08h17 : l'appel de ma mère m'extirpa du sommeil.
- Aaron ! cria ma mère à nouveau.
Je voulus réagir mais j'étais bien trop fatigué, je jetai ma couverture sur mon dos puis décidai d'aller voir ce qu'il se passait en bas. Une fois dans le salon je m'affalai dans le canapé.
- Qu'est ce que tu attends ? C'est l'heure ! Lança ma mère d'un ton pressé.
- L'heure de quoi ? Demandais-je tout en baillant.
- Aaron on est lundi 2 septembre, il est 08h passé, te voilà en retard pour ton entrée en terminale. Bravo monsieur.
Et merde. Pris de panique je bondissai du canapé, ma couverture tomba au sol, je me précipitai en haut, une fois sorti de la douche, j'allumai mon téléphone : 11 messages et 4 appels manqués, Kylia allait me tuer.
Kylia et moi nous nous connaissions depuis la maternelle, elle à toujours été mon binôme. Kylia était différente des autres et différente de moi. J'étais son opposé, elle avait les cheveux bruns tant dis que les miens étaient blonds, son iris marron orangé me rappelait les feuilles d'un chêne tombées en automne. Quant à moi j'avais les yeux bleus.
- Aaron ? J'ai prévenu le lycée de ton retard mais dépêches toi quand même, je ne te sauverais pas toujours la mise. Lâcha ma mère.
J'enfilai quelques habits, ce qu'elle venait de dire me détendit un peu. Une fois prêt je me ruai dans les escaliers, j'attrapai une pomme et me tournai vers la porte d'entrée.
- Attends je vais t'emmené proposa ma mère.
Une fois sur le parking je sortis de la voiture, trainant des pieds je m'avançai lentement en direction du bâtiment.
- Eh garçon ! M'interpella ma mère. N'oublie pas que ce soir tu rentres à pied, j'ai une réunion importante.
J'acquiesçai en hochant la tête puis me dirigeai vers mon lycée. Je me glissai dans les couloirs jusqu'à trouver ma salle de classe. je frappai.
- Et voici Mr. Austine qu'on attend désespérément depuis plus d'une heure et demie. Dit mon professeur de physique chimie d'un ton méprisable.
- Excusez-moi, ça ne se reproduira plus. Bredouillais-je.
Le professeur Mr Ferroni leva les yeux au ciel. Au fond de la salle il y avait Kylia, je pris place à côté d'elle.
- T'en as mis du temps.
- Pardon j'avais oublié que c'était aujourd'hui.
- Aaron ?
- Oui ?
- Je crois que t'as oublié ton sac affirma Lia tout en souriant.
Lia était le surnom que je lui donnais.
- Sérieusement ? Repliquais-je faussement excédé, mon malheur te fait rire ?
Kylia se pencha sur moi pour me murmurer que oui.
- Sale garce. Déclarais-je tout en lui rendant son sourire.
L'heure passa rapidement et la cloche sonna annonçant la fin de la deuxième heure de cours de la matinée.
Les cours defilèrent vite laissant place à l'heure du repas, il faut dire que j'avais faim, n'ayant ni mon sac ni ma carte de self Lia m'invita à manger en dehors du lycée, on faisait cela souvent, je connaissais par coeur ce qu'elle prenait dans le fast-food du coin.
- Tu sais la nouvelle là ? Elle organise une fête vendredi soir pour faire connaissance.
- Quelle nouvelle ? Demandais-je intrigué.
- Ne me dis pas que tu n'as pas remarqué cette fille canon assise devant nous en Histoire.
- À vrai dire j'ai tellement été bousculé ce matin que je ne faisais attention à rien.
- Elle s'appelle Chloé et je peux t'assurer qu'elle, elle t'a remarqué, tu aurais vu le sourire qu'elle t'a lançé, magnifique.
- C'est vrai ? Demandais-je subitement intéressé.
- Non répondit Lia en éclatant de rire.
- je te déteste lançais-je tout en la regardant malicieusement.
- Je sais je sais se vanta Kylia, mais pour ce qui est de la fête je disais vrai, je pense qu'on devrait y aller pour rattraper le temps perdu. On ne s'est vu que 3 semaines durant l'été.
- Je sais que les vacances chez ton père ont été longues mais pour autant je ne sais pas si c'est une bonne idée, je veux dire les cours viennent tout juste de reprendre, repliquais-je légèrement perplexe.
- Justement ! C'est maintenant où jamais après c'est trop tard et crois moi trop tard c'est très vite.
- Tu sais que je ne suis pas à l'aise avec la foule et les gens, je ne sais pas tenir une conversation plus de deux minutes avec quelqu'un sauf avec toi évidemment.
