8ème cigarette

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    Elle était là, avec ses baskets trouées et son jean rapiécé, assise sur un banc dans le lycée. Surprise, je m'assis à-côté d'elle.

-Qu'est-ce que tu fous ici, Axelle? Déjà sortie de l'hôpital?

- Ouais, je me suis dit que ça t'arrangerait que j'arrête de faire exprès de me rendre malade.

- Pas faux. Ça va mieux, du coup?

- Ouais, faut juste que j'arrête de fumer. C'est ça qui va pas. T'imagines même pas à quel point ça va être dur.

- Non, j'imagine pas, c'est vrai. T'es à quel papier, au fait?

- Ben, trois, vu que c'est un par jour. Je ne ferai pas de commentaire sur tes qualités, ça me ressemble pas.

- Exact. Tu vas en cours? demandai-je par-dessus la sonnerie assourdissante.

- Rêve pas non plus, Vit'. J'peux peut-être plus fumer, mais boire, j'arrêterai pas de sitôt.

- J'aurai essayé, souris-je tristement en me relevant.

        Le décrochage scolaire lui collait à la peau depuis longtemps, et je savais ne rien pouvoir y changer. Si elle n'en avait pas l'envie, je n'avais pas le pouvoir de la lui donner. Je ne pouvais qu'insinuer que rater son bac ne l'aiderait pas dans la vie, rien d'autre. Je ne suis ni sa mère, ni sa petite amie (à mon grand désespoir), et n'avais donc aucun droit réel sur elle.

   Question scolarité, j'étais physiquement en cours, mais mes pensées étaient plutôt dans les nuages de fumée que je crachais le matin. J'aimais réfléchir, mais pas travailler. J'aimais savoir sans étudier. Je ne révisais jamais rien, ne faisais jamais mes exercices, ne participais jamais. Mention assez bien au bac de français, et j'espérais de même pour celui de cette année... mais sans réviser, je vais devoir avoir une super-nova plutôt qu'une bonne étoile au-dessus du crâne.

   Et puis de toute façon, le bac était dans bien longtemps, j'avais bien le temps de m'ennuyer avant.

elle était là SOUS CONTRAT D'ÉDITIONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant