Chapitre 8

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Cela devait faire trois quart d'heure que j'attendais vers l'entrée de l'infirmerie avec de nombreux Serpentard qui me dévisageaient avec suspicion. Zabini, qui était bien sûr parmi eux, me jeta un regard interrogateur mais je n'avais pas le courage d'inventer une excuse pour m'inquiéter de la santé de Malfoy. Mme Pomfresh s'activait au-dessus d'un lit entouré de rideaux blancs qui nous cachaient la vue du jeune homme. Elle sortit, tourna un regard suspicieux vers nous, et prononça les mots que nous voulions tous entendre: « Ce n'est pas grave, j'ai limité les dégâts. Vous pouvez aller le voir. Mais surtout, ne le touchez pas et faites attention ! Et pas plus que six à la fois ! ». Nous nous précipitâmes au chevet du blessé, anxieux de le découvrir défiguré ou avec une jambe en moins. Quel fût mon soulagement lorsque, mon cœur cognant contre ma poitrine, je vis que Malfoy possédait encore tous ses membres et que son visage était intact. Il avait un épais bandage autour du bras gauche. On entendit Mme Pomfresh, en train de trier ses potions desoin, qui râla : « J'ai nettoyé tout le sang, pour pas que l'un de vous fasse un malaise et me donne encore plus deboulot ! ». Charmant.

Même mal en point, Malfoy était magnifique. Il ouvrit péniblement les yeux au bout de quelques minutes. Craignant soudain qu'il me voit, je sortis en vitesse de la pièce, la respiration saccadée. Qu'est ce qu'il irait penser s'il se rendait compte que je m'inquiétais pour lui ?

L'essentiel était que ses blessures semblaient être mineures et il ne resterait pas longtemps couché. Normalement, 2 jours seraient suffisant à son rétablissement. Le cognard l'avait frappé dans le ventre et la chute lui avait cassé le bras gauche. Il était tombé de quelques mètres seulement, c'était pourquoi la cassure n'était pas importante et serait remise rapidement.

Mes pas me menèrent jusqu'à notre salle commune, où l'ambiance était à la fête. Harry et Ron, fiers comme des hippogriffes, racontaient avec entrain des moments épiques du match pour la énième fois. Je souris en voyant Harry si satisfait de lui, même si je savais qu'au fond, il avait dû trouver le match un peu ennuyeux contrairement à ce qu'il avait pu connaître. Ginny, qui jusque là n'avait d'yeux que pour lui, tourna soudain la tête vers moi. Elle se précipita dans ma direction, m'attrapa le bras et m'emmena à part. Il n'yavait aucune trace de méchanceté ou de déception lorsqu'elle me demanda : « Ou étais-tu ? ». Certaine qu'elle connaissait déjà la réponse, je lui dis la vérité.

— Malfoy... Hermione... Sois honnête, qu'est-ce que tu éprouves pour ce... (je sentis qu'elle retenait une insulte) pour lui ?

— Je.. je crois que je l'aime.. bien, me hâtai-je de rajouter.

— Mais... comment ?

— On a discuté, une fois... tu sais, le jour où Luna a cru que je voulais aller au bal avec lui... en sortant de la bibliothèque, je suis tombée sur lui, et on est allé dans une salle de classe vide... non, non, pour parler, je te promets !

Oh non. Ginny devait se faire des scène incroyables.

— Il m'a parlé de lui, de son passé de Mangemort...

La rouquine semblait disposée à me croire, heureusement.

— « Passé » ? Hermione, ça fait quelques mois à peine !

— Peut-être, mais il n'en est plus un. Il a changé de camp. Il n'en a jamais été profondément un, je le sais.

Ginny demeurait toujours aussi suspicieuse, mais elle ne posa plus dequestion. Elle devait comprendre que je n'avais pas les idées claires concernant le Serpentard.

— Retournons avec les autres, lui dis-je. Harry va s'inquiéter de ne plus te voir.

Avant que l'on arrive près de la foule, je posai ma main sur l'épaule de la rousse.

— Ginny... promets-moi de ne rien dire à Harry ou qui que ce soit.

— Bien sûr, Hermione. Tu as ma parole.

Heureusement, personne n'avait remarqué notre absence, et la soirée se passa dans la joie sans qu'aucun fâcheux événement ne vienne perturber le bonheur des Gryffondor. Mes pensées, en revanche, étaient tournées vers Malfoy, qui allait certainement passer une pénible nuit à l'infirmerie.

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