-Bien le bonjour messieurs.
Il abandonna ses occupations pour venir saluer les deux hommes qui lui sourirent franchement.
-Bonjour monsieur le maire, fit Donoze.
Une jeune fille se tenait juste derrière celui-ci.
-Coucou ! Vous allez bien ?
Demonthor discuta un peu avec elle. Jusqu’à ce qu’elle me remarque.
-Oh ! Salut ! T'es un nouveau ?
Elle se détourna de l’homme qui m’avait aidé pour se poser en face de moi. Elle me regardait avec ses grands yeux, mais je ne savais même pas quoi répondre. Sans le vouloir, j’eus un mouvement de recul.
-Bah ? Je t’ai fait peur ? riait-elle.
-Oui, c’est un nouveau, intervint Demonthor, me sauvant la mise. Fraîchement recruté.
Recruté ? Par qui ? De quoi parlait-il ? La jeune me tendit joyeusement la main.
-Nivetha !
-A tes souhaits, glissai-je, me renfrognant.
-Mais c’est mon nom, idiot !
Je frémis. Idiot… c’était le surnom que donnait Babii à Melman.
-Hayate, murmurai-je froidement à cause de ça.
Elle me sourit, toute heureuse.
-Allez, lâche cette tête de déterré ! Tu es enfin chez toi !
Cherchant à éviter son regard, je tournai la tête vers Donoze et le maire. Ils avaient le visage grave. Le maire croisa un instant mon regard. Je sentis qu’il me fusillait. Étonné, je revins vers Nivetha.
-Chez moi ? Qu’est-ce que tu veux dire ?
Elle m’ignora totalement et pivota vers Demonthor.
-Je suis impolie ! Comment va Berry ?
Je me glaçai à ce nom. Ceux qui m’avaient sauvé… ils étaient aussi des subordonnés de Berry ?! Quelle plaie ! Moi qui pensait m’en être échappé ! Un peu embarrassé, Demonthor lui assura qu’il allait bien. Mon visage se ferma totalement, et je contractai ma mâchoire sous la colère. Le maire braqua son regard sur nous.
-Nivetha, conduis-les à l’auberge.
Elle leva le bras d’un air triomphant et lança :
-D’accord !
Cette fille était une vraie pile, décidément. Je n’avais pas vraiment pris garde à elle, mais je voyais à présent qu'elle avait de longs cheveux noirs et épais, de grands yeux, une toute petite bouche et des traits fins. Elle avait la peau mat, foncée. Elle avait de l’énergie à revendre, on dirait. Le genre de personne qui démarrait au quart de tour. Elle nous montra la porte et nous invita à sortir, ce que nous fîmes avant qu'elle ne nous rejoigne. Devant l’entrée, je restai scotché sur place.
Étions-nous à Otlo ? Chez moi ?
Je n’avais jamais vraiment visité le village. Dans mes moments les plus libres, je m’étais rendu aux archives de la ville, à la bibliothèque principale, vu quelques marchés, visité quelques boutiques. Et jamais je n’y étais allé à pied. Je ne pouvais observer la ville qu’à travers une fenêtre. Mais j’avais là l’occasion de pouvoir m’y balader. Pendant l’entraînement de Melman, je ne pouvais me rendre qu’à la salle des combats, puisque j’habitais encore au palais. Quand le roi m’a demandé de vivre chez lui, nous sommes partis en voyage le jour même…J’avais reconnu les rues pavées, l’architecture particulière de la Cité. Il y avait des gens partout, qui traversaient la route, négociaient avec les marchands, parlaient entre eux en riant. J’étais émerveillé par le spectacle qui s’offrait à moi. Nivetha me poussa.
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La Reine Edmeralda
Science FictionDans un monde qui a bien changé au fil des années, Hayate commet une erreur qu'il va bien regretter. ou peut-être pas ? Qui sait, peut-être que laisser la Princesse sortir du palais n'était pas une si mauvaise chose...