Les jours me paraissent infinis depuis que Marco m'a largué. On était ensemble depuis le collège, depuis 5 ans.
Tout à commencé un mardi soir de décembre, je me souviens qu'il avait beaucoup neigé. C'est plutôt rare d'ailleurs à Alicante, mais la météo est tellement détraquée de nos jours que ça ne m'étonne même pas finalement. Mes parents travaillaient tous les deux, mon père était avec un de ces Youtubeurs connus et ma mère était de garde à l'hôpital. Personne ne pouvait me ramener chez moi, car même si j'habite en plein centre-ville, il avait tellement neigé que les bus ne passaient pas, les rues étaient désertes, et j'habitais à pas loin de 20 minutes à pied du collège.
J'étais toute seule devant le portail, téléphone en main, en train d'essayer d'appeler mes parents à l'aide, en vain. Marco était aussi devant le portail, et attendait son père. Lui et moi étions amis, et en voyant ma détresse il me proposa de me ramener chez moi, d'autant plus qu'on habitait pas très loin l'un de l'autre.
Quelques minutes plus tard, son père se garait devant le collège et nous fit signe de monter. Et c'est là que Marco attrapa ma main pour m'entrainer avec lui et que des milliards de frissons envahirent mon corps, comme si rien que la notion du touché me faisait perdre le contrôle de moi-même.
La voiture de Marco me ramenait donc jusqu'à chez moi, et je remerciais de tout mon coeur le père de mon ami pour m'avoir "sauvé la vie" avant de descendre et rentrer chez moi. Avec une gentillesse pure, Marco descendait lui aussi, et embrassa ma joue chaude grâce au chauffage de la voiture pour me dire au revoir. Son regard était tendre et je me sentais pousser des ailes.
Le lendemain, la neige avait déjà beaucoup fondu, et Marco m'attendait devant le portail. Même si nous n'étions qu'en quatrième, il avait déjà le physique d'un grand. Il était beaucoup plus grand que moi, la peau mate et douce, les cheveux bruns voire noirs sous un bonnet jaune, ses yeux verts dans ma direction, je le trouvais de plus en plus mignon.
Avant, je ne prêtais pas vraiment attention à lui, il n'était que Marco Ramirez, un garçon avec qui je suis en cours depuis la maternelle, un garçon simple, gentil, intelligent, blagueur. Mais depuis ce mardi soir, ce bisou sur ma joue, je sentais que quelque chose avait changé.
Nous passions de plus en plus de temps ensemble, à apprendre à mieux nous connaître. Il m'invitait chez lui, lui venait aussi chez moi, et le jour de Noël il m'envoya un message. En faite, il était devant ma maison, il avait quelque chose à me dire. Je le rejoignais alors, impatiente, et je le vis là, tout penaud, en face de moi, l'air stressé, s'apprêtant à me révéler quelque chose.
C'est là qu'après un sourire complice, Marco m'embrassa. Et c'est là que démarrait notre histoire d'amour. Je n'arrivais pas a y croire, tout ça semblait si irréel, le genre de situation qui n'existe que dans les films. Tout ça était trop romantique pour des jeunes de notre âge. Pourtant, tout était réel, les sentiments que j'avais pour lui, ceux qu'il éprouvait pour moi, ce baiser, Noël...
En seconde, nous étions dans le même lycée, et encore une fois dans la même classe. Sauf que plus je grandissais, plus le phénomène Youtube devenait important, plus mon père devenait connu, et plus je le devenais aussi. Les gens me reconnaissaient dans les couloirs, venaient me parler, tout ceci était les débuts de ma popularité, que je ne voulais pas en plus.
Au début, ce n'était que des groupies de ces vidéastes d'internet qui venaient me voir, puis certains commençaient à venir me voir par intérêt, ils ne voulaient pas devenir mes amis pour qui j'étais vraiment, mais parce que j'étais la fille d'un père connu. Marco supportait de moins en moins toute cette influence, et il me laissa tomber en début de Terminale. Heureusement que nous ne sommes pas dans la même filière, je n'aurais pas supporté être dans sa classe quand ma dépression a commencé. Rien que le fait d'entendre son nom me faisait l'effet d'un coup de marteau dans la tête.
Ce matin, en début du mois de mars, je suis passée à autre chose, avec difficulté bien sûr. J'ai eu quelques petits copains de passage, mais aucun n'a remplacé Marco. Je ne le croise presque plus dans les couloirs, comme si nous avions pris l'habitude d'emprunter des chemins différents pour ne plus se voir.
Mon espoir de retrouver l'amour n'était jamais revenu.
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Enamorarse lentamente
Teen FictionNina a 17 ans et vit en Espagne. Un jour, elle rencontre Pablo, un jeune Français nouveau dans sa classe, et c'est ainsi que débuteront les moments les plus compliqués de sa vie. Amitié, amour, trahison, le duo ne cessera de connaître des hauts et d...