Only Me

•21•

Point de vue de Katherina :

Je retire mon dernier vêtement, puis vais me contempler dans le miroir de mon dressing. Je m'inspecte sous tout les angles, pour arriver à la conclusion que mon bronzage est assez uniforme, et que je n'ai pas beaucoup de marques de maillot.

Quant aux suçons qui avaient élus domiciles sur ma gorge et ma poitrines, ils ont presque disparues.

Une fois mon inspection terminée, je file à la douche. Je suis apaisée de retrouver un environnement familier, et ma belle vue sur tout Manhattan.

Je reste longtemps sous le jet d'eau brûlante, avant de sortir, et de m'enrouler dans une serviette éponge.

Ma chambre est parfaitement rangée, car Mme Stailer est passée par là, pendant mon absence. Je retourne dans le dressing, m'habiller d'un jogging et d'un vieux T-shirt.

Ce n'est que quand j'en sors que je remarque le sweat bien plié sur la commode.

Le sweat de Peter.

Je m'en approche, et le porte à mes narines. Je respire son parfum, puis l'enfile, dans un élan d'inconscience.

Il est beaucoup trop grand, mais aussitôt je me sens bien, emmitouflée dedans.

Une inhabituelle solitude s'empare de moi. Ces trois derniers jours, j'ai toujours été en compagnie de quelqu'un, et une fois revenue à New York, me voilà seule dans mon immense appartement.

Je chasse ses pensées sinistres, et m'empare de mon ordinateur. Je consulte mes mails. Une trentaine proviennent du bouleau, mais un seul attire mon attention.

Fébrile, j'appuie sans attendre dessus, pour en consulter les contenu.

Je tombe des nues en constatant que je n'ai pas rêvé.

— Putain.

J'hésite un instant à l'envoyer directement dans la corbeille, mais, finalement, ma curiosité prend le dessus.

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De : Elena Grey
Date : 14 juin 17 h 49
Objet : 18 ans
À : Katherina Grey

Katherina, je sais que tu ne veux plus me parler, et je le conçois, mais j'ai une bonne raison de te contacter.

Comme tu le sais, Hannah vas avoir 18 ans dans 11 jours. Les garçons seront à la maison pour la fête, et elle aimerai que tu y sois aussi. Je t'en pris, tu ne sera pas obligée de me parler.

Je t'aime.

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Je soupire. Et merde, j'avais complètement oublié ça.

J'aime Hannah plus que tout, mais avoir à retourner chez ma mère, même pour quelques heures, ça me dépasse.

J'efface le mail.

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J'engueule une dernière fois mon interlocuteur, avant de raccrocher.

Je consulte l'évolution de la bourse de New York, puis, une fois satisfaite, vais constater les dégâts que les bêtises de Peter et moi avons occasionné sur la vente aux enchères du building pour lequel nous nous battons tout deux.

J'ai finalement décidé de changer de tactique, bien que je sache qu'il voit très claire dans mon jeu : je ne fais plus augmenter les prix, et attends le dernier instant, c'est à dire le 26 juin à 17 h 30 précise, pour déposer ma dernière offre et remporter l'enchère.

Une fois le tout accomplie, je rassemble mes affaires, et sors de mon bureau, que je verrouille.

J'adresse un « bonsoir » polie à ma nouvelle secrétaire, que j'aime beaucoup, en passant devant elle. Une fois dans l'ascenseur, j'appelle Ros, et lui demande d'être présent devant le siège de ma société d'ici trente secondes.

Lorsque je sors du building, je me fais, comme d'habitude, interceptée par le flot de paparazzis qui, depuis la publication des photos me moi dénudée, s'intéresse plus particulièrement à ma vie.

Je lève les yeux au ciel, leur adresse un sourire de façade, tout en bouillonnant intérieurement, et monte sans attendre dans la voiture de foncions de Ros.

Après un court trajet, j'en sors, et me précipite vers l'entrée de l'immeuble où j'ai rendez-vous.

Au troisième étages, une femme en blouse blanche me sourit et m'indique une porte, une fois que je lui ai donné mon nom. Je frappe, et entre, lorsqu'on m'en a donner l'ordre.

— Bonjour Katherina ! Je vous attendais

Je souris.

— Bonjour, Madame Scott.

La belle femme me demande de m'installer face à elle.

— Alors, la pilule, qu'est ce que ça donne ?

Je lui explique mes symptômes, et elle fronce les sourcils.

— Eh bien. Ce que vous me décrivez là ne sont pas les symptômes d'une mauvaise réaction à la pilule.

Je fronce à mon tour les sourcils.

— Vraiment ?

— Oui. Dites moi, à quand remonte vos derniers rapports sexuels avant de commencer à prendre la pilule ?

— Euh, peut être une semaine avant, quelque chose comme ça.

— Vous étiez vous protégée ?

Les souvenirs de mes parties de jambes en l'air avec Peter me reviennent.

Nous ne nous étions en effet pas protégés, puisque j'avais mes règles.

— Non.

Elle hausse les sourcils.

— Ah. Vous aviez vos règles ?

— Oui.

— Bien.

Elle prend une grande inspiration.

— Nous allons procéder à une échographie, si vous le voulez bien.

La panique commence lentement à s'imposer en moi.

— Pourquoi ?

Elle se lève, et se masse la tempe.

— Il y a des risques pour que vous soyez enceinte, dit elle d'une traite.