Chapitre III

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Lorsque la porte s'ouvrit, je vis en premier lieu ma mère droite dans son tailleur bleu marine.
Son air hautain et son visage semblant grimacer en permanence me soulevait le coeur.

-C'est dans cet état que tu rentres Katlyne ?! Est-ce digne d'un mannequin ? Dit-elle me dévisageant.
-Je n'ai pas à me justifier.
-Je te ferai apprendre les bonnes manières moi ! Et te ferais maigrir je te préviens Katlyne. Un bain ne sera pas de trop. File dans la salle de bain !

Je monta les escaliers, passant devant la chambre de ma soeur qui était plongée dans le plus grand des calmes. En arrivant dans la salle de bain, je retira mes affaires le plus vite possible et les jeta à terre. Lorsque je pris la veste de Gawe entre mes mains je sentis mon coeur battre un peu plus fort lorsque je me souvint du moment. Puis je l'accrocha au porte manteau et entra dans la douche.
De nos jour, l'eau est un bien inespéré, surtout l'eau chaude. Voilà la raison pour laquelle j'opte pour une douche froide. Je prend le petit savon qui sent fort la lavande et m'en frotte les cheveux ainsi que le visage retirant ainsi le fond de teint et autre connerie de maquillage. Je ne cesse de me poser des questions sur mon avenir qui est dévoué à un homme que je ne connais même pas.
J'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir, puis se refermer:

-Alors ce défilé ? Je reconnais la voix de Kloe, elle est crémeuse et pleine de compassion.
-Il était bien. Sans doute trop. J'aurai préférer me vautrer et que papa n'ait pas ce contrat.
-Tu rigoles? C'est une super promotion ! Imagine tout l'argent que ça va nous rapporter.
-Je sais bien Kloe que tu vois les choses de la même manière que eux mais je ne suis pas aussi superficielle.
-Qu'est ce qu'il te prend Kat ?! Tu n'as jamais été contre la richesse !
-Passe moi la serviette tu veux bien ?!

J'arrête de faire couler l'eau et Kloe me passe une serviette bordeaux de la même couleur que la robe dans laquelle j'ai défilée.

-Il paraît que papa t'a créé une robe vraiment très spéciale tout comme son nom. Il dit qu'il la créé spécialement pour toi.
-Hé bien, je ne l'aime pas. En fait je la déteste.
-Kat que se passe t-il ?! Pourquoi es-tu si agacée ?
-Rien. Il ne s'est rien passé.

Sous ces mots, je regagne ma chambre emmenant mes affaires avec moi.
J'accroche la veste au petit porte manteau qui se trouve sur ma porte.
Ma chambre est mon univers personnel, elle n'a rien en commun avec ma situation familiale, mon armoire sont de simples étagères qui tiennent sur mes murs, mon lit est un lit simple, petit et peu confortable, je possède un miroir brisé et un bureau fait de vieilles planches. Ma mère déteste cette pièce et refuse que nos invités la voit, elle dit qu'elle ne me comprend pas et que ma chambre lui fait honte et insulte notre famille.
Ce qui est honteux c'est qu'elle se permet de rabaisser les pauvres et de se montrer supérieure lorsqu'elle est à l'extérieur. Les insultant sur les trottoirs, dévorant un sandwich au jambon devant des affamés qui n'en connaissent même pas le goût, ressortant avec un manteau de fourrure animal devant une assemblée de mineurs et d'agriculteurs.
C'est une femme odieuse sur qui on cracherait bien volontiers. Je la déteste.
Je regarde mon visage dévoré par la haine dans le miroir, je suis une brune aux cheveux longs qui me descendent jusqu'au fesses. J'ai des yeux bleus et de nombreuses tâches de rousseurs dévalent sur mon nez et mes joues. Je redresse mes cheveux en une queue de cheval et me met en chemise de nuit, elle est blanche et m'arrive jusqu'au genoux. Elle appartenait à ma grand mère, c'est le seul bien que j'ai récupéré à sa mort avec son pendentif en argent.
Quelques minutes après j'entends ma mère poussait un cri de joie dans le salon, je me lève et descend les escaliers. Quand j'atteins la pièce, ma mère me prend dans ses bras:

-Katlyne ! Oh Katlyne ! Tu me rend fière !

Je regarde mon père qui me fixe également.

-Fière ?! Je te rend fière ?! Et toi? Quelle fierté as tu à marier ta fille de force avec un homme de 20 ans de plus ?
-On s'en fout de ça ! L'important c'est l'argent que tu vas nous rapporter.

Dit-elle s'apprêtant à m'adresser un bisou sur la joue. Je la repousse violemment, dégageant ses bras de mes épaules et sa tête de mon visage.

-Vous m'avez sacrifié, vous m'avez offert à un homme pour de l'argent, suis-je seulement un objet à votre égard ?
-Katlyne, c'est une grande opportunité. Tu nous rend fière depuis toujours ! Alors tu es peut être un objet mais au moins tu es luxueux.

Je les dévisage, les méprisant, les détestant encore plus:

-Vous êtes d'horribles personnes ! Vous êtes abominables !

Dis-je pleurant toutes les larmes de mon corps.
Je remonta les marches les mains sur mon visage, claquant la porte de ma chambre derrière moi et m'affalant sur le lit. Kloe entra dans la chambre:

-Katlyne, je ne savais pas... je suis vraiment désolée.
-Mais comment ?! Papa, pourquoi me fait-il cela ?
-Ils ont peur tout simplement.
-Mais ils n'ont pas le droit.
-Monsieur Giorgy à tout les droits Kat.

Elle me prend dans ses bras et me serre contre elle.

-As tu seulement écoutée le discours de maman Kloe?
-Elle ne se rend pas compte.
Sous ses mots l'énervement me monte comme du piment monterait dans le nez.
-Arrête de prendre sa défense ! Elle n'est pas excusable ! C'est un monstre ! Elle le restera !
-Kat, quoi qu'il arrive je serai là, je te le promet je ne t'abandonnerai pas.

Elle repars, il fait nuit noire à présent, j'éteins la petite bougie et décide de dormir.
Je sens que la journée de demain sera pleine d'émotions, également.

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