- Je sais que tu as ce trouble de la personnalité évitante depuis toujours et que c'est compliqué pour toi cette anxiété sociale constante qui te ronge mais je te promets que si tu viens tout se passera bien, juste nous deux et pour minuit pile tu seras rentré(e) Cendrillon. Puis t'auras l'air cool reprit-elle.
- Eh je suis cool ! Répondais-je, Et Cendrillon aussi était cool.
Ainsi j'avais accepté d'aller à cette fête vendredi, comment aurais-je pu résister aux yeux doux que me faisait Lia et il faut savoir qu'elle ne lâchait jamais l'affaire, elle obtenait toujours ce qu'elle voulait quitte à se transformer en avocate sortie d'Harvard avec tous ses arguments.
À la fin de la journée c'est tout naturellement que Kylia m'accompagna pour rentrer à pieds, sa maison se trouvait dans un quartier voisin au mien. On avait pris l'habitude de faire le trajet ensemble. Ce qui était bien avec Lia c'est que malgré le fait qu'on se voyait durant des heures jamais on ne se lassait l'un de l'autre, elle savait apprécié ma compagnie même lorsque nous avions la flemme à deux cela n'était pas dérangeant ou ennuyant.
Raconter ma semaine de cours serait d'un ennui mortel alors autant que je vous donne des détails sur ma vie.
Comment pourrais-je parler de moi sans parler d'elle ? Je m'appelle Aaron comme vous le savez. J'ai 18 ans et ma meilleure amie 17, elle est née en fin d'année. On a toujours eu la chance d'être dans la même classe, les gens ont d'abord pensé que l'on finirait ensemble à cause de la complicité qu'on avait mais je n'ai jamais cherché à vouloir plus que ce que j'avais déjà, Lia est assez menue et petite, j'ai l'impression de me trimballer un petit perroquet, je trouve cela mignon mais il ne faut pas se fier à son apparence frêle. Kylia est une personne courageuse, beaucoup plus forte que moi. Ce sont sa gentillesse, sa générosité et sa joie de vivre qui m'ont avant tout attiré vers elle. Quant à moi on me voit comme étant le garçon mystérieux de la classe, j'ai toujours été timide, à l'écart et observateur.
Le vendredi matin je décidai d'aller en cours à pied, c'était l'aube, l'herbe fraîchement coupée était parsemée de perles de rosé du matin, une brise légère venait caresser mes joues. L'air était doux en ce mois de septembre et je sentais qu'aujourd'hui serait une bonne journée, le ciel était clair sans impuretés, le soleil commençait à pointer le bout de son nez me faisant face, les premiers rayons lumineux me réchauffaient le coeur. À ce moment précis j'étais apaisé.
J'avais marché machinalement jusque chez Kylia, je passais toujours la prendre, faire la route ensemble pour aller au lycée semblait moins long en sa présence.
La journée passa tranquillement, Kylia n'avait qu'une chose en tête, rentrer pour se préparer à aller à cette fête prévue. On avait convenu de se préparer chez moi...
20h15, plus je voyais l'heure défiler plus mon coeur palpitait, j'avais cette montée d'adrénaline en moi, je me disais que peut-être je pourrais me lâcher et oublier le temps d'une soirée quel coincé je suis. J'ai toujours été le seul de ma famille comme ça, je n'ai jamais été du genre à me mélanger aux autres, la seule que j'ai laissé m'approcher c'était Lia.
Alors qu'elle se maquillait dans ma salle de bain je décidai de la rejoindre.
- Pousse toi un peu, tu prends toute la place ! Lui lançais-je.
- J'étais là avant dit-elle tout en appliquant son mascara.
Kylia faisait toujours d'incroyables grimaces quand elle se maquillait.
- Tu veux peut-être que je te maquille ? Me suggéra celle-ci en voyant que dans son dos je l'imitais.
- Tu sais très bien que je te volerais la vedette avec mon regard de biche dévastateur.
- J'avoue tu serais belle affirma Lia
- Bien-sûr que je serais belle et tu serais même jalouse répondais-je tout en lui lançant un clin d'oeil.
Elle m'asséna un coup d'épaule.
Il était presque l'heure que nous avions fixé avec Chloé.
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Socialement incompétent
Mystery / Thriller( Histoire en cours d'écriture ) Aaron et Kylia sont deux lycéens menant une vie banale. Leur amitié simple, sincère et sans ambiguïté dure depuis plus de dix ans, pourtant, un jour, leur vie va basculer prouvant ainsi que Jean-Paul Sartre avait ra...