Strep avait devancé Jonathan durant la course mais il fallait se rendre à l'évidence, Jonathan l'avait battu à plate couture, je devais l'admettre, il était vraiment bon pour ce genre de chose. Finalement, il n'était pas si inutile. Mais d'un autre côté, j'étais en colère, comment Jonathan avait pu être aussi insouciant ?
J'étais à l'écart, là ou personne pouvait me voir. Jonathan, par chance, ne s'était pas fait remarquer ce qui m'intriguait un petit peu car ma corpulence aurait dû choquer la foule, mais après ils étaient tous trop loin de lui.
Jonathan, en gardant son casque sur sa tête, avait réussi à se faufiler dans les vestiaires et je l'attendais là où il m'avait dit d'attendre. Cette journée a été tellement longue que ma seule hâte était de rentrer, mais malheureusement pas chez moi et cette pensée me tordait le ventre.
Cette journée m'avait ouvert les yeux. Il était de mon devoir de retrouver ma vie, il fallait qu'on se mette à chercher, à creuser sur cette nuit où tout a dérapé car au fond de moi, je savais que je n'allais pas tenir.
Ma mère me manquait, mes soirées passées avec elle me manquaient. Tout me manquait. Je voulais retrouver sa cuisine, ses étreintes, ses belles paroles.
Être éloignée d'elle du jour au lendemain m'avait chamboulée plus que je ne l'imaginais. Rare étaient les mères comme la mienne. Elle m'écoutait, me conseillait et m'épaulait. C'était comme une meilleure amie au lieu d'être simplement une mère.
— Kalie !
— Jonathan, te voilà enfin, il fallait que je te dise...
— T'as vu cette course ! me coupa-t-il. Je me suis senti enfin moi, enfin dans mon élément !
En réalité cette course était le moindre de mes soucis. Le voir tout heureux n'allait pas nous rendre nos corps. J'avais oublié à quel point Jonathan était égoïste.
— Oui, tu t'es très bien débrouillé, mais plus sérieusement John, il faut qu'on fasse quelque chose sur la situation.
Son visage se crispa et il revint à la réalité. J'aimais mieux ça, il ne fallait pas que Jonathan s'attache trop à ma vie. Même si pour l'instant, il fallait vivre avec.
— Ah oui, pour ça on s'est dit que des cours...
— Tu ne comprends pas. Des cours ne suffiront pas Jonathan, il faut qu'on cherche ce qu'il s'est passé cette nuit-là, il faut qu'on se documente sur ce qui se passe, qu'on fasse tout notre possible pour nous sortir de ce cauchemar, car il y a une chose que j'ai apprise par cette journée c'est que plus jamais je ne veux vivre ta vie.
Virulente, j'étais devenue virulente et cela étonna Jonathan qui parut choqué. C'était une des premières fois que je ne cachais pas ma colère, étant donné la situation.
— Kalie toi et moi on ne se souvient de rien sur cette soirée. Notre mémoire a été lavée, comment veux-tu qu'on cherche si on ne sait même pas par ou commencer ? Je veux bien faire un effort mais pour le moment ce n'est pas des livres ou des sites internet avec leurs conneries qui vont nous aider ! Il faut juste essayer, de se trouver, de se comprendre et peut-être même de vivre dans le corps de chacun de l'autre pour un moment. Se précipiter comme ça n'apportera rien de bon que du stress !
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Rends-moi mon corps ! TOME 1 #Wattys2020
Novela JuvenilJonathan Byler était jaloux de Kalie Cole, sa voisine d'en face. Il la détestait. Pendant presque deux ans, il l'énervait, se moquait d'elle, lui faisait des coups bas. Un vrai gamin en son genre. Mais Kalie ripostait, elle ne se laissait pas faire...