Prologue

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Le monde est triste. Un ciel jaune, terne, sans nuages, sans soleil, sans pluie. Une ville lugubre, sombre, surpeuplée. Des hommes égoïstes, seuls, orgueilleux.

Voilà à quoi ressemble le monde. Mon monde.

Bâtie sur des ruines, Ashes, capitale du Nouveau Monde, est la seule ville que je n'ai jamais connue, comme tous ceux qui y habitent. Nous y naissons, nous y grandissons, nous y vieillissons et nous y mourons.

Après la guerre, le ciel s'est terni. Il est devenu gris, puis jaune. Aujourd'hui, seuls les doyens savent à quoi il ressemblait autrefois. Aucun livre, aucune image ne peuvent nous le montrer tel qu'il était avant la guerre. Tous ceux qui l'ont vu sont morts.

Bleu. C'est le seul mot qui peut nous aider à imaginer ce ciel. C'est tout ce que savent les hommes aujourd'hui. Autrefois, il était bleu.

Le reste, on se contente de l'imaginer.

Les nuages ? Je les vois comme des plumes volant dans le firmament.

La pluie ? J'imagine les caresses des étoiles qui tombent sur la terre.

Les étoiles ? Je rêve de paillettes de toutes les couleurs scintillants dans la nuit.

Le soleil ? Je vois une lumière blanche aveuglante, venant de toute part.

Je pourrai continuer longtemps ainsi.
Mais je sais que c'est faux.
Tout ce que j'imagine est faux, et sans doute loin de la réalité.

Un homme a rêvé de voir un jour ce ciel. Il n'était pas le seul. Mais il est le seul à s'être rebellé contre les doyens, les suppliant, leur ordonnant de nous rendre notre zénith. Il leur a reproché de nous prendre notre liberté. Car pour lui, un homme qui ne voit pas le ciel, est prisonnier sur la terre.

Mais personne ne soupçonne les doyens de nous le prendre. En tout cas, personne n'est assez fou pour le leur reprocher. Car ce ne sont pas les doyens qui ont pris le firmament. Ce sont les hommes. Tous. La guerre a détruit notre terre, et notre ciel. Du moins, c'est ce que tout le monde croit.

Cet homme, qui rêvait de voir un jour le ciel, c'était mon père.

Et un jour, je conquerrai le ciel, moi aussi. Du moins, c'est ce que j'avais prévu. Mais de tous les obstacles que j'avais à franchir, je ne pensais pas que celui-là serait le plus difficile : l'amour.

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Le Ciel dans tes BrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant