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Il était là. De l'autre côté de l'écran.

Je voyais enfin le visage de la personne pour qui je reste en vie.

Et pour qui je vais aussi mourir.

Il me souriait tendrement alors que sa lame tournoyait entre ses doigts.
Écorchant parfois le bout de ceux-ci. Laissant des larmes de sang perler sur sa peau blanche.

« -Tu aurais pu me dire que tu étais beau.

-Je ne le suis pas.

-Tu l'es. Et tu es maigre. Trop.

-Je n'ai pas mangé depuis que l'on s'est parlé je crois. Avant tout ça.

-Tu ne dois pas arrêter de manger pour moi.

-Mais je vais me tuer pour toi.

-Pourquoi?

-Parce que tu étais le seul qui m'ait aidé. Et je veux pas mourir sans toi.

-Tu aurais pu trouver quelqu'un de bien.

-Tu es bien. Bien mieux que le reste de ce monde et que moi.

-Je ne te mérite pas.

-Et tu ne mérites pas de mourir.

-La vie ne me mérite pas gamin.

-Pourquoi tout est une question de mériter les choses? J'ai l'impression qu'on se pose des règles comme si c'était une cage pour enfermer les gens comme nous.

-On est en cage bébé. Et on va enfin pouvoir en sortir et respirer l'air frais.

-Mais tu aimes la pluie.

-Et toi le soleil. Alors nous resterons au soleil, seul, tous les deux.

-J'ai appris à aimer la pluie.

-Il pleut ce soir.

-C'est un bon soir pour partir j'imagine. Juste s'endormir au son de ta voix et de la pluie. »

Je pris ma lame. Nous nous lançons un regard avant de commencer à couper.

Il ne coupait pas comme une simple mutilation. Il s'ouvrait Le Bras, s'en foutant du sang qui giclait et souriant.

Alors je fis de même. Le regardant toujours faire comme s'il savait exactement quoi faire et ce qu'il allait se passer. Alors que moi, mes mains tremblaient, je pleurais. Mon esprit embué ne comprenait plus rien. Tout était si calme alors qu'un orage se créait dans ma chambre.

J'avais horriblement peur de le voir mourir.

Il ne semblait même pas avoir mal. Et je souffrais plus pour lui que pour moi.

Il me regardait. Je lui souri, comme pour me rassurer.

J'aurais aimé que l'on existe jamais.

Mais il peinait à garder les yeux ouverts.

Je coupa plus fort, repassant entre mes chairs écartées. Allant fouiller dans mon poignet pour directement couper la vie à la source.

Et voyant le sang gicler je releva mes yeux et vis sa main sur l'écran. Alors je mis la mienne contre la sienne.

Une larme dévala sa joue, et il commença à sangloter, comme s'il se lâchait enfin de tout.

Comme si son poids partaient avec la vie.

Et ses yeux se fermèrent avant les miens.

« -Je t'aime aussi Jimin. »

Ses paroles sombrèrent dans un soupir avant que son corps ne s'échoue sur son lit. Plus aucune réactions.

Mon cœur souffrait mais des points noirs dansaient dans ma vue.

Et ma tête me fit encore plus mal.

« -Je vais te rejoindre hyung. On sera enfin ensemble. »

Et mon corps s'échoua comme le sien. Mon sang s'écoulait sur les draps et le clavier.

Sa main glissait en même temps que la mienne pour finir par s'échouer elles aussi.

Nous ne sommes plus que deux corps vides.

Et ma vue se brouilla encore plus. Jusque devenir entièrement noire.

J'entendais la pluie.

J'entendais mes sanglots.

Mais il était déjà parti.

Et je mourrais d'envie de m'endormir sans me réveiller.

R a i n y D a y s [.Pjm-Myg.]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant