Le Réveil

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Du haut de la tour, Clarke regarda la fusée s'envoler.

Ses amis s'en allaient, la quittaient, mais étrangement, elle était heureuse. Ils avaient une chance de s'en sortir, même si elle était mince, et rien que pour cela, son sacrifice en valait la peine !

Ils avaient Raven, un atout inestimable, pour se sortir des situations techniques délicates.

Ils disposaient de Bellamy, un leader né, qui quoi qu'il en dise, saurait les maintenir soudés !

En cas de décisions difficiles, ils pourraient compter sur Monty et Harper, sur leur intelligence mais aussi leur gentillesse.

Puis, il y avait Murphy et Emory, deux personnages haut en couleur, roi et reine de la débrouillardise et de la filouterie, mais d'une valeur inestimable lorsqu'il s'agit de trouver des solutions auxquelles personnes n'auraient pensé.

Enfin, restait Echo, une grounder énigmatique, que Clarke n'avait pas réussi à cerner, mais dont les aptitudes guerrières et les connaissances du terrain, protégeraient le groupe, une fois leur retour sur terre.

C'était un groupe très disparate. Des membres que l'on aurait pas forcement mis ensemble au premier abord. Pourtant, ils seraient forcés de vivre dans une boite de conserve pendant un an.

Clarke regarda une dernière fois la fusée... Oui, elle leur faisait confiance, ils y arriveraient, ils survivraient, tout comme sa mère, Kane, Octavia, Niylah... Encore une fois, l'espèce humaine survivrait et c'était tout ce qui comptait.

Elle jeta un coup d' œil derrière elle et aperçu le nuage radioactif qui arrivait dans sa direction à grande vitesse.

Elle descendit aussi vite que possible de son perchoir, et couru aussi vite que sa combinaison le lui permettait. Il n'était pas facile de se déplacer habillé ainsi, ni de voir le terrain et elle ne vit pas la racine à moitié sortit du sol. Son pied se prit dedans et elle s'étala de tout son long par terre. Cette chute aurait été sans gravité, à part la perte de temps, si la vitre de son casque n'avait pas heurté un pierre. Le verre se brisa et elle senti l'air chaud sur son visage. Aussitôt, même si elle savait ce geste inutile, elle plaqua sa main sur le trou.

Elle pénétra enfin dans le bunker de Becca. Elle était à l'abri, mais c'était trop tard, elle sentait les radiations lui brûler la peau. Elle enleva sa combinaison avec précipitation, des lambeaux de peau s'arrachaient en même temps. Tout son corps était en feu, recouvert de pustules ou à vif, la douleur était insupportable. Elle hurla, vomi un liquide noirâtre, puis s'écroula à terre.

Elle avait les yeux grand ouvert, mais elle ne voyait plus rien, ses nerfs optiques ou même ses yeux avaient du être complètement brûlé par les radiations. Elle avait du mal à respirer. Le «traitement» de sa mère ne fonctionnait pas finalement, la mort bientôt l'emporterait, elle le sentait.

Alors d'un coup, elle lâcha prise, elle renonça à se battre. A quoi bon ? Cela ne servait plus à rien ! L'injection des cellules souches de Luna était visiblement un échec, et même si elle n'avait pas été irradié, elle serait morte de faim. Elle ferma les yeux et attendit la mort comme une délivrance. Elle eut une dernière pensée pour sa mère, ses amis et se dit que peut être avec de la chance, elle retrouverai Lexa dans un autre monde ou une autre vie.

Comme une icône, le visage de la guerrière, auréolé de lumière, lui apparu, souriant.

- Accroche toi, Clarke... nous avons besoin de toi ! Lui murmura t-elle.

Ce fut la dernière chose qu'elle entendit avant de sombrer, dans le coma, puis la mort.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, c'est la lumière qui la dérangea le plus, elle était si vive, et  éblouissante, qu'elle ne pouvait rien distinguer, puis ce fut les bruits. Il y en avait tellement que c'était assourdissant ! Elle chercha dans sa mémoire, ce que ses sons lui rappelaient... Des alarmes..., des bips bips, quelque chose que l'on gonfle... C'était confus dans sa tête, mais elle avait l'impression de se souvenir de quelque chose, c'est son odorat qui lui confirma l'endroit où elle se trouvait. Cette odeur si caractéristique, qui s'incrustait partout, dans le papier peint, sur les tissus, la peau, dans les cheveux. On a même l'impression de le sentir encore même lorsqu'on a quitté les lieux. Cette odeur est celle de l'éther, on l'associe à la mort, la maladie, la douleur car c'est celle des hôpitaux et c'est là où elle se trouvait.

Cette Réalité Ou l'AutreWhere stories live. Discover now