Chapitre 28

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Une sensation de balancement régulier me berçait. Je me blottis un peu plus contre la douce chaleur qui m'apaisait.

— Sky, nous sommes arrivés.

J'ouvris les yeux. J'étais dans les bras d'Adam, mais je n'arrivai pas à me souvenir de la façon dont je m'y étais retrouvée.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Où sommes-nous ?

— Tu t'es endormie dans mes bras. Tu étais épuisée, alors je n'ai pas osé te réveiller, mais il fallait que nous rentrions. Nous sommes presque arrivés au palais.

Je soupirai, et descendis de ses bras.

— Tu aurais dû. Me porter pendant tout le chemin n'a pas dû être une partie de plaisir.

— Oh, je n'ai pourtant pas trouvé ça déplaisant.

Je souris, puis regardai autour de moi. Il faisait à peine jour.

— On a raté le lever du soleil ?

Il grimaça.

— Il fallait qu'on rentre. Mais ne t'en fais pas, mon ange, tu le verras avec moi, et seulement moi.

J'acquiesçai, un peu déçue. Mais il avait raison, il fallait qu'on rentre.

Nous étions devant la porte qui donnait sur la roseraie. Je l'ouvris, et entrai dans le jardin, suivie d'Adam.

J'aperçus immédiatement Tiana, qui était assise sur le banc au milieu des roses.

Je me tournai vers Adam, qui hocha la tête, puis s'éloigna pour nous laisser seules. Je m'approchai de mon amie, hésitante. Elle ne m'avait pas encore vue.

— Tia... l'appelai-je alors que je n'étais qu'à quelques mètres d'elle.

Je n'osai pas m'avancer plus.

Elle leva la tête, et m'aperçus. Elle n'avait pas l'air en colère, plutôt triste.

— Salut, dit-elle d'une voix lasse, dénuée de toute émotion.

Elle baissa à nouveau la tête. Un long silence suivit sa réponse. Je ne savais pas quoi faire. Je n'avais jamais eu d'amis. Est-ce que je devais la prendre dans mes bras ? Ou la laisser tranquille ? J'avais peur que si je ne disais ne serait-ce qu'un mot qui lui déplaise, elle ne s'enfuit en courant.

Elle releva soudain la tête et replongea ses yeux dans les miens.

— J'ai appris pour ta mère. Je suis désolée, Eden. Elle était ton pilier ici. La seule personne qui vivait ce que tu vivais. Pour rien au monde, je n'aurais souhaité qu'elle te soit enlevée.

Je ne pus m'empêcher de remarquer qu'elle m'avait appelé par mon "faux prénom", comme si elle voulait mettre de la distance entre nous. Mais elle pouvait m'appeler comme elle voulait, ce qu'elle venait de dire me faisait tellement de bien, que ça m'était égal.

— Merci, répondis-je en souriant.

Je voulus ajouter quelque chose, mais les mots se bloquèrent dans ma gorge. J'avais l'impression d'être totalement inutile, de n'être qu'un pantin. Mon Dieu, Sky, réveille-toi !

— Écoute... dit-elle après un autre long silence.

Mais elle ne continua pas. Je soupirai. Je me rappelai les mots de ma mère, quant à sept ans, j'étais venue pleurer dans ses bras parce que mon père m'avait été enlevé et que je me sentais perdue sans lui.

Écoute ton cœur, m'avait-elle dit. Suis toujours ce qu'il te dit, et avec lui, tu ne seras jamais perdue.

Je décidai de suivre son conseil. Je pris mon courage à deux mains, et dis d'une petite voix.

Le Ciel dans tes BrasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant