Rechercher l'être 1

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Shen:

Je n'étais pas le seul impatient, ce matin. Moi qui me semblais cinglé de me lever dès l'aube... Quand je suis descendu en jean brut et torse nu, j'ai aperçu par ma baie vitrée les amoureux. Ils étaient déjà sur le pied de guerre.

Je leurs ai ouvert, je suis monté pour me vêtir d'un T-shirt et d'une veste en cuir. Noirs tout deux. Puis je les ai rejoins dans ma cuisine pour prendre le café et manger du pain qu'ils avaient ramené. Prendre des forces en se nourrissant, les loups en ont tellement besoin.

Il faut l'avouer, Alysia a pensé à tous. Provisions, téléphones mobiles et nécessaire pour faire un feu. Heureusement que mon meilleur ami est généreux en muscles. C'est un sac de plusieurs kilos qu'il a sur le dos. Je suspecte qu'elle ait pris des vêtements de rechange, mais elle ne s'en est pas vanté, bien entendu.

À présent, nous sommes devant le petit chalet construit à l'ancienne, de Jim Garoh. Le souci, c'est qu'il n'y a pas âme qui vive. Je souhaite au plus profond de moi, que nous n'avons pas eu d'espérance pour rien en retour. Serait-il mort ? Yugi m'a confié qu'il avait quatre-vingt-douze ans.

Nous tournons autour de la bâtisse, depuis quelques minutes. Quand nous ressentons une présence et entendons des pas dans le feuillage, juste après.

Je me retourne et j'aperçois le vieil homme qui fait bien plus jeune que son âge. Ses cheveux grisonnants sont tressés. Les yeux sombres, rappellent qu'il a nos origines. De taille moyenne et un petit ventre arrondi sous son pull kaki. Un bermuda couleur camouflage et des rangers noires, en guise de chaussures. Un fourreau à son ceinturon et le couteau de chasse est à l'intérieur.

Camden s'avance prudemment pour ne pas effrayer l'ancien loup et discute dans sa langue maternelle. Lui affirmant que nous sommes présents sur ses terres, pour un renseignement des plus importants. Jim nous propose d'entrer pour avoir une conversation.

À l'intérieur du chalet d'époque, les meubles sont rudimentaires. Une petite table ronde nous attends, ainsi que des chaises en bois, qui sont fragilisées par le temps passé.

J'entame, alors la discution pendant que la bouilloire crépite sur le poêle à bois. L'informant de la situation à Maryll. Je glisse également que c'est Yugi qui m'envoie, car l'heure est grave...

- Je n'ai jamais divulguée cette information pour le bien-être de la louve. Notre race, se devait de se taire. M'indique-t'il de sa voix atténuée par la vieillesse.
- Et je le conçois bien. Mais si nous faisons appel à vous, c'est que nous n'avons plus de solution. Ils sont forts et se multiplient, comme ils remarquent qu'ils ont le déçus sur nous. Ils tuent, mais également transforment les humains pour être de plus en plus nombreux. Plus ils se regroupent, plus ils peuvent envahir. Et bientôt ils seront maîtres de ma ville, mais aussi d'autres en se propageant de la sorte.

Mes paroles ont l'air de le toucher. Il tapote son index sur le menton. Il ne désire pas ce fléau, je le perçois dans ce regard qui est toujours aussi vif et franc...

- Je vais faire un effort et vous dire où se trouve notre louve, mais... si vous parvenez à approcher l'être, l'entraide que vous attendez, n'est pas sûr d'être donner.
- Nous devons essayer.
- Je le vois, dans ton regard conquérant. L'urgence est plus qu'importante. Mais saches une chose, les dieux ont fait un être extraordinaire. Peut-être dans le but de protéger les hommes, mais est-ce le cas pour notre espèce, j'en suis moins certain.
- Pourquoi dîtes-vous cela ? Suis-je inquiet par ses propos.
- Après une décennie et cinq années de plus passés dans notre famille, l'enfant a eu une terrible expérience face à notre race.
- Quelle mauvaise expérience ?
- Je ne peux le dévoiler, mais l'être peut vous repousser.

Veut-il nous dissuader en évoquant tout cela ? Je ne sais pas, mais je me dois de tenter. Pour les humains, pour ma meute et les autres qui seront décimés, si nous ne faisons rien...

- Je dois le faire. Ai-je dit d'un air assuré.
- Alors soit, mais faites attention. Ses reactions peuvent vous surprendre. Ne lui en voulez pas, il y a des circonstances atténuantes.

J'acquiesce et enfin, il griffonne sur un morceau de papier, l'adresse de la louve. Par politesse, nous prenons une tasse de thé à la menthe fraîche, puis nous prenons la route.

Encore soixante kilomètres à parcourir. Pour aller plus vite, Camden a prit Alysia sur son dos pour qu'elle puisse tenir le sac, pendant que nous courons à quatre pattes.

L'air qui s'engouffre dans mon pelage gris bleuté, m'offre une force. Malgré les dires du vieillard, je me dois d'aller jusqu'au bout. S'il le faut, je laisserais mes amis en retrait pour qu'ils ne leurs arrivent rien. J'ai bien saisi que la créature pouvait être dangereuse. Ce qui me surprend, c'est que l'ancien la comme qui dirait défendue. En émettant le fait qu'elle ait des circonstances atténuantes. Les loups-garou sont plutôt loyaux envers leur espèce et là, j'avais la sensation que Jim était écœuré de ses frères de meute.

Après tout ce chemin parcouru, nous mettons notre apparence humaine. Nous arrivons devant une demeure simple, mais aux abords chaleureux. Le terrain n'est pas dans les bois. Le muret bas et blanc qui entoure la maison, est bien entretenu. Une barrière au bois lazuré nous fait face.

La sonnette crème avec un bouton noir, est sur le côté gauche, j'appuie et nous patientons. La porte blanche s'entrouvre, une canne se fait entrevoir. Puis une vieille femme en robe bleue et fleurie, que je scrute.

Me serais-je trompé de maison ? Je regarde une nouvelle fois le papier et c'est bien le numéro 21.

Sa chevelure en chignon, est d'un blanc immaculé. Est-ce la louve ? Cela me paraît impossible. Les femelles gardent très longtemps leurs cheveux noirs. Qui plus est, je la trouve bien trop vieille pour être celle de l'histoire. Ou je mettais fait une image erronée. Quel âge a-t-elle ? Et l'enfant ?

Yugi m'avait prévenu que la légende ne datait pas d'hier. Je dois en avoir le cœur net...

- Pardonnez-moi madame... Êtes-vous Dénaë de la tribu des Tsu ? Ai-je demandé avec douceur.
- Oui. Entrez les enfants, ça m'évitera de descendre les marches.

J'acquiesce et je tire rapidement le loquet de la barrière. La femme à au moins quatre-vingts ans. Cela me donne une angoisse. Par chance, elle est comme son terrain aux bordures en fleurs, elle m'a l'air chaleureuse et nous offre l'hospitalité avec plaisir.

Nous avançons prestement pour qu'elle ne reste pas dans les courants d'air. Elle me donne l'impression d'être très fragile...

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