Underwater

7. Aurore

Aurore se réveilla allongée dans un lit qui n'était pas le sien. Dans une chambre qui n'était pas la sienne. D'abord, elle était bien trop grande pour être sa chambre. Ensuite, elle était verrouillée de l'extérieur, ça se voyait sur la poignée. Enfin, elle était entièrement sous l'eau. Aurore se demandait d'ailleurs comment elle pouvait respirer.

Un autre détail attira son attention. Elle ne portait plus ses vêtements. Elle n'était pas nue, heureusement ! Mais quelqu'un avait pris le soin de lui enfiler une chemise de nuit blanche, et ses habits étaient juste en face d'elle, posés sur le dossier d'une chaise.

Lorsqu'elle s'en approcha, une vibration attira son attention. Elle provenait de la poche de son pantalon. Son téléphone ! Quelqu'un essayait de la joindre ! Mais comment son téléphone pouvait-il marcher sous l'eau ? Ignorant la question qui lui transperça l'esprit comme un coup de poing, la jeune fille se saisit du téléphone avec brusquerie. C'était un numéro inconnu, mais elle décrocha néanmoins.

Aurore : Allô ?

Raphaël : Aurore ? Aurore ! C'est Raphaël !

Aurore fit un bond et sentit les larmes lui monter aux yeux. Est-ce que c'était vraiment lui ?

Aurore : Raphaël ?! C'est vraiment toi ?

Raphaël : Oui c'est moi.

Aurore : Mon dieu Raphaël !

La jeune fille commença à pleurer doucement. C'était bien lui, vivant. Il avait disparu juste avant alors elle avait eu peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Mais non, il était à l'autre bout du fil, sain et sauf.

Aurore : J'ai eu si peur ! Quand je me suis réveillée, Alissia m'a dit que tu avais disparu et... Oh non ! Luca aussi a disparu !

Raphaël : Ne t'en fais pas pour lui, il va bien aussi. Il est à côté de moi, si tu veux savoir.

Aurore : Vraiment ?

Elle entendit un grésillement dans le téléphone, comme si Raphaël passait le téléphone à quelqu'un, puis une voix bien connue lui répondit :

Luca : Vraiment.

Elle se mit à pleurer de plus belle et poussa un soupir de soulagement. Lui aussi allait bien !

Aurore : Oh les garçons ! J'ai eu tellement peur ! Vous allez bien ?

Raphaël : Disons que ça pourrait aller mieux...

Le ton de Raphaël était on ne peut plus sérieux, et la joie d'Aurore de les savoir en vie laissa alors place à une profonde inquiétude de les savoir en danger.

Aurore : Qu'est-ce que tu veux dire ?

Raphaël : Nous sommes prisonniers...

Aurore : Quoi ?! Comment ça ?

La liaison vacilla et Aurore entendit Raphaël demander, avec une voix qui lui paraissait lointaine :

Raphaël : Aurore ? Allô ? Aurore, tout va bien ?

Aurore ne répondit pas. La porte de la chambre, jusque là verrouillée, s'était ouverte sur une sirène. Elle semblait dans les douze ou treize ans et avait des cheveux châtains, des yeux marrons et une queue noire. Avec un sourire qui, sans doute, se voulait charmant, alors qu'il était simplement horrible, la nouvelle venue s'exclama :

La sirène : Princesse ! Vous êtes enfin réveillée !

Aurore ne savait plus quoi faire. Est-ce qu'elle répondait à Raphaël ? Est-ce qu'elle répondait à la sirène ? La sirène ?! Ça n'existait pas, les sirènes ! Mais alors comment pouvait-elle en avoir une en face d'elle ? Elle devait sans doute rêver. Oui, c'était cela, elle rêvait.