SOMBRE

Daria se trouve au milieu de la ligne; entre le noir et le blanc.

Elle est bien trop sombre pour moi; c'est ce qu'ils disent.

Assise à mes côtés, la métisse me raconte combien elle n'est pas une simple couleur de peau. Il faut voir bien au delà.

Daria croque avidement dans une pomme quand je passe ma main dans ses longs cheveux bruns.

Elle me simule un sourire et je caresse sa peau mate.

Mes parents absents; la jeune femme en profite pour s'incruster dans ma maison depuis deux jours.

J'aime sa présence, bien plus que je ne le dois.

Daria s'étend subitement sur mon lit deux places. Elle m'observe du coin de l'œil, sur le miroir accroché au mur.

Un homme asiatique et une femme aux empreintes africaines dans la glace. 

Je veux lui dire que ça me rend triste de la voir triste; qu'elle n'a pas besoin de se lisser les cheveux et ressembler à ces autres femmes.

J'aime son cœur, son caractère et sa simplicité.

Si l'amour peut briser des murs, je suis prêt à déplacer ceux qui m'entourent.

Je vois au delà la femme que j'aime secrètement.

Je surmonte les obstacles, quand je lui offre un premier chaste baiser.