Les anges et les oiseaux

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Coucou à tous,

un petit OS doux amer aujourd'hui.

Cette idée avait poppé en réécoutant la chanson des Oiseaux dans la comédie musicale Emilie Jolie (j'assume totalement), et j'ai eu envie d'écrire sur l'enfance un peu merdique des frères Winchester.

J'espère que ça vous plaira ;)

Bisous et bonne lecture


« Tu sais, Cas, j'ai toujours pensé que les anges étaient des tarlouzes en jupette. C'est con, hein ? Mais c'était à ça qu'ils ressemblaient dans la Bible de Maman. Quand on était gosses, qu'elle était... vivante et qu'elle nous montrait des images pour nous expliquer. Nous apprendre le paradis, l'enfer, Dieu, le diable... et les anges.

Et au final, voilà que tu te pointes avec tes plumes que j'ai même jamais vues, ton trench-coat dégueulasse de vieux comptable et ta manie de pencher la tête comme un clébard un peu nigaud. On est loin de la jupette.

Du guerrier aussi. Enfin, non. Parce que je t'ai déjà vu coller une bonne dérouillée aux méchants et que je sais que t'as les poings solides, mec. Juste un autre a priori de merde, tu vois ? Ou alors... Je sais pas. Peut-être que je ne t'imaginais pas du tout en fait... L'imagination, les bouquins et les jolies images, c'est le domaine de Sammy après tout.

Ça me rappelle un truc, tiens... »

***

Et Dean se souvient.

Sam doit avoir quatre ou cinq ans. Pas plus haut que trois pommes, une frimousse toute chiffonnée et les mains encore tachées du chocolat de la barre que Dean a chourée pour lui à la supérette du coin. Les deux garçons marchent dans les rues pluvieuses de la ville. Sammy chouine un peu, il a froid et son k-wai n'est plus étanche depuis longtemps. Il voudrait rentrer à la maison, mais Dean sait que ce n'est pas une bonne idée.

Leur père est encore parti pour une de ses enquêtes, laissant un peu d'argent sous l'oreiller de son aîné qui n'a pas daigné ouvrir les yeux. Dean a beau être un grand, l'homme de la maison quand John n'est pas là, il aime parfois croire que s'il ferme les yeux assez fort, son papa restera avec eux. Oh, il n'y croit pas longtemps. Une minute ou deux, le temps d'entendre le pas lourd franchir le seuil et de sentir le courant d'air du départ lui balayer le front.

Alors il se serre plus fort contre son petit frère. Il ne faudrait pas que Sammy prenne froid. Sammy que son père embrasse encore sur le front avant de partir, comme le bébé qu'il est. Dean, lui, n'est pas un bébé. Il n'a pas besoin de bisous. Ou que son papa le prenne dans ses bras pour le rassurer. Oh que non...

Les monstres existent. Dean le sait. Mais Dean est courageux. Il doit protéger Sammy. Hors de question qu'il le laisse partir comme leur Maman est partie. Parce qu'alors, il ne resterait plus personne. Et Dean serait seul. Complètement seul. Seul avec ce qui se cache dans le noir.

Sauf que ce jour-là, ils n'ont même pas le lit trop froid du placard humide qui leur sert d'appartement. Des types louches rôdent autour de la maison depuis deux jours. Dean connaît les consignes de John par cœur, elles sont là pour lui dire quoi faire dans ce genre de cas.

« Tu emmènes ton petit frère et tu te caches en ville. Jusqu'à ce que tu sois complètement sûr que les méchants soient partis. Ou que je sois revenu. »

Le souci, c'est que Dean et Sam n'ont remarqué les hommes qu'en revenant d'une balade, et qu'ils n'ont pas eu le temps de rentrer à l'intérieur pour récupérer l'argent de John. Rien à manger, nulle part où dormir. Les nuits sont froides dehors et les deux garçons meurent de faim.

Les anges et les oiseauxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant