Chapitre 5

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Malgré ma nouvelle aide au sein même du palais, je décidai de tout de même tenter ma chance auprès des Grandes Ecoles et des usines.

Le lendemain, je commençais par les usines, qui étaient les plus faciles d'accès. Je décidai d'aller dans l'une des plus connues d'entre elle, Miter.

C'était un bâtiment imposant, implanté dans les quartiers sud. L'entrée était déjà occupée par une large file d'attente. Je patientai ainsi pendant plus d'une heure, avant d'arriver devant un petit guichet qui me demande mon badge.

— Je venais pour des renseignements, dis-je au petit homme moustachu qui se tenait derrière la vitre.

— Les renseignements, c'est de l'autre côté mademoiselle.

Je regardai dans la direction qu'il m'indiquait, et soupirai en voyant la queue que je devrai à nouveau subir. Je le remerciai, et recommençai mon entreprise. J'atterris devant un autre guichet, cette fois-ci tenu par une petite femme grassouillette.

— Bonjour, lui dis-je le plus aimablement possible, je souhaiterai recevoir mes résultats, que je n'ai pas pu connaitre le jour de leur sortie.

— Oh ! s'exclama-t-elle. Ma pauvre enfant, c'est impossible. Nous ne les avons pas. Seul les bâtiments officiels, tels que la mairie ou le secrétariat du gouverneur peuvent vous les fournir.

— Est-ce que les Grandes Écolesle peuvent aussi ?

— Je vous déconseille d'aller leur demander. S'il s'avère que vous n'avez pas réussi le test, vous seriez immédiatement emprisonnée pour tentative de fraude.

— De fraude ?

— Oui. Pour avoir tenté de rentrer dans les Écolesalors que vous n'y êtes pas inscrit. Je ne peux pas vous aider plus, mais sachez que vous n'êtes pas la seule dans ce cas. Une jeune fille est venue me voir hier à ce propos.

— Puis-je avoir son nom ?

— Mmm, attendez, il doit être dans le registre. Voilà ! Il s'agit de Izzy Keegan. Je vous demanderai de signer également le registre pour justifier de votre passage ici.

Je m'exécutai et guettai sa réaction en voyant mon nom, mais elle y fit à peine attention et appela le suivant.

Il ne me restait plus qu'à trouver Izzy Keegan. Quitte à désespérer, autant désespérer à deux.

***

Mis à part la mairie, dont j'avais déjà épuisé mes cartes, la seule personne pouvant me donner des renseignements sur la famille Keegan était Gino. En tant que bras droit du gouverneur, il avait eu accès aux données de quasiment chaque citoyen, et je savais qu'il en avait gardé une copie. Je me rendis donc chez lui, et l'aidait à fouiller dans ses archives.

Il se révéla que la famille Keegan était une famille pauvre, qui vivait dans les quartiers sud. Madame Keegan était morte quelques années auparavant, et Monsieur Keegan continuait à travailler dans les usines. Ils n'avaient eu qu'une seule fille. Je me rendis à l'adresse qui était indiqué sur le dossier, pleine d'espoir. Peut-être pourrait-il m'aider ?

Je fus accueillie chaleureusement par le père, qui m'informa que sa fille était partie pour la journée et ne reviendrait que le soir-même. Je l'attendis donc patiemment. Monsieur Keegan était un homme enjoué et chaleureux. Son salon regorgeait de vieux bouquins, et je ne résistais pas à lui demander comment il avait fait pour tous les conserver, alors que la moitié des livres de la ville avait été détruit au cours des années.

— Vous savez, me répondit-il, quand on est pauvre et qu'on ne fait pas d'histoires, personne ne fait attention à nous. Depuis que ma femme est décédée, je fais mon travail docilement, sans rouspéter. Ça m'est égal, toutes leurs histoires de guerre et de paix, du moment que je respire assez longtemps pour voir ma fille construire une vie qui lui convient.

Le Ciel dans tes BrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant