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L'équation était très simple ; retourner à Sunnydale dans l'espoir de retrouver l'amulette qui avait servi à détruire La Bouche de L'Enfer. Selon Spike, il était possible que le bijou ait un lien direct avec l'état fantomatique dans lequel il était coincé. Je me doutais que la magie serait nécessaire pour remédier à la situation, mais puisque tout le monde me croyait folle, je préférais attendre d'avoir l'amulette en ma possession avant d'en parler à Willow et aux autres.

Dès le moment où mes pieds avaient quitté le laboratoire de Fred, je m'étais demandé si Spike avait pu être une manifestation de La Force, mais il m'avait touché. J'en avais eu des frissons jusque dans les jambes, alors je pouvais éliminer cette hypothèse.

Je traversai un couloir, deux couloirs. Ma tête tournait encore un peu, mais pas assez pour m'empêcher de me tenir debout. L'alcool avait quitté mon corps dans les dernières heures, mais là, j'avais plutôt l'impression d'être en lendemain de veille. Outre le fait que manger ne faisait plus partie de mes priorités depuis que je m'étais laissé aller dans la déprime.

Je passai devant quelques chambres, dont celle de Willow et Kennedy qui semblaient très agitées ce soir. Elles faisaient l'amour comme si la fin du monde s'annonçait de nouveau.

J'entendis des pas, ce qui m'incita à m'arrêter et à m'adosser contre le mur du couloir. Soudain, les voix d'Angel et Fred firent écho.

— Elle dort ? demanda la jeune scientifique. Je sais que tu m'as demandé de venir en urgence, mais si elle dort, je crois qu'il serait plus judicieux de la laisser se reposer.

— Au dernier tour de garde que j'ai fait, non, elle ne dormait toujours pas.

— Tu sais, entama-t-elle d'une voix frêle. Un jeûne de plusieurs jours, un manque de sommeil conséquent et l'abus d'alcool pourraient très bien expliquer son...

— Non, la coupa Angel. Elle se parlait à elle-même, elle était victime d'hallucinations qui la déconnectaient de la réalité.

J'entendis Fred soupirer depuis ma position, et pour une raison inconnue, je l'imaginai replacer ses lunettes sur son nez. Un peu comme le faisait Giles en permanence.

— On est peut-être en présence de La Force ? Elle n'a peut-être pas été vaincue, finalement ?

— Je ne pense pas. Buffy est assez intelligente pour ne pas se laisser endoctriner et surtout pas par La Force, répondit Angel. Et si c'était La Force, elle aurait probablement apparu à plusieurs d'entre nous ou alors, elle aurait créé une seconde armée. Nous serions tous déjà morts à l'heure qui l'est.

— À moins qu'elle ait décidé de s'attaquer directement à la source ?

Je tentai d'écouter leur conversation, mais les gémissements de Willow et Kennedy m'empêchaient de me concentrer.

Bon sang! Comment font les autres pour dormir ici? s'exclama Spike.

Je lui fis signe de se taire, ne voulant pas l'exprimer verbalement de crainte qu'Angel puisse m'entendre grâce à son ouïe affinée. Quoi que, je me demandai si les gémissements de ma meilleure amie ne m'avaient pas déjà couvert.

Il faut les faire bouger de là.

— Comment ? chuchotai-je.

— Je vais faire tomber quelque chose un peu plus loin. Ça va me prendre énormément d'énergie pour y arriver, je ne sais pas si je pourrai garder une encre solide après ça.

— Tu m'as bien touché tout à l'heure. Qu'est-ce qui t'a empêché de disparaître ? le questionnai-je.

— Pas de temps pour les questions, amour. Fonce dès que je te donne le feu vert!

Spike tourna dans le couloir et passa à côté d'Angel et Fred, incognito. Quelques secondes s'écoulèrent avant que je n'entende quelque chose se fracasser. On aurait dit une fenêtre qui venait de se briser en mille morceaux. Il ne fallut pas longtemps avant qu'Angel et Fred accourent vers le bruit suspect. Dès que le couloir fut libéré, je pris mes jambes à mon cou et courus vers la sortie.

— Buffy ! entendis-je au loin.

C'était Angel.

Je me mis à courir encore plus vite avant de me retrouver en face de l'ascenseur. Pas le temps. Je décidai de prendre l'escalier et de me laisser glisser contre la rampe pour abréger ma descente. En moins de deux, je me retrouvai à l'extérieur.

— Buffy ! cria de nouveau Angel qui s'était rapproché.

Soudain, je me maudis de m'être enfuie de nuit. Le soleil m'aurait été d'une aide précieuse.

J'accourrai vers l'autobus scolaire le plus vite possible en dépensant le peu d'énergie qu'il me restait. J'entrai et refermai la porte. Dans la vitesse de sa course, Angel se prit presque la porte vitrée en plein visage.

— Buffy, ouvre-moi !

Je restai silencieuse, à bout de souffle. Face à son expression vaincue, je tournai la clé déjà insérée dans le contact et démarrai le moteur.



Conséquences - Partie 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant