Chapitre 17

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J'arrivai à l'appartement et m'apprêtais à rejoindre mon "Entre" quand Dylan m'interpella :

"Emma tu prend une douche et tu mets une tenue chic. Papa et Marilynn nous emmènent au River Café."

Je levai les yeux au ciel avant de monter à la salle de bain. De toute façon il fallait que je me lave ; j'étais dégoulinante de sueur.

J'en profitai pour m'épiler, et soigner ma peau ...

Je sortis de la douche dans une épaisse vapeur d'eau. Je retournai jusqu'à ma penderie et l'examinai drapée de ma serviette de bain blanche. Je cherchai une tenue appropriée à l'occasion. Comme la grande majorité des filles j'avais de grands placards pleins et, ne pouvais parfois m'empêcher de penser que je n'avais rien à me mettre.

J'aurais très bien pu me contenter d'un chemisier couleur couchée de soleil et d'une jupe noire. Cela m'agaçait tellement de devoir "bien m'habiller" pour mon père et sa femme que, je voulais mettre une tenue un peu particulière. C'est alors qu'une idée germa dans mon esprit. J'allais mettre quelque chose de spécial, de très spécial, de vraiment très spécial.

Je me dirigeai alors vers l'ancienne chambre de ma mère. Marilynn avait au moins eu la délicatesse de refuser de s'y installer.

Mes parents avaient toujours fait chambre à part, bien que les rares fois où ils étaient tous deux présent ma mère rejoignait le lit de mon père.

Dans un nuage de poussière j'ouvris le vieux dressing.

Tous les vêtements et les robes du soirs étaient restés comme elle les avait laissés ; trier par couleurs. Sous la nostalgie j'avais laissé couler une larme, une seule et unique petite larme traçait son sillon le long de ma joue. Mon cœur se serra au souvenir de la femme rayonnante qui était devant ses vêtements quelques années plutôt en compagnie de sa fille.

Je pris un cintre sur lequel pendait une robe de dentelle noir. Elle avait des manches trois quart et la chemise de corps n'apparaissait que tardivement laissant voir un large décoté.

L'habit à la main j'entrai dans la vaste chambre. Les draps étaient toujours les mêmes que lors de sa dernière nuit ; blanc décoré d'une bordure fleurie de roses en haut. Ils sentaient toujours cette odeur, son odeur à elle, une odeur d'hiver, celle des Hamalis. Sur le lit était encore posée en évidence sa longue robe de dentelle rose pastel qu'elle avait si longtemps hésité à mettre ce soir-là. Une parure de diamant et une paire de boucle d'oreille trônaient eux aussi sur le matelas. Un livre était posé sur sa table de chevet : "Au pays du nuage blanc". Je crois qu'elle adorait ce livre. Malheureusement elle ne pourrait plus jamais le lire. Plus jamais je ne pourrai la regarder tourner les page en me racontant l'histoire. Plus jamais elle ne pourrait ouvrir le courrier sur son secrétaire. Plus jamais elle ne pourrait arranger son chignon en passant devant un miroir. Plus jamais... Plus jamais elle ne pourrait faire quoi que ce soit...

Je déglutis et passai une main sur mon visage pour effacer ses souvenirs. J'attrapai le sautoir que ma mère avait assorti à la robe et rejoignis ma chambre.

Je l'enfilai et coiffai mes cheveux aux quelques reflets auburn. Je donnai à mes cils une allure de papillon et mis une pointe de rouge au cœur de mes lèvres.

"Emma on y va "

Juste à temps.

J'attrapai le petit cache cœur en angora et descendit dans l'entrée. Lorsqu'il me vit Dylan ouvrit de grands yeux.

"C'est quoi cette tenue Emma ?! Me demanda il agressif.

— Tu n'aimes pas ? rétorquais-je arrogante, et un soupçon provocatrice.

Bring me to lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant