J'étais par terre, roulé en boule. Les coups pleuvaient. Mon bras levé pour protéger ma tête commençait à fatiguer. Je voulais me relever, mais mes jambes n'en pouvaient plus d'avoir couru. Peut-être allais-je réussir à voir la tête de mes bourreaux, pour pouvoir les retrouver un jour et leur faire la peau...? Ils se penchèrent en même temps sur moi et je voulus hurler, mais le son se bloqua dans ma gorge : mes agresseurs n'avaient pas de visage.
Je me relève brusquement, en sueur. Un cauchemar. Un putain de cauchemar. Mon poing s'abattit sur ma table de chevet et le bruit résonna dans ma chambre. Je passe une main dans mes cheveux, essoufflé. Mon cœur en battait encore la chamade. Je repousse ma couette, ayant trop chaud et m'applique un moment à calmer ma respiration. Quand c'est fait, je me lève et ouvre la fenêtre. Londres est magnifique, la nuit. Je m'arrache de cette vue panoramique et sors de ma chambre en prenant soin de ne pas faire de bruit. Dans le couloir, le silence règne en maître. Je déteste cette maison. Elle ne vit jamais. Il n'y a jamais de sons, jamais de bruits.
Je fus pris d'une envie d'aller réveiller mon imbécile de voisin préféré. Puis me ravise, il est trop tard ( ou trop tôt du coup ? ) et demain Bill va au lycée.
En me faufilant sous ma couette, je me promets de ne jamais être à la place de la victime. Ce cauchemar m'a suffit. Jamais je ne me ferai écraser par la société, par les gens, par n'importe qui. C'est la loi du plus fort dans la vie.
"Et le plus fort, ça sera moi " me dis-je en m'endormant.
- T'es encore plus sexy que d'habitude avec cette jupe toi, dis-donc... glissai-je à May en effleurant sa taille avec un léger sourire plein de sous-entendu.
- Pas touche, Dermanis, tu vas la froisser. Répondit-elle, joueuse.
J'adore ce genre de jeu. C'est presque une seconde nature chez moi. Je ne peux pas m'en empêcher. Il existe tellement de caractères différents ! Tenez, Brianna par exemple. Je crois que c'est comme ça qu'elle s'appelle. Je n'ai simplement qu'à lui adresser un sourire et elle...
"Rougit comme une tomate" pensai-je en français.
J'adore cette expression. Et je suis fier de penser et parfois même rêver, en français !
Bref. Tiana, elle, se sont mes cheveux son point faible. Je passe une main dedans et elle lutte pour ne pas les regarder. J'ai même trouvé celui d'Élisabeth. Elle, ce sont mes yeux. Je l'ai remarqué en classe, quand j'étais son voisin. Je lui ai demandé de me passer quelque chose sans la regarder, parce que j'étais occupé à écrire et puis j'ai relevé la tête pour lui demander si elle voulait que je lui passe les devoirs, qu'elle n'avait pas noté, d'après elle. Elle a tourné la tête et a beugué pendant 3 secondes. 3 secondes en regardant quelqu'un dans les yeux, c'est beaucoup, vous essaierez. Puis elle s'est mise à bégayer qu'elle n'avait pas compris ce que je lui ai dis. C'est comme ça que j'ai su. J'ai compris depuis longtemps comment trouver le point faible de la personne en face de soi. Observer. Tout simplement. Il y a tellement de personnes différentes ! J'aime flirter. Beaucoup de gens aiment, mais peu se l'avouent. Alors moi j'ose le faire. Qui n'aime pas qu'on le trouve beau ? Qui n'aime pas que sa présence trouble ? Qui n'aime pas avoir de l'attention ? Personne. Et surtout pas moi. Je me sens plus vivant. Plus important. Donc naturellement je joue avec un peu avec toutes les filles. Mais je ne fais pas forcément exprès ! Et je n'ai jamais eu de relation sérieuse, déjà parce qu'étant en 3ème, j'ai le temps. Et puis... C'est vrai que je me lasse vite. J'passe à autre chose. Elles finissent toutes par vouloir de moi. Le tout est de savoir en combien de temps. Ça me fait rire de les voir fondre pour un physique et des mots. Sans réellement me connaître, en fait. Je pense que la plupart ne sont pas bêtes, se disent que j'aime ça et que je leur briserai le cœur. Mais elles finissent par y croire. Je ne suis pas délibérément méchant. La plupart du temps elles jouent elles aussi, et elles acceptent la règle du "le premier qui tombe amoureux a perdu". Et puis, elles s'en remettront de toute façon. J'suis pas l'homme de leur vie.
- Je peux ? Me demande Tiana en m'interrompant dans mes pensées.
- Pardon ?
Je lève un sourcil. Puis souris. La petite brune se mord la lèvre en regardant mes cheveux.
- Si tu veux, lui dis-je en rigolant.
Elle se met sur la pointe des pieds et passe sa main dans mes cheveux. Il faut savoir que je suis très sensible des cheveux. J'adore qu'on me les touche, coiffe, qu'on passe sa main dedans. Vraiment. C'est limite si je m'endors. Quand j'étais petit, ma mère me faisait des papouilles pour que je me couche.
- Ça fera 5 dollars, je lui glisse à l'oreille, en souriant.
Elle rit et son rire m'encourage à continuer.
- Mais comme vous êtes mignonne, ce sera gratuit pour mademoiselle, susurrai-je avec un faux air pompeux.
- Oh je serai prête à te les donner tes 5 dollars, si je peux refaire ça autant que je le veux ! Dit-elle en riant.
Oh, oh, des tâches de rousseur, j'avais pas remarqué ! Comment ai-je pu manquer ça ? Un de mes points faibles. Comme les cheveux bouclés et les petits grains de beauté. Mes yeux rencontrèrent soudain un regard noir. Tiens tiens, Mlle Spencer n'apprécie pas que je parle à d'autres personnes qu'elle ? Bon. Je dois faire profil bas pour me faire accepter pour l'instant. Je décide donc de filer au plus vite, en évitant les adorables tâches de son qui parsèment le visage de l'adorable Tania. Et me promis de revenir taquiner sa nouvelle passion pour mes cheveux très vite.
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Lonely is so lonely alone
Dla nastolatkówJ'ai ce qu'on appelle une vie de luxe. Des parents riches, une belle maison, des amis. En prime ? Un physique plaisant qui accompagne parfaitement mon charisme. En somme, je suis irrésistible. On m'envie et j'adore ça. Je préfère les relations futi...