chapitre 41

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                Pdv de britney

Je remuais depuis prés d'une trentaine de minutes la paille à l'intérieur de mon thé glacé.
Les yeux fixés au loin, je ne m'occupais plus vraiment de ce qui se passait autour de moi et le dossier sur lequel je devais travailler ne fut pas une exception.
En fait, j'ai tenté un bon nombre de fois déjà de me concentrer mais en vain.
Donc, j'ai décidé de sortir prendre un thé glacé qui ( en tout cas je l'espérais) me remettrait les nerfs d'aplomb. Seulement, depuis que je l'ai ramené à mon bureau, je n'arrive toujours pas à en prendre la toute plus petite gorgée. J'éprouvais juste un malin plaisir enfantin à tremper et tournoyer la paille avec une de mes mains et l'autre posée sur une de mes joues, le regard vague.

Peut être que je n'aurais jamais analysé ma propre tête de détérrée si vanda la sécrétaire avec qui je partage le même bureau ne m'avait pas fait réagir.

              - alors?
Vu que je ne réagissais toujours pas elle décida de frapper sur ma table et je sursautais.

                - quoi vanda? C'est quoi ça?

Elle me regarda d'une étrange maniére.
  
                  - cette question c'est à moi de te la poser Britney. Qu'est ce qui ne tourne pas rond chez toi? Depuis quand negliges tu ainsi ton travail?
Tu es tout le temps absente ces temps-ci.

Je soufflais un bon coup et laissais ma main errer sur ma chevelure.

             - tu as raison. Je suis désolée. Je m'y mets de suite.

Je commençais à tapoter sur ma machine mais vanda posa doucement sa main sur la mienne en s'asseyant sur le rebord de la table.

Je relevais la tête dans sa direction.

             - que t'arrive t-il Britney?

Je soupirais un bon coup.
Vanda brown n'était, certes pas, ma meilleure amie mais j'ai toujours put compter sur elle face à certains problémes.
Recrutée suite à un entretien qui s'était pourtant assez mal passé, vanda est une de ces rares personnes que je taxerai d'honnête.
Depuis que le PDG a daigné lui donner sa chance, nous sommes tous les jours témoins de ses capacités plus que satisfaisantes.
Et pourtant, dieu sait que sa vie dans le ghetto américain a été plus que désastreuse.
N'ayant jamais connu ni son pére ni sa mére, elle a grandi dans la rue plus précisément dans le ghetto américain, ramassée dans les ordures par une pauvre femme qui mourut lorsqu'elle avait quinze ans.
Elle a dut se prendre toute seule en charge et etudier dans de douloureuses conditions.
Entre assauts des gangs et maltraitance de personnes malveillantes, elle a miraculeusement réussi à s'extraire de ce monde et à plonger dans celui de la simplicité.
Très belle métisse et forte comme toute fille de la rue, vanda est tout simplement épatante.

Vous l'auriez entendu relaté sa vie de la rue que vous la respecteriez forcément.

Suite donc à ses expériences, vanda a pratiquement solution à tout et toutes les fois où je me suis confiée à elle, je dois avouer ne jamais avoir été déçue.

Cette fois encore, j'ai donc decidé de me confier à vanda.

               - vanda tu as appris que daour part demain pour la Gambie. il retourne en afrique.
               - oui. Et?
               - je ne veux pas qu'il parte.

Un rire bref, très bref lui échappa.

                   - tu sais bien qu'il part pour négocier un contrat très important pour l'entreprise.

                    - oui. Je sais. Un contrat qui prendra un temps fou à coup sûr.

Vanda me jeta un regard interrogateur mais ne dit rien. Elle continuait juste à m'écouter.
Je continuais.

              - tu dois sûrement me prendre pour une folle mais j'ai mes raisons vanda. J'ai mes raisons...
                - oui, les raisons du coeur.

Je la regardais un peu génée.

                  - est ce mal vanda?

Elle me sourit.
  
                   - ça n'est jamais mal d'aimer. Mais tu dois comprendre qu'il doive partir. Il gére la technologie de notre entreprise et le PDG n'a confiance qu'en lui donc c'est à lui d'aller convaincre le directeur de gassama&co afin qu'il accepte qu'on soit ses fournisseurs officiels. Et on a tous entendu parler de l'intransigeance hors du commun de monsieur gassama. Il ne sera jamais facile de le convaincre. Ça prendra un temps fou à daour, c'est sûr. Tu comprends?

              - oui.
              - alors qu'y a t-il encore?
              - j'aurais aimé qu'il puisse apprécier mon amour à sa juste valeur avant de partir. L'attente aurait été moins insupportable.
              - Sait-il seulement que tu l'aimes?
              - je ne lui ai jamais rien dit mais il doit en avoir une idée.
Tout dans mon comportement, dans mes faits et gestes, dans mon regard, traduit cet amour. Je l'ai aimé depuis le tout premier jour où on a dut se connecter sur Skype pour régler les derniers détails de notre collaboration. Pourquoi est ce qu'il est toujours resté stoïque face à mes sentiments. Je n'en peux plus vanda. Je vais devenir folle.

               - s'il y a bien une chose que je deteste le plus en ce bas monde, c'est la faiblesse. Tu ne deviendras pas folle mais tu iras au devant de ce que tu veux. Voilà ce que tu dois faire et rien d'autre encore moins rester comme une automate à remuer ce thé qui n'a même plus de glaçons.

              - vanda daour ne veut pas de moi. Ça me fait mal de le reconnaître mais il ne veut pas de moi. Ces temps-ci, j'ai peur de le dire mais je crois qu'il est...

               - qu'il est?

               - qu'il est amoureux mais pas de moi car l'étincelle que je vois dans ses yeux quand il ne me regarde pas n'est pas la même que quand nos yeux se croisent. Quand il me regarde je ne vois que de l'indifférence dans son regard. Je sais reconnaître l'étincelle de l'amour dans les yeux d'un homme vanda et daour a de nouveau cette étincelle dans le regard, j'en suis sûre.

               - as tu une idée de l'heureuse élue?
               - non. Depuis que je le connais je ne le connais qu'avec sa fille. Aucune femme aux alentours. Depuis la mort de sa femme, il est comme ça; aigri, calme, indifférent et même des fois violent. Mais je suis sûre qu'il est maintenant amoureux et ça n'est sûrement pas de sa fille ( ironie).

               - ça c'est sûr. Mais nous, on en a rien à cirer de la fille qui a volé son coeur. Ce qui nous importe c'est lui même. Tu le veux, tu dois faire en sorte de l'avoir. De toute maniére, il n'est pas idiot, il sait que personne d'autre ne ferra une aussi idéale femme que toi. Tu aimes sa fille et tu l'aimes. Quoi demander de plus?

               - je ne pense pas que ce soit suffisant.

                - tu sais quoi? Léves
Toi de suite et laisse moi continuer ce dossier. Toi, vas chez daour et affrontes cet amour qui te ronge une bonne fois pour toute. Ne te soucies ni d'une éventuelle heureuse élue ni d'un éventuel rejet.
Vas juste et tente de prendre ta vie en main. Essayes de prendre ce qui est à toi et dis toi que même si tu échoues tu auras au moins gagné ta clarté d'esprit et tu n'auras plus de doutes. Donc tu n'as vraiment rien à perdre. Tout sera enfin clair dans ta tête. Il ne s'agira pas de le retenir à LA mais de lui faire connaître tes sentiments. Léves toi et vas car tu n'as plus beaucoup de temps. À ton retour, quel que soit ce que tu auras obtenu de daour, passes chez moi, je t'invite à sortir.

Elle mime un sourire avec ses doigts et ses lévres.

Elle réussit à me soutirer un petit sourire.
Cette fille est complétement folle et je l'adore elle et ses folies

Je me levais de suite, la prit brièvement dans mes bras et sortis presque en courant.

      

Sombre Réalité (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant