9. Aurore

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Aurore devait s'échapper. Elle était toujours en train de danser avec Philippe, mais elle avait une seule certitude : elle devait absolument s'échapper.

Luca avait hurlé son nom, et heureusement. Elle s'était alors rappelé son existence, ainsi que celle de Raphaël. Elle s'était rappelé qu'elle était amoureuse d'eux deux. Elle avait pourtant lancé un regard noir à Luca. Mais c'était simplement pour que Philippe ne déjoue pas son plan. Après, elle ne savait pas comment, mais elle lui avait envoyé un message télépathique. Elle ne savait pas comment ça marchait, mais son cerveau s'était mis à tourner plus vite et avait agi rapidement et naturellement, comme si elle avait fait de la télépathie toute sa vie. Mais depuis quand était-elle télépathe ? Elle n'en avait aucune idée.

Toujours était-il qu'elle était coincée dans les bras de Philippe, et qu'elle devait sauver ses amis. Au moins un bon point : elle avait maintenant une queue de poisson, ce qui faisait qu'elle pouvait nager beaucoup plus vite. Elle pouvait même nager jusqu'à leur fenêtre. Mais elle allait devoir trouver un moyen de les faire sortir de cette cellule. Elle devait aussi trouver un moyen de retrouver ses jambes. Et un moyen de retourner dans son monde. Enfin... Dans l'autre monde, puisque ce monde semblait être réellement le sien.

Elle aurait bien fait semblant de se tordre la cheville, malheureusement, elle était sous l'eau, et n'avait plus de jambes. Alors, à défaut d'un meilleur plan, elle adressa à Philippe le plus beau sourire qu'elle put faire et minauda :

Aurore : Puis-je me reposer un peu ? Avoir une queue est si nouveau pour moi que j'ai du mal à bouger... Je n'ai plus l'habitude, c'est pour ça...

Le triton desserra son étreinte et lui sourit en retour.

Philippe : Bien sûr.

Il l'amena un peu plus loin, vers un coin de la pièce, où étaient installés des fauteuils rembourrés dont l'armature semblait en or massif ouvragé.

Elle devait trouver un plan, et vite. Une idée germa dans sa tête, mais c'était de la folie pure, et si ça ne réussissait pas, c'était foutu pour elle. Elle prit cependant la main de Philippe dans la sienne.

Aurore : Tu es mon prince, je suis ta princesse. Histoire de faire les choses bien comme il faut, il faudrait peut-être qu'on se marie. Va trouver un prêtre, je t'attends là.

Philippe fut surpris par les paroles de la jeune fille, et elle se demanda un instant si elle n'avait pas fait une gaffe. Il n'y avait peut-être pas de prêtre dans ce monde.

Après avoir froncé les sourcils un instant, Philippe sourit et embrassa Aurore.

Philippe : C'est une idée géniale ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? J'y vais tout de suite !

Et il partit, suivi de près par Morgane.

Il ne restait plus personne dans la salle de bal, à part Aurore et une petite sirène qui semblait faire le service. Aurore s'approcha d'elle.

Aurore : Bonjour ! Comment tu t'appelles ?

La sirène semblait dans les douze ans. Elle avait des cheveux roux carotte relevés en une queue de cheval, des yeux verts qui semblaient pénétrer jusqu'au fond de l'âme, et une queue violette. Elle portait une coiffe en dentelle blanche et un tablier d'un blanc brillant sur une robe noire, comme à la mode des domestiques d'une autre époque, et elle tenait dans ses mains un plateau en argent rempli de biscuits colorés.

La sirène : Je m'appelle Céleste, Votre Altesse. Avez-vous besoin de quelque chose ?

Elle lui tendit le plateau dans l'espoir de la voir prendre un des biscuits. Mais Aurore le repoussa doucement.

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