Tu es sûr de ce que tu dis Tia, tu sais autant que moi ce que ça implique d'aller à une manifestation, tu sais...

- J'en suis certain, et puis il n'est pas obliger d'accepter, c'est à lui d'en décider, il est capable de prendre cette décision.

Et il se tourna vers moi. Je restai quoi. Que répondre ? Que choisir ? Que faire ? Pourquoi Huan trouve la décision de Tia implique de trop grand-chose ? Aller à une manifestation, ça implique quoi ? Une manifestation sur quoi ? Pour quoi ? Comment voulait-il que je réponde à sa question si je n'avais aucunes infirmations ?

- Désolé mais je ne peux pas répondre si je ne sais même pas à quoi je m'engage, les pour, les contre...enfin si je ne connais même pas le sujet principal de la question.

Tia eut un large sourire.

- Je savais que tu prendrais une décision de ton propre chef, que tu ne te fierais pas à la sagesse d'un homme et à la soif de connaissance, de toute manière tu as jusqu'à demain pour prendre ta décision, nous militons pour une vie meilleure dans la mesure du possible. Nous manifestons pour nos salaires, nos bien, mais aussi pour l'avenir de nos enfants, pour le monde que nous voulons leur léguer. Et si tu veux savoir pourquoi Huan ne veux pas que tu y ailles, c'est parce que souvent, pour ne pas dire tout le temps, il y a des morts. Le gouvernement n'aime pas êtres contesté. Alors si tu décides de venir, je ne te demande pas de défendre notre cause, je te demande d'observer une des réalités de ce monde si complexe. Ne te mets pas en danger, reste à l'écart et regarde, forge ton avis puis partage le. Je ne demande rien de plus. Libre à toi d'en faire plus si tu le souhaites.

Il me laissa m'imprégner de ses paroles puis il ajouta pour clôturer son discours.

- Sur ce, si vous avez faim je peux vous proposer de passer à table et du même coup de découvrir vos enfants.

- Merci, ce sera avec joie »

Au cours du repas je fis la connaissance de Guo, Wen, Youg, Bao, Fang, Hui, Ni, Xia, Lin, et beaucoup d'enfant qui resterons à jamais gravé dans ma mémoire, à jamais. Le petit Wen étais un enfant épanouit et réfléchi, il me faisait penser à son père. Physiquement il ne lui ressemblait pas, lui étais de taille moyenne, avec des cheveux longs, des épaules tombantes, un long nez et une malformation au visage. Alors que son père étais grand, les cheveux très court, des épaules carré, un nez aplati et pour finir un visage ferme et modeler pas le temps et la vie. Mais mentalement, mentalement il se ressemblait comme deux gouttes d'eau. Le fils pensait comme le père, il devait être surdoué. Pensé comme ça à cet âge...c'était...impressionnant.

Le repas fut simple, mais nourrissant. Pour nourrir une aussi grande famille il faillait savoir aller à l'essentielle, savoir différencier l'abstrais du concret. L'homme qui avait compris ça, savais déjà beaucoup de chose.

La fin du repas se déroula dans une ambiance d'échange et de partage. Quand tout le monde eu fini, les tâches ménagères furent distribuée proportionnellement et personne ne resta là, à rien faire. De cette manière le rangement se déroula très vite et dans la bonne entente. Par la suite, on me dit où dormir et je me couchai rapidement. Le sommeil me gagna vite, malgré les questions, les images, les paroles qui tournaient en boucle dans ma tête. Et pour ce qui était de ma réponse au sujet de la manifestation, la réponse était oui, oui j'irai, et je ne ferai pas que regarder, je défendrai une cause qui pour une fois étais celle de mes idéaux. Je ne veux pas être, l'être passif qui ne fais que suivre le chemin sans encombre creuser par les autres.

Au aurore j'étais levé, je ne voulais en aucun cas être en retarde. Je descendis et sans grand étonnement je vis que la maison était déjà dans une grande activité. Je dis à Tia que je venais avec lui à la manifestation, il me dit qu'il était content de ma décision et qu'il veillerait à qu'il n'arrive rien. Je lui répondis que tout irais bien.

À l'heure de partir, Tia me donna un carton avec des pancartes, des drapeaux... :

« Prend ça, on en donnera à ce qui n'en ont pas »

Nous marchâmes un moment pour arriver au lieu allait se dérouler la manifestation. Et arriver là-bas on vit la foule qui était déjà, à brandir les drapeaux de leur penser. Qui aurai cru qu'autant de monde était prêt à monter à son gouvernement sa souffrance, au risque t'être blesser par les personne qui devrais protéger les civiles et qui au lieu de cela tuais.

Tia me dit de le suivre dans la foule et de distribuer les pancartes et les drapeaux, et qu'une fois que j'aurai fini je pourrai me mêler aux protestations ou rester muet et observer.

La suite se déroula très vite, alors que Tia s'était joins au premier rang des manifestant et que moi je craillais quelque mètre derrière, je les vis arriver, les force de l'ordre était là et je compris vite qu'il avait reçu pour ordre de tiré à la moindre résistance. Très vite les coups de feu partir, ce fus d'abord des coups de somation, puis ils commencèrent à tirer dans le tas, les hommes autour de moi tombais un à un et quand je cherchai Tia des yeux je le vis crier : « Je me bats pour défendre une cause et une bataille qui me semble juste, une cause qui n'appartiens pas qu'à moi ! Elle appartient au monde ! Au peuple ! Qui appartient... » sa dernière se perdis dans le silence de l'esprit, au moment où la balle fusa dans les airs. C'est quand ses genoux touchèrent le sol et que son sourire s'effaça que je réalisai :

« Il est mort. Il est mort ! Vous l'avez tué ! Il est mort...mort !  

Là où les yeux ne regardent pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant