2. Raphaël

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Raphaël commençait à en avoir assez. Déjà, alors qu'il était sur le bateau, Aurore avait pété un câble et s'était mise à hurler. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Elle avait crié ''sors de ma tête maintenant''. Mais à qui et de quoi parlait-elle ? 

Puis elle était tombée dans les pommes. Comme ça, d'un coup, sans prévenir personne, elle s'était écroulée. Il n'avait même pas pu la rattraper, et elle s'était écroulée sur le sol. Puis elle avait commencé à parler. Tout était déjà étrange, mais ça, c'était le plus étrange. Aurore, allongée par terre, qui marmonnait des choses incompréhensibles à propose de sirènes, de magie, de barrières infranchissables... Et, au moment où elle avait demandé qui allait disparaître, pouf, Raphaël s'était évanoui dans l'air. 

Mais qu'est-ce que ça voulait dire ? Il était avec les autres, penché au-dessus d'Aurore à l'écouter blablater, et tout d'un coup, tout avait disparu autour de lui. Le vide. Il n'était pas inconscient, non. En un battement de cil, il était passé du bateau à cette pièce étrange. C'était quoi, d'ailleurs, cette pièce ? Elle était humide, les murs suintaient par tous les côtés. Il y faisait noir, la seule source de lumière étant une toute petite ampoule incrustée dans le plafond. Il n'y avait aucune porte, et la seule ouverture qu'il y avait, c'était une sorte de fenêtre fixe très épaisse, dont le verre devait faire au moins dix centimètres d'épaisseur, avec des barreaux.

Raphaël s'approcha de la fenêtre pour voir s'il reconnaissait l'endroit où il était. Il glissa sur le sol humide et se rattrapa avec le mur. Un peu plus et il s'écrasait sur le sol.

Raphaël : Quelle humidité !

Il balaya du regard l'extérieur de la pièce par la fenêtre et laissa échapper un cri.

Raphaël : Mais... C'est... c'est impossible !

Dehors, alors qu'il s'attendait à voir le ciel, les nuages, il ne vit que de l'eau. De l'eau ! Tout autour de lui. Au-dessus, en-dessous, sur les côtés... Pas de ciel, ni de nuages. Il y avait bien un sol, mais c'était du sable vaseux. Avec des algues. Mais le pire, le pire, c'était que les personnes qui s'affairaient de l'autre côté des barreaux n'étaient pas humains. Ils ressemblaient aux humains, avec leur torse, leurs bras, leur tête, mais ils n'avaient pas de jambes ! Ils avaient à la place une queue de poisson. Et ils ne marchaient pas, ils nageaient.

« C'est impossible » pensa-t-il. « Je dois être en train de rêver ».

Trop perdu dans ses pensées, il ne vit pas l'ouverture qui s'était créée dans le mur juste derrière lui et il poussa un cri lorsqu'il sentit de l'eau sur ses jambes. L'eau ! Le trou avait laissé l'eau rentrer, et la pièce s'était remplie en un clin d'oeil.

Raphaël, l'eau à présent au dessus de la tête, vit sa vie défiler devant ses yeux... puis s'aperçut qu'il respirait. Il respirait ! Sous l'eau !

Une main se posa sur son épaule et il sursauta. Il tourna la tête vers la personne qui lui tenait le bras. Un triton. Il avait une queue noire comme le charbon et des yeux foncés et menaçants.

Le triton : Tu vas me suivre sans discuter.

Raphaël secoua vivement la tête.

Raphaël : Expliquez-moi d'abord ce qu'il s'est passé.

Le fait qu'il puisse parler sous l'eau l'intrigua également. Quant au triton, il refusa d'expliquer quoi que ce soit, et Raphaël ne bougea donc pas.

Raphaël : Je ne bougerai pas tant que vous ne m'aurez pas expliqué !

Le triton ne se laissa pas faire. Il saisit la matraque qu'il avait au côté et en donna un grand coup à Raphaël. Ce dernier s'enfonça dans l'eau, sonné. Il releva néanmoins la tête, la lèvre fendue, l'air plus que résigné à savoir qu'est-ce que ces individus étranges lui voulaient.

Raphaël : D'accord, d'accord, je vous suis.

Le triton l'empoigna par le col de son t-shirt, et un deuxième triton arriva avec un sac. Ils le maintinrent pendant qu'ils lui passaient le sac dessus. Et Raphaël se retrouva au fond d'un sac. 

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