Chapitre 13 : Expo

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- "J'étais sûr que tu préférerais ceux - là..." 

J'étais planté dans cette pièce, les yeux fixés sur le mur. Sur celui - ci s'étalait une dizaine de tableaux, sans couleurs. Ce n'était qu'un mélange de noir et de traits sans but précis. Chacun pouvait y voir ce qu'il voulait, mais moi, ce que je voyais... C'était mon âme. Une âme pourrie par la solitude et le mal être. 

Bill m'interrompit dans mes pensées : 

- "J'étais sûr que tu préférerais ceux - là..." 

Je secoue la tête. Une âme pourrie ? N'importe quoi. J'ai tout ce que je veux. Des amis, de l'argent, un toit. Je sourie, et lève les yeux au ciel. 

- "Bon on peut s'en aller maintenant ?" 

J'avais exigé que mes parents prennent un peu de temps pour sortir avec moi. Je leur avait proposé cette exposition, vraiment par hasard parce que c'est le seul qui m'est venu à l'esprit quand ils m'ont demandé ou est ce que je voulais aller. Je savais qu'en donnant une réponse vague ils allaient refuser en disant qu'ils ne voyaient pas l'intérêt de sortir pour sortir. À ma grande joie, ils avaient acceptés ( miracle ! ). Et se sont défilés au dernier moment parce qu'ils avaient du 'travail'. Comme d'hab. J'étais allongé dans mon lit en jogging quand on avait sonné à la porte. Et avant que j'ai eu le temps de dire 'ouf' une tornade brune m'avait tiré de mon lit et traîné à l'expo. Ce cher vieux Bill. Et maintenant j'étais coincé ici. Il a raison, les tableaux que j'ai en face de moi sont vraiment...prenants. A droite, une petite plaque avec des inscriptions. De là, c'est trop petit pour lire, mais je sais ce qu'il y a marqué dessus, je m'y suis intéressé tout à l'heure. Cette plaque indique que ses toiles ont été peintes par l'artiste à son adolescence. Sacrément doué le gars ! 

- "Arrête, je sais que ça te plais. Fais pas le mec qui ne s'intéresse qu'au sport ou qu'aux filles. T'es plus intelligent que ça." me lance Bill avec dédain. 

Qu'est ce qu'il m'agace. Je voulais pas venir moi, à la base ! Rhoh et puis zut il a raison, ces toiles sont magnifiques. Je sors de la pièce et me rend dans le corridor. Que des portaits. De toutes les couleurs. Une fille aux cheveux courts. Une avec des lunettes. Une autre encore portant un bébé dans les bras. Un visage attire mon attention. Ses boucles brunes sortent du cadre. C'est lui le plus coloré. Il se dégage une énergie dans ce tableau, c'en est hypnotisant. 

- "Il te plaît ?" 

Je sursaute et me retourne. Une dame à les yeux fixés sur le tableau. Elle a l'air sérieuse et ne sourit pas. Mais quand elle pose ses prunelles noisettes sur moi en attendant la réponse, je vois ses yeux pétiller. J'ai envie de lui dire tout ce que m'inspire cette toile. Non, j'en ai besoin. La vérité, rien que ça. Totalement transparent. 

- " Je...Je ne sais pas. Il a l'air heureux. Mais ses yeux ne sourient pas. Du moins, ils n'ont pas sourit depuis très longtemps. C'est comme s'il...portait une marque. Un tatouage. Non, une cicatrice plutôt. En lui. Pourtant il a l'air calme et je crois qu'il est heureux, maintenant. En fait..." 

Je fronces les sourcils. 

- "Il me rapelle quelqu'un..." 

Impossible de retrouver qui. 

- "Mmhh..." fit la dame. 

Elle s'était rapproché et je la vois mieux. Elle porte des lunettes et j'ai l'impression de l'avoir déjà vue elle aussi. Elle est plus jeune que je ne le croyais, 2, ou 3 ans de plus que moi, c'est tout. Plutôt jolie, voir belle. Je lui fis mon plus beau sourire. 

- "Tu es au lycée ?"

Surprise elle me regarde et rigole. Son rire est plus communicatif qu'élégant et bizarrement j'aime bien. 

Lonely is so lonely aloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant