°Clap clap, le bruit de ses talons °
Dans une petite ruelle aux pavés endommagés, se trouvait la jeune femme attirant les sombres âmes. Chaque soir elle se rendait dans ce théâtre mal fréquenté, rejoindre ces comédiens enivrés jusqu'au matin. Là-bas, elle seule ne jouait pas. Elle se contentait d'obéir à des ordres qu'elle acquiesçait sans plaisir. Après tout elle n'était que l'instrument, qui chaque nuit, servait à calmer leurs tourments.
Souvent elle repensait à ces nuits impudiques où ils chantaient de plaisir pendant qu'elle se contentait d'haïr. Elle haïssait ces animaux chanteurs, ces monstres sans cœurs. Elle détestait entendre la satisfaction qu'elle leur procurait, se punissait intérieurement d'être aboulique devant ces hommes méphistophéliques.
Parfois, entre deux gorgées, des gouttes salées se laissaient glissées sur son visage épuisé. Lorsqu'elles tombèrent, laissant une petite nappe d'eau sur le parterre, elle l'essuya avec discrétion, cachant la honte que produisait sa prostration.
La jeune femme se trouvait faible, insignifiante, elle n'en pouvait plus d'être juste '' charmante''. Elle aurait elle aussi aimé entendre ce '' Je t'aime et je t'aimerai'' mais voilà qu'à la place c'est son nom qu'elle entendait. Elle savait qu'elle était perdu, que son jugement était déjà conclu. Elle ne cherchait plus à se faire de beaux yeux, attendait déjà ses adieux.
Quelques fois ce désir, celui de pouvoir à nouveau sourire.
Très souvent cet espoir, celui de ne plus vivre dans le noir.Les lumières se faisaient de plus en rares, aucuns témoins, il était tard. Ravalant sa salive, elle se calme avant que tout arrive.
Son bras s'étend avec faiblesse, faut qu'elle arrête ce foutu stresse.°Tic tac le temps passe°
Elle jette un coup d'œil au décor d'en face, plus que quelques minutes avant que ce raisonnement se fasse.
Minuit arrive, tremblante, elle fourre sa main dans sa poche. Errante, elle s'agite voyant la cloche.
Paniquée, elle cherche puis elle la touche. Rassurée, elle la dirige vers sa bouche.
Tirant cette première taffe, elle soupire et inhale la fumée. Jouissant de ces secondes avant le taf,
Elle se détend et arrête de penser.Elle fixe une dernière fois la grande horloge,
Vite, elle doit rejoindre les loges.
Le spectacle va commencé,
Les comédiens n'attendent plus qu'elle pour jouer.Elle écrase son échappatoire,
Le laissant là, sur le trottoir.
Elle se retrouve devant cette porte, '' Ne t'inquiètes pas , tu es déjà morte. ''°Toc toc, elle est arrivée à destination°
Elle murmura les mots magiques, la porte s'ouvrit.
De retour sur cette scène tragique, plus aucunes vies.On lui fit signe de s'approcher,
Elle alla d'abord se changer.
Il lui dit qu'elle a mis trop de temps, elle baissa la tête pour lui donner ce qu'il attend.°Tap tap tap, première acte: elle s'efface. °
Dans cette amphithéâtre, les lumières s'éteignent et les problèmes aussi. Sur cette scène, seulement des êtres impures et éternellement salis.
La jeune femme éteinte, se laisse encore mourir. Elle ferme les yeux, les entendant à nouveaux jouir. Elle joue son rôle et dis sa réplique, puis satisfait, il s'applique.
'' Encore une nuit, juste une. Et puis c'est sûre, je l'oubli.''
Étendue sur la scène en tissu,
Mouillée dans une mer salée,
Honteuse et malheureuse,
La jeune femme repense à son échappatoire laissé sur le trottoir. Elle sourit à l'idée que lui aussi, comme elle , est arrosé sous la pluie, caché par le brouillard de cette sombre nuit.°Chuut, oublis ce que tu as vu
Souviens toi, tu n'as rien entendu.°
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Midnight Secret - O.s
PoetryClap clap, le rythme de ses talons. Tic tac,le temps passe. Toc Toc, elle est arrivée à destination. Tap tap tap, première acte: elle s'efface. Chuuut, oublis ce que tu as vu, Souviens toi, tu n'as rien entendu.