🌻Dix🌻

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__ J'ai appelé le lycée pour dire que tu ne reviendras pas avant la fin du week-end, m'informe Vicky en pénétrant dans ma chambre, le dit téléphone en main.



Elle s'assoit au bord du lit et dégage les cheveux qui naissent à partir de mon front avec un sourire attendri et rassurant.


__ La principale Lewis m'a fait part de ses sincères excuses, elle était vraiment offusquée qu'un tel événement se soit produit alors qu'elle avait tout fait pour que ça n'arrive pas, elle m'a fait promettre que ça ne se reproduira plus, ajoute-t-elle d'une voix emplie de douceur.


Je ne réponds pas et observe un point invisible sur le mur. Cruella n'a rien à se reprocher, elle n'a pas à s'en faire, ce n'est pas elle que j'ai dans le collimateur maintenant. ¡Maldita sea! J'aurais pu voir leur coup venir, mais sur le coup j'ai été carrément stupide. J'aurais dû comprendre grâce aux œillades que m'adressait cette mégère d'Heather. La sale garce. Elle ne perd rien pour attendre. Je me suis montrée trop...gentille avec eux, mon côté lumineux a pris le dessus sur celui obscur. Néanmoins ils m'ont démontré qu'à présent tous les coups sont permis, on attaque là où ça fait mal et on se fiche pas mal des répercussions qu'il y'aura sur la personne. La partie de moi qui croît encore à un monde meilleur me déconseille fortement de me glisser sur ce terrain particulièrement dangereux comme ils l'ont fait. On ne rend pas le mal par le mal. Et puis quoi encore? Un de mes défauts est d'être une sacrée rancunière, c'est un vilain défaut je sais, cependant tant que je n'aurai pas rendu coups pour coups, je ne resterai pas tranquille. Il le faut au moins, pour stabiliser mon égo qui en a pris un sacré coup.

Après plusieurs minutes de silence, Vicky comprend que je ne suis pas partante pour une discussion entre tante et nièce, et débarasse le plancher. Perfecto! Je me sens mieux seule, en tête-à-tête avec moi-même préparant dans un coin de ma tête une revanche. Heather ne sait pas à qui elle a affaire, elle compte peut-être sur l'argent de ses parents, mais moi j'ai toujours été seule, gamine j'ai dû affronter vents et marées pour survivre dans un coin paumé du ghetto. J'ai toujours eu une mère faible. Et c'est cette faiblesse qui l'a conduite où elle se trouve à présent. Elle n'a jamais su s'affirmer, marquer son autorité, les gens la prenaient toujours de haut, tout ça parce qu'elle se laissait faire. J'arrive à me dire que si elle avait eu juste un brin de caractère, notre monde n'aurait pas basculé ce jour-là et peut-être serions-nous réunies présentement.


Même si ma mère est la personne que j'ai le plus aimé sur cette terre, ce qui est toujours d'actualité, je ne peux m'empêcher d'être énervée par sa faiblesse, sa lâcheté, cette capacité qu'elle avait d'obéir aux directives des autres sans rechigner. Maintenant chacune de nous en paie les pots cassés, elle se trouvant dans cet endroit éloigné de la vie réelle et moi me pavanant avec des cauchemars sans oublier le fait d'être tout le temps sur la défensive.


Après un soupir frustré, je quitte mon lit et marche difficilement jusqu'à la coiffeuse. Je m'assieds sur la chaise en bois et contemple mon visage gonflé et rougi dans la glace. Mes lèvres sont encore devenues plus charnues que d'habitude. On dirait les lèvres du phacochère.


Le docteur m'a prescrite tout un tas d'anti-inflammatoires que je dois prendre, de nouvelles injections car celles que j'avais sont finies sans même que je ne m'en aperçoive. Je n'ai pas toujours eu l'habitude de me promener avec une seringue dans mon sac ou ma poche, car j'étais très méticuleuse sur ce que je mangeais. Ils ont fait fort les morpions. Ils ont gravi un stade très élevé que jamais je n'aurais dépassé même à cause d'une guerre stupide entre ados attardés. Une fois n'est pas coutume...j'ai compris que dans ce monde les gentils sont toujours pris pour des moutons, lorsque tu tends la main des personnes veulent t'arracher le bras entier. Le seul moyen de s'en sortir c'est d'avoir un cœur de glace et de ne jamais exprimer ses sentiments sous peine d'être complètement anéanti.



Je déteste t'aimer. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant