Chapitre II

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Je reste bouche bée quant à une nouvelle si effroyable. Je me cache le visage sentant mes larmes monter.

-Chérie, crois moi il le faut pour notre famille, c'est le plus grand honneur que tu puisses nous faire.

Je m'énerve, impuissante face à la situation je finis par lui geuler dessus, les larmes me tombant sur les joues.

-UN MARIAGE ARRANGÉ! C'EST ÇA MON AVENIR? ME MARIÉE À UN PÉDOPHILE, VIOLEUR SANS ÉTAT D'ÂME ?

Mon père ne sait plus où se mettre, cette situation était de sa faute et le fait de voir sa petite princesse préférée lui hurler dessus le déstabilise totalement. Je le regarde ne rien dire et décide de m'écarter de lui. Je traverse un couloir sous les appels de mon père qui ne me traversent même pas l'esprit. Je sors du White Palace, il pleut, évidemment il ne manquait plus que ça.
La pluie ne m'a jamais rien fait, elle permet même de me vider l'esprit parce qu'on confond les larmes avec les gouttes.
Je m'assois sur les marches devant le palais et regarde le sol, je ne peux m'empêcher de me dire que mon père m'a trahie. Mes cheveux dégoulinent le long de mon visage et mes habits sont complètement trempés. J'entends des gens qui descendent les escaliers, le claquement des talons hauts des petites Bourges que je n'ai jamais pu supporter. Nous vivons dans un monde où il n'y a pas de milieux tu es pauvre ou tu es riche. Tout en sachant que plus de la moitié de la population est pauvre évidemment. Je suis riche et ça me déplaît, j'aimerai vivre comme le reste de la population, je ne me sent d'aucune utilité dans ce monde et j'ai de plus en plus de mal à le supporter.

-Salut, tes superstar sont vraiment génial je peux te les racheter avant que la pluie ne les ait complètement détruites ? Ma soeur rêve d'en avoir une paire.

Je lève les yeux et j'aperçois un jeune homme, il semble avoir une ou deux années de plus que moi, il est brun et à des yeux d'un bleu très clair. Il a une musculature très marquée ce qui me prouve qu'il est de catégorie pauvre et qu'il travaille dans les mines surtout vu son visage marqué de noir.

-Je te les donne si tu veux, je n'ai pas à avoir un luxe pareil. Dis-je
-Je rigolais ! Dit-il.

Il s'assoit à côté de moi.

-Tu vas être malade si tu restes là, sous la pluie. Tu devrais te mettre au chaud.
-Je m'en fiche, je ne veux pas rentrer il y a une personne que je ne veux pas voir.
-Laisse moi au moins te donner ma veste dans ce cas, je ne peux pas me permettre de te laisser tomber malade sans agir.
-Hors de question ! Tu en a bien plus besoin que moi.
-Écoute, je sais qui tu es Kat, on te voit partout dans les journaux, les hommes parlent de toi dans les mines, prend la !

Je le regarde, il m'a reconnu et il veut m'offrir son aide alors qu'il ne me doit rien, il l'enlève et me la tend avec un grand sourire. Je sourie à mon tour, je suis heureuse de voir qu'il y a des gens biens encore sur terre, après, peut être que ce n'était que pour montrer sa fierté et se dire "regardez j'ai donner ma veste à la fille Giorgy". Mais son regard n'avait rien de tout ça, non, il le fesait par pure sympathie. Il se lève prêt à partir. Je l'appele:

-Attends ! Je pourrai au moins savoir comment tu t'appeles ?
-Gawe, j'habite deux rues plus loin, demande moi et tu sauras ! Fit-il en m'adressant un clin d'oeil.

Lorsque je le vis s'éloigner, je sentis un sourire se dessiner sur mon visage, une satisfaction profonde.
Je me leva et me dirigea vers la grande entrée du White Palace où mon père n'allait pas tarder à sortir.
Mes habits étaient trempés et mes cheveux ruisselaient tout le long de mon corps. Lorsque je passais la grande porte je sentais les regards se tourner vers moi.
Je traversais l'arrière scène où Claire était en train de ranger les dernières tenues. En me voyant elle eu un mouvement d'horreur mais je ne la laissa pas m'engeuler ou me demander si j'étais folle. Je lui dis simplement

-Ne t'inquiètes pas, tout va bien.

Je rejoignit mon père qui était encore dans sa loge, et j'hésitais à frapper. Finalement la porte s'ouvrit, un homme, probablement un des couturiers, me regarda de bas en haut avec un air de dégoût. Il me laissa finalement passer avant lui et je m'avança alors vers mon père.

-Kat ! Oh Kat, je suis vraiment désolé.

Fit-il en me prenant dans ses bras, je n'y réagis pas bien évidement, je ne pris même pas la peine de lui répondre.
Il enfila son manteau et nous sommes partit du White Palace, notre voiture était garée sur le parking d'en face. C'était une belle voiture comme toute personne riche se doit de posséder.
L'argent pour ma famille est une addiction, ma mère nous répète sans cesse qu'il faut s'enrichir encore et toujours si nous voulons survivre dans cette société qui n'est plus.
Je n'aime pas cela, pour moi l'argent est simplement une forme de déshumanisation qui engendre des problèmes. J'ai honte de posséder autant d'argent alors que certain ne possède même pas une petite pièce. Mon père a pris la décision de nous enrichir encore plus grâce à ce mariage arrangé.
Nous arrivons chez nous. C'est une grande maison blanche qui possède un étage, il y a également un grand salon qui comporte aussi une cuisine, quatre chambres aussi grande les unes que les autres, une salle de bain avec eau chaude ce qui est un luxe et bien sûr le grand bureau de mon père qui compte trente-deux mannequins à couture.
Lorsque je descendis de la voiture, il avait cessé de pleuvoir et mon père poussa la porte.

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