Chapitre III : 27 Février 1849

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  27 Février 1849, 15h35

    Il y a maintenant deux heures que mon assistant Abraham (remplaçant de Nestor qui a démissionné après avoir frôlé la mort dans mon laboratoire suite à un accident matériel) et moi même avons relancé la Machine. Cette fois-ci nous avons injecté, à la place de la camelote habituelle, du plomb pur enrichi en plomb disposant d'une très forte teneur en plomb (note à mon futur moi : il faut arrêter d'enrichir un élément par lui même car cela entraine de trop grandes dépenses pour des résultats trop aléatoires bien que les propriétés de ce dernier soient extraordinaires) dans l'optique d'améliorer drastiquement la puissance de l'engin de façon à obtenir des résultats bien plus importants que le départ de mon cinquième assistant en un mois.

Bref, passons à l'essentiel : depuis deux heures maintenant je n'observe encore aucune variation par rapport au comportement précédent du dispositif. L'arc électrique ne semble toujours pas faiblir face à la quantité importante d'énergie demandée pour sa formation entre les deux cristaux de magnétite, le bruit du moteur est toujours aussi insupportable et la sphère d'énergie bleue est toujours aussi petite au-dessus du Réservoir.

PS : Malgré de nombreux échecs je compte bien prouver à ces incapables de la Techno-Université que mes recherches changeront la face de notre monde et les convaincre que le financement dont j'ai tant besoin ne sera pas inutile..

     Archibald "Arch" Von Dampfmann referma son journal avec un soupire de lassitude et le remit à sa place dans le tiroir du bureau sur lequel il lui avait fallu déplacer une des nombreuses piles de facture pour avoir un minimum de place pour écrire.

     La Machine trônait au centre du laboratoire de Waterloo Street. Elle ne laissait que peu de place aux deux hommes pour se mouvoir dans la pièce bien que celle-ci ait été conçue par le père du savant pour accueillir les premier prototypes de dirigeables des années auparavant. Elle s'articulait autour d'une structure métallique sur laquelle reposait un dispositif constitué de cristaux de magnétite qui, grâce à deux moteurs d'avion modifiés pour créer un courant électrique extrêmement puissant, formait un arc électrique impressionnant. Autour de cette sorte d'échafaudage, le scientifique avait constitué au fils du temps, un labyrinthe de plusieurs dizaines de mètres de tuyaux destinés à acheminer carburant, eau, vapeur et à peu près tout ce qu'on pouvait faire passer dedans jusqu'à une centrifugeuse géante alimentée par la puissance électrique. Cette turbine, de la facture de Von Dampfmann (donc composée a 70 pourcent d'engrenages et de courroies ne servant surement à rien mais "On sait jamais, ça peut servir") envoyait ensuite le résultat dans le Réservoir. Le Réservoir, lui, était rattaché, par un dispositif au fonctionnement complexe, au reste de la Machine.

     On pourrait attendre d'un tel dispositif qu'il produise des merveille mais La Machine ne produisait rien mais transformait. Elle était censé réussir la où les alchimistes avaient échoués pendant des siècles. Elle devait transformer le plomb en or. Mais, dans l'état actuel des choses, la-dite machine ne transformait rien du tout...

     Effectivement , à cause d'une erreur de conception, la machine ne transformait pas le plomb en or mais le consommait ce qui, tels ont été les mots de Nestor, "servait surtout à approvisionner la montagne de facture sur le bureau". Pourtant la Machine avait quand même une potentielle utilité car la consommation du plomb, pour une raison inconnue du savant, créait une petite sphère d'énergie bleuté.


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