Chapitre 16

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Adam m'appelait depuis plusieurs minutes déjà, mais je l'entendais à peine. Il était assis sur le lit.

Je regardai devant moi, les larmes continuaient de couler sur mes joues.

— Eden, murmura-t-il en me prenant les mains. Qu'y a-t-il ?

Je sanglotai, et tentai de lui répondre, mais mes mots se changèrent en hoquet.

— mon...

— Ton quoi ? répéta-t-il doucement.

Je vis dans ses yeux qu'il avait peur. Mais de quoi ? De moi ? De ma réponse ? De m'avoir raconté son histoire ? J'inspirai, et lui dit en plantant mes yeux dans les siens :

— C'est mon père.

Il se redressa, ouvrit la bouche pour parler, puis la referma.

Il fit quelques pas dans la chambre et se prit la tête entre les mains.

— Bon sang, murmura-t-il.

Il revint vers moi et se rassit sur le lit.

— Ton père ? me demanda-t-il.

Je hochai la tête. Je me levai et pris le cadre caché derrière la commode.

— C'est lui, dis-je en montrant la photo sur laquelle était mon père et moi.

Il la regarda et murmura :

— C'est pas vrai...

Il se releva encore une fois.
— Écoute... je... j'ai besoin de prendre un peu de temps pour réfléchir. Je suis désolé, dit-il.

Il s'apprêtait à sortir, mais je le rattrapai.

— Non, attends ! Tu es la seule personne en dehors de ma mère qui ait connu mon père. J'ai besoin de savoir... de savoir qui il était. S'il te plaît, raconte-moi.

— J'avais 10 ans. J'ai oublié beaucoup de choses, mais je me souviens de beaucoup d'autres aussi.

— Et moi j'en avais 7, et je ne me souviens de presque rien. S'il te plaît, j'ai besoin de toi. L'oubli est bien pire que le deuil. J'ai besoin de savoir.

— Je suis désolé Eden, dit-il doucement. Je ne peux pas répondre à tes questions pour l'instant.

— S'il te plait, j'ai besoin de toi...

Il sortit, et je m'effondrai sur mon lit. Il m'abandonnait, alors que ce matin, c'est moi qui le repoussais.

***

Le lendemain, ce fut Henri qui me rendit visite. Il passa 10 minutes à me parler du renforcement de la sécurité, de la vigilance que je devais adopter, et des comptes rendus qui auraient lieu désormais tous les deux jours.

Il sortit ensuite sans rien dire de plus, et je me retrouvais à nouveau seule. Je ne lui avais pas parlé de Matt. Je préparais déjà un plan pour me venger, mais il devait avant tout penser que j'avais décidé de rester docile.

La visite que je redoutais le plus arriva le soir même. Quand ma mère entra dans la chambre, je me tendis. Elle me prit dans ses bras et éclata en sanglots.

— Ma chérie, je suis désolée de venir si tard, ils viennent à peine de me prévenir ! Comment vas-tu ? dit-elle en s'écartant.

— Je vais bien maman, dis-je en baissant les yeux pour ne pas croiser les siens.

Elle soupira de soulagement.

— Est-ce qu'il y a encore beaucoup de choses que tu comptes me cacher ? ne pus-je m'empêcher de demander.

Le Ciel dans tes BrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant