Paul,
Dès que tu as déménagé, nous nous sommes malheureusement éloignés. J'étais tellement triste puisque je savais très bien que nous allions nous perdre de vu. En rangeant le grenier de mes parents, j'ai trouvé un carton avec des photos. Quand je l'ai ouvert, j'ai sauté de joie. Dans ce carton, il y avait toutes les photos de classe de maternelle jusqu'au collège et des photos de nous. J'ai très vite pensé à toi ! Car sur les photos de classe, j'ai remarqué que nous étions tous les deux en train de pleurer. Nous pleurions car c'était le jour de ton déménagement.Te souviens-tu comment notre amitié a commencé ? Je me souviens de tous les détails, tu as été le seul à m'avoir soutenu et aidé pendant ce lent, ce long et cet interminable moment de ma vie. Nous étions en sixième. J'étais dans ta classe et nous étions en sport. Tu étais responsable des vestiaires et tu devais les fermer à la fin du cours de sport. Tu attendais que je sorte des vestiaires, tu as longtemps patienté et au bout de quinze minutes, tu es rentré dans le vestiaire des filles. Tu m'as trouvé accroupie près des lavabos. Tu as pris mon visage entre tes deux mains et tu as essuyé mes larmes comme ci tes mains étaient des plumes. Tu avais une telle délicatesse ! Puis tu as vu l'état de mes avant bras, ils étaient pleins de cicatrices. Tu avais très vite compris. Tu savais que je me mutilais. Tu as commencé à taper dans le mur avec des points fermes. Nous ne nous étions toujours pas dit un mot, dans le vestiaire il n'y avait aucun bruit, le silence total. Après que tu étais calmé, tu m'as tendu le bras pour m'aider à me relever. En sortant du vestiaire, tu avais les larmes aux yeux. Tu m'as ensuite expliqué que ta sœur était morte à cause de la mutilation. Puis nous sommes restés proche comme les deux doigts de la main.
Je te remercie de m'avoir aidé dans toutes les circonstances où je n'étais pas bien. Te souviens-tu des phrases que je te disais ? ''Je vais bien ! J'ai déjà mangé ! Je suis fatiguée ! J'ai juste froid ! Tout va bien ! Laisse moi ! Je vais mieux, promis !'' Et tu me disais que mes phrases signifiaient l'inverse. ''Je ne vais pas bien. Aide moi s'il te plaît ! Je meurs de faim ! Non, c'est faux. Je vais juste mal ! Je ne peux pas enlever mon pull tu verrais mes cicatrices ! Je veux juste mourir ! Montre moi que tu tiens à moi et insiste ! Je n'étais jamais aussi mal !'' Tu avais raison mais je ne voulais pas l'admettre car je savais que la signification était horrible donc je préférais dire ces belles phrases.
Au collège, nous voulions être dans la même classe. Nous ne pouvions pas être séparer. Nous faisions notre possible et nous réussissions chaque année. Tu allais voir la principale et tu lui disais ''Je veux être dans la même classe que Ruby Chestes !'' C'était amusant ! Puis, dans un village nous pouvions nous le permettre. Il y avait trois classes de sixième, cinquième, quatrième et troisième.
Tous les vendredis après les cours, j'allais chez toi. Nous allions à la crêperie du coin, puis au cinéma. Nous regardions presque tous les films qui étaient à l'affiche. Nous aimions tous les genres de films comme les films dramatiques, d'horreur, comiques... Et le soir, je dormais chez toi. Le lendemain, nous allions à la patinoire, je t'avais appris à patiner. La première fois donc le premier vendredi de la rentrée de sixième, tu étais tombé ! Alors que tu m'avais dis que tu étais un professionnel en patinage. C'était notre rituel !
J'aimerai te revoir pour te remercier pour tout ce que tu as fait quand nous étions jeunes. Grâce à toi, je vis! Mon ami, mon meilleur ami, mon frère !
Ruby