« Cesse de m'importuner je te prie.
-Pourquoi ? Demande t'elle, je te dérange ?
-Oui. Tu m'insupporte. Ne peux-tu pas jouer ailleurs ? »
La jeune demoiselle s'indigne et recule. Elle se lève pour regarder cet homme tout de noir vêtu,dont les yeux sont aussi brillant que des rubis.
« C'est toujours pareil avectoi ! Je viens te voir et tu n'es jamais content ! »
Elle tourne les talons, faisant flotter au vent ses longs cheveux blancs. Cependant, elle ne quitte pas l'homme de ses yeux bleus ciel. Pourquoi reste t-il aussi seul, se demande t-elle. Finalement, elle revient sur ses pas, et s'assoie contre le dos de son camarade. Les longs cheveux ébènes de l'homme se mêlent aux siens, si immaculés.
« Pourquoi tu restes ici toutseul ?
-Et toi ? Pourquoi viens-tu sans cesse me voir ?
-Tu ne me rend jamais visite sinon !
-C'est normal, il soupire, ils ne sont pas rassurés quand je viens te voir. J'en prend toujours un avec moi en partant.
-Tu n'y peux rien non ?
-Sans doute, mais je ne peux pas risquer un amour en échange de leurs vies. Comprends-tu ?
-Ce n'est pas juste ! Il n'y a que nous deux ici... Pourquoi nous sommes si différents ? »
L'homme se tourne pour se trouver en face de la jeune fille. Il l'a regarde longuement, se remémorant leur histoire passé. Pendant 40 jours ils se sont aimé, quarante jours de déluge où les hommes ont presque tous péris. Depuis cejour, le Divin ne leur a plus une fois accordé le miracle d'être ensemble.
« Tu donne ce que je prends,comment pourrions nous êtres ensemble ?demande t-il, cela ne te fais pas souffrir de voir disparaître ce que tu donne ?
-Mais je me sens seule tu sais... La plupart ne fond rien du cadeau que je leur donne, et se questionne même sur la valeur de ce présent... Mais toi, tu en comprends tellement bien le sens.
-C'est en perdant tout que l'on prend conscience de ce que l'on avait. Mais il n'y a pas de retour en arrière avec moi, et je n'y peux, hélas, rien. »
Leur regards se croisent,s'apprivoisent à nouveau, pour se mélanger. La jeune fille prend la main glacé de l'homme, pour la porter à ses lèvres ; mais il l'a retire aussitôt.
« Es-tu folle ? Ne me touche pas. Tu sais ce que ça engendre. »
Il se lève pour prendre son manteau déchiré, et tourne le dos à la jeune fille encore à genoux. D'un geste solennelle, il prend sa faux, et commence à marcher. C'est ainsi que l'enfant tout en blanc, regarde un homme tout en noir, quis'en va faire son devoir, au prix d'un amour interdit. Mais cette attirance éternelle a un prix : une vie fauchée pour unbaiser.
~Fin~