J'aurais aimé t'aimer

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Et voilà ! Tout d'abord, joyeux Noël à tous ! Cette fic est une sorte de suite à "Me taire à jamais" dont la fin me laissait - c'est le cas de le dire - sur ma faim. Il n'y a pas du tout besoin de l'avoir lu pour comprendre : tout est brièvement rappelé au cours du texte. J'ai choisi de tout mettre au même point de vue - soit celui d'Aomine - parce que je voulais vraiment lui donner la maturité qu'on lui refuse habituellement... Bref, assez parlé, je vous souhaite à tous une très bonne lecture !
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J'aurais aimé t'aimer

Je soupirai : cela faisait deux ans aujourd'hui. Quelle douloureuse date... Seul chez moi, j'avais naguère versé quelques larmes, sans honte. Parce que j'avais le droit. J'avais le droit de pleurer, j'avais le droit d'être triste.
Un instant j'avais cru que je tomberais dans une pseudo-dépression, comme au collège, mais sa simple présence me retenait de sombrer.
Il n'avait pu empêcher la folie de me gagner cependant. Une démence. Et il en était la cause. Il me rendait fou. Depuis des années.
J'étais certain qu'ils passaient une délicieuse soirée... Le petit tigre avait dû lui faire un délicieux repas aux chandelles avec quelques pétales de roses sur une nappe blanche... Ce n'était pas un romantique, mais je savais qu'il n'hésitait pas à faire des efforts en cas d'événement.
S'il était avec moi, ce serait le lit qui serait couvert de roses. Et je lui ferais l'amour, jusqu'à ce que nous ne tombions de fatigue. Là, je le réchaufferais de mon corps et m'endormirais contre lui en soufflant des paroles d'amour.
Il m'était impossible de me le sortir de l'esprit...
Je laissai mes poumons se vider de leur air et me levai, saisissant un ballon. Jouer me ferait du bien. Il faisait beau, mais mon ciel était gris, ou noir. Je grognai en arrivant sur le terrain, faisant fuir les deux gamins jouant au foot. Quels chieurs !
Je lançai brutalement le ballon au sol en jurant. J'étais énervé. Mais contre qui ? Moi-même ? Sans doute... C'était risible... Une larme coula le long de ma joue : de la rage.
"Putain nan ! Pas encore !"
Je voulais en finir ! Mais je n'oserais pas. Je l'aimais trop pour lui faire du mal.
"Je te déteste, Kagami... Nan... Putain !"
Je shootai dans le grillage entourant le terrain, le faisant trembler.
L'aimer était si dur. Et elle, elle y avait droit, à son amour ! Alors qu'elle n'éprouvait - et encore, ce mot était trop fort - que l'ombre de mes sentiments pour lui ! Il était amoureux. Et je respectais ses sentiments.
Je ne lui cachais pas mon aversion - ou du moins mon inimitié - envers sa femme. Elle me le rendait bien : je faisais de l'ombre à la célébrité de son mari.
Elle l'aimait pour cela : la reconnaissance. Les gens savaient qui il était : l'ancien basketteur, le briseur de miracles, le numéro dix. Et moi j'étais son rival, quoique ce fut plutôt le contraire, mais, du point de vue d'Akame, j'étais un joueur de seconde zone. Elle ne connaissait rien au basket. C'était juste la popularité.
Aux rares matchs que jouait encore le pompier, elle invitait une foule qui la congratulait d'avoir un mari si beau, si parfait, si pur... et si connu, car ils étaient tous comme elle. Mais certains venaient pour moi ou Kise ; et cela la mettait en rogne. Et comme j'étais le meilleur ami du rouge, je prenais tout - on voyait moins Kise, très pris par son travail.
Je n'avais rien à faire de ses accusations : le rouge me défendait. Je tentais cependant toujours d'éviter que les deux ne se disputent : je tenais trop au bonheur de l'américain. Et tant pis si je devais me sacrifier pour cela.
Mes sentiments étaient invisibles pour les autres, mais je ne prenais pas de risques, au cas ou. J'avais eu quelques accidents en sa présence, bien qu'il n'ait jamais rien remarqué. Donc j'évitais plusieurs situations : dormir dans la même pièce, dormir chez lui - il dormait en caleçon et mes yeux aimaient les belles choses -, être bourré en sa présence, sortir en boîte avec lui. Le dernier cas était le plus grave ; tout avait failli déraper, une fois, peu après son engagement. Nous nous étions embrassés, plusieurs fois. Et il avait aimé. Je n'oublierai jamais ce soir... Je lui avais dit que tout était oublié, alors, soulagé, il était rentré chez lui et s'était couché dans le même lit que sa femme... J'aurais pu. J'aurais pu avoir son corps, cette nuit-ci. Mais à quoi bon ? Je ne voulais pas du sexe. Je ne voulais pas son corps. Juste une parole. Un sentiment. Je l'aimais.
Mais il ne fallait pas y penser... Il hantait mon esprit...
Je dunkai, encore et encore, pour oublier, pour vider mes nerfs. L'aimer me rendait heureux et triste à la fois... C'était dur...
Ce qui m'ennuyait le plus était sans conteste la fréquence de nos entrevues, ayant drastiquement diminué depuis son mariage. On se voyait à peine quelques fois par mois, parfois pas. Taiga...

J'aurais aimé t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant