- allons-y maintenant. On est déjà en retard.
Cela faisait maintenant une semaine qu'on était à banjul.
Une semaine qu'on avait quitté Los Angeles.
On logeait dans une maison trés belle comme toutes celles que nous avons quitté mais moi, je n'arrivais pas vraiment à apprécier tout ce luxe à sa juste valeur.
Depuis qu'on avait quitté Los Angeles, daour ne m'avait plus retouché.
Je ne me demandais pas pourquoi mais je priais tous les jours avec force pour que cela continue, pour qu'il oublie complétement la manie qui le poussait à faire de moi sa fyfia.J'ai crut comprendre que Daour avait réussi aprés plusieurs tentatives à obtenir un rendez-vous avec ce monsieur gassama, directeur d'une énorme firme .
Nous devions aller chez lui à 12h et il était pratiquement midi moins cinq donc on était presque en retard.
Pour cause, aprés m'être apprêtée, j'ai pris mon carnet de secrets pour y inscrire les événements qui se sont déroulés ces neuf derniers jours.À force de me rappeler qu'il etait pratiquement l'heure, il vînt m'obliger à me lever mais moi je n'avais aucune envie d'aller quelque part avec lui.
Le probléme c'était qu'avec lui je n'avais jamais vraiment eut le choix donc je me suis levée.Une semaine plus tôt
J'avais terminé d'écrire une lettre à laurie .
Vu que je n'avais assurément ni le temps ni l'opportunité de discuter face à face avec elle, je m'étais décidée à lui écrire une lettre où je lui annoncerai mon départ, ce qu'elle a représenté pour moi et le regret que j'avais de devoir m'en aller loin d'elle.
Je lui ai dit que je l'aimais mais je me suis bien gardée de lui raconter ce que je vivais avec... lui.Avant de partir pour l'aéroport, j'ai remise la lettre, presque en suppliant, à madame Sahara qui, aprés avoir longuement hésité, accepta enfin.
Nous prîmes la route de l'aéroport dans un silence presque trop parfait, sans au revoir ni adieu pour quiconque.Une fois à l'aéroport, en apercevant les policiers qui s'y trouvaient, une soudaine envie me prit. Une envie d'aller me jeter sous leurs pieds pour leur raconter ce qui se passait et les supplier de ne pas le laisser m'amener.
Mais comme devançant ma pensée, il me tînt fermement la main et me tira du côté opposé aux policiers.
Tout en marchant, je me retournais pour voir leurs tenues disparaître de mon champ de vision.
Quelques minutes aprés, on montait dans l'avion.Encore une fois, je vis la terre américaine disparaître sous mes yeux.
Et encore une fois, je sus que de même qu'il m'avait éloigné de grand-mére car la considérant comme un danger, il venait de m'éloigner de ceux que j'aimais.
De laurie, de britney et même de cette peste de savana à qui je me serais pourtant fait un plaisir de rendre la monnaie de sa piéce.Mais je ne pleurais pas.
Je ne pleurerai jamais plus pour cet homme.
Plus une goutte de larme pour lui.Fin du rappel
Nous quîttames notre domicile de banjul pour aller chez ce gassama.
Je me demandais encore pourquoi il insistait tant pour que j'y aille.
Sérieusement qu 'avais je à faire dans une réunion professionnelle?Je me tîns coite tandis qu'il conduisait en me regardant de travers de temps à autre.
Oh que je détestais les moments où il me regardait comme une femme et non sa fille!Nous arrîvames environ une heure plus tard devant une bâtisse tout simplement...
majestueuse.
Mais je pense que c'est un bien piétre mot pour définir la splendeur que j'avais devant moi.
J'avais vu bien des jolies maisons dont celles que j'ai toujours habité jusqu'ici mais ce qui se trouvait devant moi à ce moment là était plus qu'une demeure.
C'était un palais ou en tout cas il y ressemblait trop fortement.
J'étais eblouie jusqu'à ce que je sente la main de daour encercler mes épaules me faisant avancer jusqu'au portail.Il appuya sur l'interphone et discuta briévement avec quelqu'un.
Quelques instants aprés, le portail s'ouvrit automatiquement.
Daour s'engagea avec la voiture sur le pavé qui se trouvait au milieu de cette énorme cour.Lorsque nous descendimes, un homme dans la quarantaine apparut habillé tel un majordome et aprés nous avoir respectueusement salué, il nous pria de le suivre.
La facilité de daour à intégrer facilement ce genre de milieu contrastait nettement avec mon ahurissement du moment.
Nous fûmes conduits à l'interieur et sérieux, je vous passe les détails de toute cette magnificence car sinon je n'en finirai pas.
Toujours est-il que nous avons fait la connaissance de monsieur lamine gassama, un bel homme avec beaucoup de prestance et de son fils mouhamadou moustapha gassama, un jeune homme de vingt ans aussi charmant que son pére.
Ça se voyait bien qu'ils étaient pleins aux as.
Daour me présenta aux deux hommes et je fus obligée de feindre un sourire, chose que je n'ai pas faite depuis longtemps.
Aprés beaucoup d'éloges de la part des gassama ( l'expression de daour vira du sourire à l'agacement lorsqu'ils firent allusion à mes yeux et à ma beauté), on nous demanda si l'on désirait quelque chose et nous avons pris de l'eau.Monsieur gassama nous demanda de le suivre.
Il nous conduisit vers un salon de style marocain.- prenez place je vous prie.
Fit-il en nous désignant les fauteuils.- merci. Fit daour.
Juste aprés les salutations d'usage, daour voulut parler affaire mais monsieur gassama l'arréta de suite.
- oh que non mon cher ami gueye camara. Ceci sera pour plus tard.
Daour semblait décontenancé.
Ses yeux reflétaient une question qu'il ne posa pas mais à laquelle monsieur gassama répondit tout de même.- vous et votre fille devriez m'accompagner quelque part d'abord. Mon fils sera aussi de la partie.
Son fils, le fameux mouhamadou moustapha, était peu bavard.
Il se contentait juste de sourire de temps à autre.Monsieur gassama se leva et on posa tous nos verres pour l'imiter.
- me ferez vous l'honneur de me suivre monsieur gueye Camara?
- bien entendu monsieur gassama.
Nous sortîmes de la maison aprés que monsieur gassama ait demandé au chauffeur de se préparer.
Quelques instants aprés, on était en route pour je ne savais où.
Jamais je n'aurait crut que ce séjour en Gambie changerait en quelque sorte le cours de ma vie.
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Sombre Réalité (Terminé)
No FicciónMariane,jeune fille sénégalaise de seize ans,orpheline de mére a 1 mois,issue d'une famille riche (enfin c'est uniquement son pére qui l'est) voit sa vie virer au cauchemard lorsque ce dernier, dans une sorte de perte de mémoire inexplicable, s'év...