Loups 1

Chapitre 7 - Campement n°15

Assise dans le camion, je regarda à l’extérieure et aperçus une ombre très noire se faufiler entre les arbres puis disparaître. Je ne m’en fis pas, mon père était arrivé et démarra. Ce ne devait être qu’un petit animal qui se cachait.

- On a du ménage à faire dans un campement, un chalet à réparer, une marmotte à déloger sous ce même chalet, un nid de guêpe à enlever et plusieurs petites choses du genre… M’énuméra mon père.

- D’accord, mais je ne m’approche pas des guêpes ! Avertis-je mon père.

J’avais bien qu’une seule chose qui me répugnais en forêt, et ce n’était même pas les araignées. Enfantin peut-être, mais je n’aimais pas particulièrement les guêpes. Mon père ricana et nous conduisit jusqu’au campement. Les anciens campeurs avaient laissés la place particulièrement sale. Un emballage de guimauve traînait, des bouteilles de bières, divers déchets et même des vêtements. Je fis un survol de l’endroit et resta surprise en voyant que même la tante était encore sur place. Mon père s’approcha et l’ouvra doucement puis se figea. Il me regarda, sourcils froncés, et me fit signe d’approcher. Les bagages étaient encore là…

- Ils sont probablement sur le lac et ont oubliés l’heure à laquelle ils devaient partir, tentais-je d’expliquer à mon père.

- Peut-être bien… Allons les chercher, dit-il avec préoccupation.

Je me dirigea vers la berge pour voir si le bateau était encore là, mais mon père me fit reculer brusquement. Près de l’eau se trouvait une marre de sang.

~ ~ ~ ~

Je poussa un cris et m’en alla dans le camion alors que mon père était resté sur le lieu. J'essayai de me calmer en pensant que ce ne devait être qu’un prédateur qui avait trouver un proie - probablement une marmotte ou un lapin. Mon père arriva un moment plus tard, démarra le camion et nous emmena loin.

- Je vais revenir ce soir pour le terrain et prévenir le boss que le terrain n’est pas encore prêt. Ce n’est pas le sang d’un animal.

Je ne demanda rien de plus, trop traumatisée. Je regarda par la fenêtre et je vis une seconde fois l’ombre.

Le temps pour nous d’arriver à la prochaine station - le chalet à réparer, je n’avais dit aucun mot tout comme mon père. Je n’arrêtais pas de visualiser la scène. Mon père était préoccupé. Je descendis du camion tranquillement.

Swanne! Il faut qu’on se vois, la forêt deviens dangereuse.

J’en avais oubliée mes mésaventures avec les loups.

J’imagine que ça a un rapport avec la marre de sang au campement n°15 ? lui lançais-je.

Tu es déjà embarquée dans cette histoire?! Aaron a accéléré les choses, me répondit-il.

Quelles choses? J’ai peur, Elijah…  lui avouais-je.